Mois : novembre 2013 Page 1 of 4

Le déclin. La crise de l’Union européenne et la chute de la République romaine – analogies historiques

Cette recension est issue de Politique étrangère 3/2013. Vivien Pertusot propose une analyse de l’ouvrage de David Engels, Le déclin. La crise de l’Union européenne et la chute de la République romaine – analogies historiques (Paris, éditions du Toucan, 2013, 384 pages).

00-EngelsLe sujet de l’ouvrage semble stimulant : comparer la crise identitaire de l’Union européenne (UE), qui serait pour l’auteur la source de ses problèmes politiques et économiques, avec la chute de la République romaine au Ier siècle avant J.-C. Les analogies sont à double tranchant : elles peuvent être poussives ou nourrir des débats utiles, comme cela fut le cas du Rise and Fall of the Great Powers de Paul Kennedy. Le Déclin aurait pu suivre cette destinée, mais David Engels n’arrive pas à tenir son pari. L’auteur considère qu’il ne faut pas se fourvoyer dans une sémantique relativiste : l’Union est en déclin.

Le siècle de la Chine

Cette recension est issue de Politique étrangère 3/2013. Yves Gounin propose une analyse de l’ouvrage de Heriberto Araujo et Juan Pablo Cardenal, Le siècle de la Chine (Paris, Flammarion, 2013, 380 pages).

00-Araujo-CardenalJournalistes espagnols basés en Chine, Heriberto Araujo et Juan Pablo Cardenal ont publié fin 2011 La silenciosa conquesta china, titre espagnol plus parlant que la plate traduction française. Le sous-titre anglais est plus parlant encore : The Pioneers, Traders, Fixers and Workers Who Are Remaking the World in Beijing’s Image. Car l’enquête des deux journalistes s’intéresse moins au siècle à venir qu’à ces Chinois éparpillés aux quatre coins de la planète qui sont en train d’en façonner l’image. Pendant deux ans, ils ont sillonné 25 pays, réalisant plus de 500 interviews, de la Sibérie au Pérou, du Turkménistan à l’Angola.

Bernard Cazes (1927-2013)

BC_1Voici quelques semaines Bernard Cazes était, comme d’habitude, à l’Ifri pour le Comité de rédaction de Politique étrangère.

Sa vaste culture lui avait suggéré d’animer pour notre revue, des années durant, une rubrique Passé-Présent, dans laquelle il reprenait d’anciens textes souvent savoureux pour les soumettre à la lumière du présent. Ces derniers temps, il était surtout mobilisé par la rubrique Lectures, où il nous aidait en particulier à développer les recensions d’ouvrages étrangers. Il avait éminemment contribué à installer cette rubrique Lectures dans les pages les plus lues de Politique étrangère.

Ancien élève de l’Ecole nationale d’administration, économiste, Bernard Cazes fut un des grands noms de la Prospective en France, particulièrement comme chef de la division des études à long terme du Commissariat général au plan. Le groupe « Horizon 2000 », qu’il dirigeait, avait publié en 1991 Entrer dans le XXIè siècle – Essai sur l’avenir de l’identité française (La Découverte / La Documentation française).

Bernard Cazes a beaucoup publié, dans de multiples revues (Futuribles, Commentaire, Sociétal, La Quinzaine littéraire…) Son ouvrage le plus célèbre est paru en 1986, chez Seghers : Histoire des futurs : les figures de l’avenir de Saint Augustin au XXIème siècle – ouvrage republié récemment chez L’Harmattan.

L’éminent intellectuel qu’était Bernard Cazes a longtemps honoré l’Ifri et Politique étrangère de son concours, et surtout de son amitié. Il venait d’Issy-les-Moulineaux jusque dans notre XVème arrondissement, n’utilisait l’ascenseur que depuis peu de temps et, discrètement, nous offrait ses idées non alignées, ses immenses connaissances, un jugement parfois acide mais d’où l’humour était rarement absent.

Il faut le dire pour honorer sa mémoire : Bernard Cazes a voulu mourir avec la femme qu’il aimait depuis plus de six décennies. Notre respect va à sa vie, dont nous n’avons connu que des bribes, et à son dernier courage.

Le métier des armes au Tchad

Cette recension est issue de Politique étrangère 3/2013. Yves Gounin propose une analyse de l’ouvrage de Marielle Debos, Le métier des armes au Tchad (Paris, Karthala, 2013, 264 pages).

00-DebosOn a du Tchad une image caricaturale : celle d’un pays sahélien d’une grande pauvreté peuplé de rudes guerriers qui s’entre-déchirent dans des guerres civiles sans fin qu’alimentent les ingérences étrangères et qui opposent grosso modo un Sud animiste et un Nord arabe. Marielle Debos combat ces stéréotypes. Sa thèse de science politique, soutenue en 2009 à l’Institut d’études politiques de Paris, abrégée et actualisée, n’a pas pour ambition de refaire l’histoire des conflits qui rythment l’histoire du Tchad depuis l’indépendance [1]. Sa démarche relève de la sociologie politique et vise à décrire la vie des hommes en armes. Ils n’ont rien de bêtes de guerre surarmées et ne présentent pas une inclinaison naturelle à la violence.

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