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The Responsability to Defend

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2022 de Politique étrangère (n° 3/2022). Hans Stark, ancien Secrétaire général du Cerfa à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Bastian Giegerich et Maximillian Terhalle, The Responsability to Defend: Rethinking Germany’s Strategic Culture (Routledge, 2021, 148 pages).

Dans son discours au Bundestag du 26 février 2022, le chancelier Scholz a annoncé une révolution copernicienne en matière de politique de défense et de sécurité en Allemagne. Cette décision n’est pas seulement due à l’invasion russe en Ukraine. Elle s’explique aussi par un besoin criant en matière de défense : l’Allemagne, en dépit des 50 milliards d’euros initialement consacrés à la défense dans son budget 2022 (avant l’invasion), n’est en mesure ni de se défendre, ni de contribuer substantiellement à la défense de l’Europe, que ce soit dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ou dans celui de l’Union européenne.

Deutsche Europapolitik

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2022 de Politique étrangère (n° 3/2022). Hans Stark, ancien secrétaire général du Cerfa de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage dirigé Gisela Müller-Brandeck-Bocquet, Deutsche Europapolitik. Von Adenauer bis Merkel (Springer, 2021, 400 pages).

L’ouvrage coordonné par Gisela Müller-Brandeck-Bocquet, professeure de science politique à l’université de Würzburg, se consacre entièrement à l’analyse de la politique de construction européenne de l’Allemagne depuis la naissance de la RFA, en 1949, jusqu’au départ de la chancellerie d’Angela Merkel en 2021. Structuré en cinq grands chapitres, il analyse les politiques européennes des chanceliers chrétiens-démocrates Adenauer, Erhard et Kiesinger dans le premier chapitre ; puis celles des chanceliers sociaux-démocrates Brandt et Schmidt dans le suivant ; avant de passer en revue les 16 années de pouvoir d’Helmut Kohl ; suivies des années Schröder et enfin de l’ère Merkel dans le dernier chapitre.

On chercherait en vain dans cet ouvrage des analyses sur le choix de l’Allemagne entre l’idée d’un fédéralisme/supranationalisme européen ou une approche intergouvernementale ; ou sur sa volonté de dominer l’Europe ou, au contraire, son approche post-nationale.

[CITATION] La politique de défense de l’Allemagne : un tournant historique ?

Lisez l’article de Hans Stark dans son intégralité ici.

Retrouvez le sommaire du numéro 3/2022 de Politique étrangère ici.

La politique de défense de l’Allemagne : un tournant historique ?

Suite au sondage réalisé sur ce blog cette semaine, nous avons le plaisir de vous offrir en avant-première l’article du numéro d’automne 2022 de Politique étrangère (n° 3/2022) – disponible en librairie le 5 septembre – que vous avez choisi d'(é)lire : « La politique de défense de l’Allemagne : un tournant historique ? », écrit par Hans Stark, professeur de civilisation allemande contemporaine à Sorbonne Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l’Ifri.

Face à l’invasion de l’Ukraine, l’Allemagne a amorcé une mue spectaculaire,
abandonnant sa « culture de la retenue » pour décider d’augmenter substantiellement ses dépenses de défense. Berlin a même renoncé à ses principes en matière d’exportation d’armements dans des pays en guerre, annonçant l’envoi de milliers d’armes antichars et antiaériennes à Kiev, puis de chars et de lance-roquettes multiples.

Ce tournant – les Allemands parlent de Zeitenwende – marque la double fin d’une illusion (prolonger l’Ostpolitik sur fond de partenariat énergétique avec Moscou) et d’un jeu de rôle (se réconcilier avec l’histoire et les Européens comme puissance résolument « civile »). Fondé sur le refus de considérer la force comme un des piliers de toute politique étrangère, le concept de « puissance civile » a fini par miner la force militaire allemande et la contribution de Berlin à l’effort de défense occidental, affaiblissant donc fortement la capacité des Européens à se défendre sans le concours des États-Unis. La réduction des dépenses de défense allemandes avait été drastique : d’environ 60 milliards de dollars en 1990 à près de 45 milliards de dollars en 2010, soit 1,2 % du produit intérieur brut (PIB).

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