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Armenia-Azerbaijan: Peace at an Impasse?

This article is the English version of Gaïdz Minassian,
« Arménie-Azerbaïdjan : la paix dans l’impasse ? », published in Politique étrangère, Vol. 88, Issue 1, 2023.

Photographie d'arrière-plan par Антон Дмитриев représentant des barbelés, lumière orange de fin de journée. Au premier plan, couverture du numéro 1/2023 de Politique étrangère.

Despite the war between Armenia and Azerbaijan ending on November 9, 2020, with Baku achieving military victory after forty-four days of exceptionally ferocious fighting, tensions have not reduced since the ceasefire was signed. On the contrary, the repercussions of Russia’s war in Ukraine have taken the strain up a notch. Since the fall of the Soviet Union in 1991, the South Caucasus (Armenia, Azerbaijan, and Georgia) has been gripped by a dialectic of peace and war that has hindered the development of all three states in both economic and sovereignty terms, to the point that they are now truly “wounded soldiers” of the post-Soviet era.

PE n° 1/2023 en librairie !

Le nouveau numéro de Politique étrangère (n° 1/2023) vient de sortir ! Au sommaire, un dossier sur les États-Unis (quelle stratégie politique et quelle posture adopter désormais ?) et un contrechamps sur la Russie et l’Ukraine (un an après, qu’en est-il ?). Au-delà de ces articles, d’autres contributions viennent éclairer l’actualité : le point sur la situation en Arménie et en Azerbaïdjan après la guerre de 2020, la double crise politique au Pakistan, le Soudan après le coup d’État de 2021… Des textes enrichissants pour ce premier numéro de 2023 !

Outre-Atlantique, les dernières élections demi-mandat ont marqué un échec de Trump, mais le trumpisme reste bien vivace. Les États-Unis doivent-ils imposer sans apprêt leur puissance ? Doivent-ils se voir comme leader mondial de l’ordre démocratique ? Ou ne s’occuper du monde que quand son désordre les menace ? Ce débat de Grande Stratégie n’est pas tranché.

Un an après l’agression russe, la guerre exprime et remodèle les sociétés. Du côté ukrainien : le choix d’une affirmation nationale de plus en plus unitaire, d’un fonctionnement démocratique, d’une ouverture vers un Ouest que symbolisent l’Union européenne et l’OTAN semble de plus en plus large. Du côté russe, la régression est tout aussi claire : répression politique, autoritarisme, retour à une défense paranoïaque appuyée sur des valeurs religieuses et rétrogrades, etc. Les nations se battent et les sociétés s’éloignent l’une de l’autre…

La guerre d’Ukraine dévoile progressivement ses multiples conséquences : sur l’Allemagne, symbole des repositionnements stratégiques nécessaires ; sur l’impossible paix entre Arménie et Azerbaïdjan ; plus largement encore sur les problèmes de sécurité alimentaire. Les difficultés d’exportation via la mer Noire nous rappellent que la faim progresse dans le monde, et spécialement en Afrique, depuis 2019. Un phénomène dramatique et nouveau, après six décennies de recul.

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Armenia’s Future, Relations with Turkey, and the Karabagh Conflict

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2018). Gérard Chaliand propose une analyse de l’ouvrage de Levon Ter-Petrossian, Armenia’s Future, Relations with Turkey, and the Karabagh Conflict (Palgrave Macmillan, 2017, 176 pages).

Le conflit du Haut-Karabagh (1988-1994) constitue pour l’État enclavé qu’est l’Arménie, une victoire qui débouche sur une impasse. Le double blocus qui en résulte, avec la Turquie et l’Azerbaïdjan, grève le développement du pays et accélère l’émigration. La population passe d’un peu plus de trois millions d’habitants à la chute de l’Union soviétique à, sans doute, un peu moins de deux millions.

Des hommes vraiment ordinaires? Les bourreaux génocidaires

Cette recension est issue de Politique étrangère (2/2016). Yaël Hirsch propose une analyse de l’ouvrage de Didier Epelbaum, Des hommes vraiment ordinaires ? Les bourreaux génocidaires (Paris, Stock, 2015, 304 pages).

Des hommes vraiment ordinairesJournaliste, ancien directeur de France 2 et ancien correspondant de la chaîne en Israël, Didier Epelbaum est également historien, docteur de l’EHESS et maître de conférences à Sciences Po. Spécialiste de la Solution finale (il a écrit sur l’adjoint d’Adolf Eichmann, Brunner, et sur les juifs polonais immigrés en France), avec son nouvel essai il élargit le champ de ses recherches et choisit pour terrain quatre génocides : arménien, juif, khmer et rwandais.

Il s’inscrit donc dans un champ polémique, à la suite des historiens Christopher Browning et Daniel Goldhagen. Il le fait avec humanité, connaissance et élégance. Sa question est celle de savoir si, réellement, les bourreaux sont des hommes ordinaires, et si les historiens ont pu prouver que, une fois soumis à des conditions politiques très particulières, tout un chacun peut se mettre à massacrer en masse des êtres humains. À cette question, l’historien répond par une thèse qu’il va démontrer méthodiquement : la nature humaine ne verse pas nécessairement vers un mal si « banal », et les bourreaux sont une minorité très spécifique. Forgeant le terme de « cidocratie » pour définir les régimes politiques où, à un moment donné, les bourreaux prennent le pouvoir, il avance l’idée que les meurtres de masse sont préparés par une lente idéologie et inspirés par un climat de peur. Si l’historien a du mal à déterminer quel pourcentage de la population se transforme en bourreaux (cela oscillerait entre 2 et 8 %), il avance que nombreux sont ceux qui se contentent de laisser faire et de piller, tandis qu’une autre minorité est constituée de sauveurs. Se concentrant sur les bourreaux, Epelbaum décrit leur action comme un mélange d’obéissance bureaucratique et de « capacités d’improvisation convaincue ». Il nous démontre alors que ces derniers sont recrutés par des idéologues selon des critères précis : « Des hommes qui adhèrent à l’idéologie, volontaires, jeunes, vigoureux et endurants, loyaux et obéissants, ne reculant pas devant la violence extrême.»

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