Dans l’édition des Échos du 17 juin, Jacques Hubert-Rodier étudie le phénomène de vieillissement de la population mondiale et son impact sur la géopolitique. Il s’appuie pour cela sur l’article de Gérard-François Dumont , « Vieillissement de la population et géopolitique », paru dans le n°2/2016 de Politique étrangère.

Couv_platI_BAT« Le monde est confronté à un processus inédit : le vieillissement de la population. Dans son article de Politique étrangère, Gérard-François Dumont, professeur à Paris-Sorbonne, distingue trois éléments : le vieillissement stricto sensu, la « gérontocroissance », selon le néologisme qu’il a créé pour comprendre notamment la hausse de l’espérance de vie, et enfin la féminisation du vieillissement grâce, entre autres, à la réduction de la mortalité maternelle. Ce phénomène touchera toutes les régions, y compris l’Afrique ou encore l’Inde et le Pakistan. Mais il restera extrêmement contrasté d’une région à l’autre.

L’auteur ne se contente pas de dresser un constat. Il tire de l’évolution démographique un certain nombre de conséquences politiques différenciant pays jeunes et « pays vieillis ». Ainsi, pour certains pays européens, ce vieillissement contribue indirectement à une réallocation des ressources, aux dépens, par exemple, de la défense et en faveur des systèmes de retraite. Mais c’est loin d’être le seul facteur. Car il y a une évolution politique dans les cartes. Le vieillissement touche le corps électoral, souligne Gérard-François Dumont, avec même la possibilité de l’apparition de lobbies gérontocratiques. Sans oublier le poids de ces transformations dans les tensions internationales. Emmanuel Todd n’avait-il pas vu, à travers l’évolution de la population soviétique, les prémices d’un effondrement de l’URSS ? »

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