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PEGIDA: Entwicklung, Zusammensetzung und Deutung einer Empörungsbewegung

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2017). Hans Stark, secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Hans Vorländer, Maik Herold et Steven Schäller, PEGIDA: Entwicklung, Zusammensetzung und Deutung einer Empörungsbewegung (Springer Verlag, 2016, 176 pages).

PEGIDA

Né en octobre 2014, le mouvement PEGIDA – Patriotischer Europäer gegen die Islamisierung des Abend­landes [Européens patriotiques contre l’islamisation de l’Occident] – est un phénomène curieux pour au moins trois raisons. Il s’agit d’abord d’un mouvement citoyen indépendant devenu au fil des mois « l’expression citoyenne » du parti populiste de droite AfD (Alternative für Deutschland). La relation fusionnelle entre l’AfD et PEGIDA a été telle que la première a fourni l’idéologie et la seconde le soutien logistique, tandis que le succès de cette dernière permettait à la première de progresser dans les sondages et d’obtenir des scores électoraux inespérés en 2015 et 2016.

Les droites extrêmes en Europe

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2016). Yves Gounin propose une analyse de l’ouvrage de Jean-Yves Camus et Nicolas Lebourg, Les droites extrêmes en Europe (Paris, Seuil, 2015, 320 pages).

les droites extremes en europeLes « droites extrêmes » se caractérisent par leur diversité, justifiant largement l’usage du pluriel de préférence au singulier « extrême droite ». Elles se caractérisent aussi par leur plasticité intellectuelle (dont témoigne par exemple le nazi-maoïsme d’un Franco Freda) qui s’accommode mal d’être réduite à « un point ultime de l’axe linéaire droite-gauche ». Cela ne signifie pas qu’on ne puisse leur rechercher des caractéristiques communes. La première est l’organicisme, c’est-à-dire      « l’idée que la société fonctionne comme un être vivant ». Comme un être vivant, la société doit être défendue contre ce qui la menace (l’altérophobie, qui se décline selon les lieux et les époques en antisémitisme ou en islamophobie), et rassemblée autour de ce qui la constitue (l’autophilie, déclinée en suprématisme raciste ou en intégrisme religieux). Autre caractéristique : le sentiment de faire partie du camp des laissés-pour-compte (vaincus de la Révolution française, des Trente Glorieuses, de la chute du Mur, de la mondialisation…), et le désir de laver cette injustice. Au-delà de ces caractéristiques communes, les droites extrêmes peuvent se diviser en deux catégories. D’un côté les    « nationaux » conservateurs et réactionnaires, qui inscrivent leur action dans le jeu démocratique. De l’autre, les « nationalistes » révolutionnaires, plus jeunes et plus violents, résolument antisystème.

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