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21st Century Monetary Policy

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2022 de Politique étrangère (n° 4/2022). Stefano Ugolini propose une analyse de l’ouvrage de Ben S. Bernanke, 21st Century Monetary Policy: The Federal Reserve from the Great Inflation to Covid-19 (Norton, 2022, 512 pages).

Contrairement à ce qu’il avait fait dans ses mémoires (The Courage to Act, Norton, 2015), le Prix Nobel d’économie 2022 Ben Bernanke, président de la Federal Reserve (Fed), se présente ici avec sa casquette de chercheur : le but de l’ouvrage, accessible au grand public mais conforme aux standards d’une publication académique, est de dresser une histoire de long terme de la politique monétaire aux États-Unis. L’auteur étant néanmoins l’un des principaux protagonistes de l’histoire qu’il raconte, les limites entre le Bernanke « sujet » et le Bernanke « objet » de la narration restent inévitablement floues.

La banque-providence & The Lords of Easy Money

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2022 de Politique étrangère (n° 3/2022). Stefano Ugolini propose une analyse croisée des ouvrages d’Éric Monnet, La banque-providence. Démocratiser les banques centrales et la monnaie (Seuil, 2021, 128 pages) et de Christopher Leonard, The Lords of Easy Money: How the Federal Reserve Broke the American Economy (Simon & Schuster, 2022, 384 pages).

La crise des subprimes, puis celle du Covid-19, ont profondément et durablement transformé la structure de nos systèmes financiers, ainsi que le rôle joué par les autorités monétaires. Il paraît désormais difficile de remettre en question l’idée, déjà avancée il y a plus de deux siècles par Adam Smith, que la banque centrale est un « grand moteur de l’État ». Dans le consensus d’avant 2008, la doctrine de l’indépendance des banquiers centraux s’était largement appuyée sur le postulat que la politique monétaire pourrait être menée de manière « neutre », c’est-à-dire sans générer des effets redistributifs entre différentes catégories de la population. Ce présupposé ayant été battu en brèche par les effets constatés des interventions massives mises en œuvre depuis lors, la question de la légitimité démocratique de l’action monétaire se pose donc naturellement. Elle est traitée, avec les mêmes interrogations mais de manière diamétralement opposée, par ces deux ouvrages destinés au grand public, récemment parus des deux côtés de l’Atlantique.

The Euro Trap: On Bursting Bubbles, Budgets and Beliefs

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2015). Vincent Bignon propose une analyse de l’ouvrage de Hans-Werner Sinn, The Euro Trap: On Bursting Bubbles, Budgets and Beliefs  (Oxford University Press, 2014, 380 pages).

The Euro TrapHans-Werner Sinn, président de l’institut de recherche en économie (IFO) à Munich, analyse ici comment l’architecture économique et monétaire de la zone euro a modelé la crise des dettes souveraines. Le titre du livre fait donc référence à la croyance de l’auteur, pour qui la zone euro fut un piège pour ses pays membres. Dans cet ouvrage polémique et partial, Sinn argumente que la crise vient des excès d’endettement accumulés par des États peu vertueux et permis par les bas taux d’intérêt causés par leur entrée dans la zone.

Guerre et paix entre les monnaies

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (3/2014). Norbert Gaillard propose une analyse de l’ouvrage de Jacques Mistral, Guerre et paix entre les monnaies (Fayard, 2014, 348 pages).

Dans un prologue un peu déconcertant, Jacques Mistral ébauche un portrait du monde en 2029. Il explique pourquoi et comment les années 2010 et 2020 ont été marquées par la montée du nationalisme et du protectionnisme, aboutissant à la fin de la deuxième mondialisation. Paradoxalement, cette entrée en matière prend tout son relief une fois la lecture de l’ouvrage achevée : y sont analysés en effet les dangers qui peuvent naître de l’absence de coopération entre grandes puissances économiques.

L’auteur enchaîne en décrivant le monde de 2013. Nous venons certes de traverser la pire crise depuis les années 1930, mais si nous avons évité une dépression semblable à celle de 1929-1933, c’est au prix d’une explosion des dettes publiques dans les pays occidentaux et de la mise en place de politiques monétaires « non conventionnelles » dont il est encore impossible de mesurer les conséquences à moyen-long terme. Ce constat justifie, selon Mistral, une réorganisation profonde de l’architecture financière et monétaire internationale.

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