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Le désarmement après le traité de Versailles

Créée en 1936, Politique étrangère est la plus ancienne revue française dans le domaine des relations internationales. Chaque vendredi, découvrez « l’archive de la semaine ».

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L’article « Le désarmement après le traité de Versailles » a été écrit par le journaliste Thomas Genevey dans le numéro 1/1967 de Politique étrangère.

Une étude récente sur le désarmement et le contrôle de l’Allemagne de 1919 à 1927 appelle l’attention sur cet épisode quelque peu oublié de l’entre-deux guerres, dont il n’est pas inutile, avec un certain recul, de méditer les enseignements.

La Grande Guerre et le monde de demain

À l’occasion de la date-anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, n’hésitez pas à relire le numéro spécial de Politique étrangère publié en 2014 pour le centenaire de la Grande Guerre : « 1914-2014. La Grande Guerre et le monde de demain » (Politique étrangère, n°1/2014).

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« Nous avons vécu avec elle 100 ans durant. Qu’en faire maintenant ? La Première Guerre mondiale a créé son siècle, et elle nous parle toujours : de ce que nous sommes, de ce que nous serons.

Fondatrice d’un siècle : l’affaire est claire. Le débat sur les causes de la guerre reste ouvert aux polémiques et les publications récentes n’échappent pas au choc des arguments : facteurs politiques internes, dialectiques des alliances et des appareils militaires, affrontements de géopolitiques organicistes voyant la vie des États comme expansion de puissance continue, etc. Mais l’analyse de la mécanique du passage de la paix au conflit armé est vite dépassé. Le premier conflit industriel et total du champ international a modelé notre vision de la guerre, de la mobilisation intégrale des sociétés, de la dynamique technique au service de la guerre. Il a crée un « système de guerre » nouveau, des formes opérationnelles et tactiques, des appareils armés qui fonctionnent jusqu’à nos jours. Il a ouvert une réflexion de long terme sur les rapports entre le politique et le militaire, non seulement en termes d’autorité, mais dans la définition même de la stratégie : est-elle manière de gagner la guerre ou de gérer un affrontement global – politique – qui la dépasse de beaucoup ?  […] »

Lisez la suite de l’éditorial de ce numéro spécial en cliquant ici, et découvrez également en libre accès les articles de Jean-Pierre Chevènement, « La place de l’Europe dans le monde : d’hier à demain », et de Dorothée Schmid, « Turquie : le syndrome de Sèvres, ou la guerre qui n’en finit pas ».

Il n’y a pas de « Question d’Orient » : Trois questions à Georges Corm

Georges Corm, professeur à l’Institut des sciences politiques de l’université Saint-Joseph à Beyrouth et auteur de l’article « La Première Guerre mondiale et la balkanisation du Moyen-Orient » paru dans le numéro de printemps 2014 de Politique étrangère, a accepté de répondre à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

Sykes-Picot1) Dans votre article, vous critiquez la manière dont la France et le Royaume-Uni ont géré l’effondrement de l’Empire ottoman. Quelles ont été les principales erreurs commises ?

La critique est la moindre des choses lorsque l’on voit le gâchis humain, en termes de génocides et de déplacements forcés de population, qui a résulté de la liquidation de l’empire ottoman. Celle-ci a été planifiée par les deux puissances victorieuses de la guerre de 1914-1918 et inscrite dans le traité de Sèvres de 1920, qui n’a jamais pu être appliqué. Ce traité irréaliste prévoyait la fragmentation du territoire anatolien, centre historique de l’empire, en différentes entités non turques (arméniennes, kurdes, assyrienne, grecque et italienne). La réaction militaire foudroyante de Kemal Atatürk a fait échouer ce projet que les armées française et anglaise, épuisées, n’avaient pas les moyens de concrétiser par la force. Il eût été bien plus sage de préconiser et d’aider à mettre en place en Anatolie une fédération ou un autre régime politique accommodant la très grande diversité de peuplement de l’Anatolie de l’époque – des peuples qui avaient par ailleurs fort bien vécu ensemble durant des siècles.

[Les Japonais qui ont entendu « le grondement d’août » : la Première Guerre mondiale et le journal de prison de Uemura Hisakiyo]

Japon

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2014). Miho Matsunuma propose une analyse de l’ouvrage de Naraoka Shôchi, [Les Japonais qui ont entendu « le grondement d’août » : la Première Guerre mondiale et le journal de prison de Uemura Hisakiyo], (Tokyo, Chikura Shobô, mars 2013).

En juillet 1914, quelque 600 Japonais se trouvent en Allemagne. Des centaines seront arrêtés puis internés. La première moitié de cet ouvrage étudie l’expérience de ces Japonais, sa deuxième moitié est consacrée à la réimpression des mémoires de l’un d’eux, Uemura Hisakiyo, médecin bactériologiste qui a connu l’internement durant 80 jours.

L’internement des étrangers civils des pays ennemis est un phénomène que l’on observe dans tous les pays belligérants. C’est une des caractéristiques de la « guerre totale », qui mobilise tous les citoyens pour l’effort de guerre, transformant ainsi tous les nationaux de l’adversaire en ennemis, sans distinction entre militaires et civils.

Quant aux impressions des Japonais sur l’internement en Allemagne, soulignons deux points. Premièrement, les Japonais interprètent souvent l’arrogance des autorités allemandes et l’exaspération du public comme un effet non seulement de la haine contre l’adversaire de guerre, mais aussi et surtout du mépris des Blancs contre les peuples de couleur. La question raciale était souvent obsessionnelle et affective pour les Japonais de l’époque, surtout dans l’élite internationalisée. Rappelons que, depuis le début du siècle, les mesures discriminatoires contre les Japonais aux États-Unis et dans les dominions britanniques préoccupaient la diplomatie nippone. Nous savons aussi que le Japon proposera à la Conférence de Versailles d’insérer une clause sur l’égalité raciale dans le protocole de la Société des Nations (SDN), proposition qui sera rejetée par les négociateurs.

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