Étiquette : ressources énergétiques

« Chine, Russie, UE… pour exploiter son lithium, la Bolivie se cherche des alliés »

Dans un article publié le 5 janvier 2024 dans Libération, la journaliste Isabelle Hanne analyse la démarche nouvelle de la Bolivie qui cherche à s’ouvrir à l’étranger afin de tirer profit de son potentiel énergétique, notamment l’exploitation de son lithium. Elle cite à ce titre l’article « Géoéconomie du lithium », écrit par Vincent Bos et Marie Forget et publié dans le n° 4/2023 de Politique étrangère.

Malgré ses immenses ressources, le pays enclavé doit se tourner vers l’étranger, en particulier vers la Chine et la Russie, pour tenter de transformer son potentiel en production à grande échelle.

Avec le Chili et l’Argentine, la Bolivie constitue l’un des sommets du « triangle du lithium ». La saumure de leurs déserts de sel, sur le plateau des Andes centrales, concentre plus de la moitié des réserves mondiales de ce métal, essentiel à la transition énergétique pour ses propriétés de stockage de l’électricité. Alors que les besoins mondiaux en lithium pourraient être multipliés par 42 d’ici 2040, selon l’Agence internationale de l’énergie, les richesses non exploitées de la Bolivie attisent l’intérêt d’entreprises étrangères pour ce petit pays enclavé, l’un des plus pauvres d’Amérique du Sud. « L’importance accrue [du lithium] est en train de redessiner les cartes de la géopolitique de l’énergie : l’Australie et l’Amérique latine acquièrent une centralité qu’elles n’avaient pas auparavant », écrivent les géographes Vincent Bos et Marie Forget, dans un article de Politique étrangère, la revue de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Or noir. La grande histoire du pétrole

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (3/2015). Julien Brault propose une analyse de l’ouvrage de Matthieu Auzanneau, Or noir. La grande histoire du pétrole (Paris, La Découverte, 2015, 718 pages).

Or noir_AuzanneauL’auteur analyse l’histoire du XXe siècle à travers celle du pétrole. Celui-ci est d’abord le produit de sociétés militarisées fondées sur la guerre mécanisée – la guerre de Sécession, la Première Guerre mondiale, le Blitzkrieg vu comme une gestion optimisée de l’énergie, jusqu’à l’usage du napalm au Vietnam. L’industrie pétrolière apparaît ainsi dans cet ouvrage comme un système monopolistique, coercitif et corrompu créé par les Rockfeller. Sauveurs du système financier américain à la fin du XIXe siècle, artisans de la création de la Fed, se présentant comme les grands défenseurs d’un système néolibéral dont ils seraient la banque, ceux-ci auraient orchestré une transformation du capitalisme en corporatisme. S’alliant successivement avec le charbon, le chemin de fer, l’automobile, l’agriculture, l’ingénierie, la banque, le fisc, la science et notamment la science économique, ce cartel international aux multiples ramifications connaîtrait depuis 1989 un renouveau, incarné notamment par JPMorgan et Citigroup. L’auteur souligne, à l’inverse, le rôle des figures qui combatirent Big Oil, de l’essor du Staline de la Bakou pétrolière aux luttes de Kennedy contre les majors.

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