Joël Hubrecht, auteur de l’article «  La Cour pénale internationale pèse-t-elle encore sur l’échiquier mondial ? », paru dans le dernier numéro de Politique étrangère (n°4/2019), Un monde de droit ?, a accepté de répondre à nos questions à l’occasion de son intervention à la conférence « La loi du plus fort ? La place du droit dans les relations internationales », qui aura lieu lundi 27 janvier à 19h, au Centre Pompidou (cycle de conférence « Le monde sur un fil », en partenariat entre l’Ifri et le Centre Pompidou).


© IHEJ.
  • Pourquoi la Cour pénale internationale (CPI) est-elle si critiquée ?

La CPI se retrouve sous le feu des critiques aussi bien par rapport à son bilan relativement médiocre (4 condamnations et 4 acquittements dont ceux particulièrement retentissants de Jean-Pierre Bemba et de Laurent Gbagbo) qu’au niveau de son fonctionnement (durée et illisibilité des procédures, faiblesse de ses enquêtes et orientation de ses poursuites sur les opposants), ou encore à cause des limites de son action (elle est absente de théâtres de guerre majeurs tel que la Syrie ou le Yémen), voire de sa pusillanimité (la décision des juges de bloquer les enquêtes sur le dossier Afghanistan). Cette avalanche de critiques fait écho à d’autres reproches récurrents comme celui d’« afrocentrisme », de faire « deux poids-deux mesures » ou de compliquer les processus de négociations de paix.