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Revolusi. L’Indonésie et la naissance du monde moderne

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2023 de Politique étrangère (n° 1/2023). Sophie Boisseau du Rocher propose une analyse croisée de l’ouvrage de David Van Reybrouck, Revolusi. L’Indonésie et la naissance du monde moderne (Actes Sud, 2022, 628 pages).

Photographie de Afif Ramdhasuma  (Unsplash), ville moderne en Indonésie.

Le livre de l’historien David Van Reybrouck est indispensable non seulement pour ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’archipel indonésien, ce géant de l’Asie du Sud-Est, mais encore pour ceux qui traquent l’universel à travers les cas particuliers. Et c’est peu dire que l’Indonésie rejoint l’universel, l’anticipe même (l’Indonésie est le premier pays colonisé à proclamer son indépendance, le 17 août 1945, la fameuse Proklamasi), y contribue pleinement. C’est une histoire nationale qui rencontre et raconte une histoire mondiale.

La part des dieux

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2021 de Politique étrangère (n° 3/2021). Frédéric Charillon propose une analyse de l’ouvrage de Delphine Allès, La part des dieux. Religion et relations internationales (CNRS Éditions, 2021, 352 pages).

Voici un livre dont on est tenté de saluer l’actualité. Eh bien non, justement, nous explique Delphine Allès : l’idée d’un « grand retour » de la religion dans les relations internationales est largement surfaite. Pour une raison simple : elle n’en est jamais sortie. Et ce parce que les grilles de lecture de l’international par le religieux, telles que largement développées dans le débat public, sont autant de miroirs déformants qui occultent bien des complexités.

Ce sont ces complexités que l’auteur veut nous donner à voir, essentiellement par l’exemple indonésien. La « confessionnalisation des représentations » dans la partie 1, puis celle des politiques dans la partie 2, brouillent bien des phénomènes, et notamment la dialectique entre les échelles locale et globale (le lien micro-macro, aurait dit James Rosenau dans Turbulence in World Politics).

The Politics of Securitization in Democratic Indonesia

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2018). Delphine Alles propose une analyse de l’ouvrage de Yandry Kurniawan, The Politics of Securitization in Democratic Indonesia (Palgrave Macmillan, 2017, 240 pages).

Cet ouvrage aborde la construction du rapport de l’État indonésien à la sécurité nationale, avant de décrire les acteurs et débats impliqués dans les processus de sécuritisation (désignation d’une menace existentielle justifiant la mise en œuvre de mesures d’exception) et désécuritisation (retrait de certaines thématiques de l’agenda sécuritaire) de deux conflits internes. Yandry Kurniawan analyse l’évolution de la perception des menaces puis l’implication militaire face à la rébellion acehnaise (jusqu’à l’accord de 2005) et aux violences interconfessionnelles aux Moluques (1999-2005).

Indonésie : trois questions à Delphine Alles

L’Indonésie a un nouveau président, Joko Widodo, investi le 20 octobre dernier. Delphine Alles, auteur de l’article « Indonésie : le nonalignement à l’heure de la concurrence sinoaméricaine » dans le numéro d’hiver 2013-2014 de Politique étrangère, a accepté de répondre à trois questions, en exclusivité pour politique-etrangere.com.

JakartaJoko Widodo est souvent présenté comme n’appartenant pas à la classe politique traditionnelle. Pourriez-vous revenir sur son parcours et sur les conditions de son élection à la présidence ?

Le profil de Joko Widodo dit « Jokowi » marque une rupture avec celui de ses prédécesseurs, et plus largement avec une classe politique encore largement héritière de l’ère Suharto. Il n’est en effet issu ni de l’armée, ni du sérail politique, ni de l’élite religieuse.

Né dans un quartier modeste de Surakarta (Solo), il a commencé sa carrière dans le commerce de meubles avant d’être élu maire de sa ville d’origine en 2005 puis gouverneur de Jakarta en 2012. Sa popularité repose sur ce passé d’homme de la rue et sa capacité à se déplacer au-devant des électeurs, une pratique jusqu’alors peu courante en Indonésie où les responsables politiques ont tendance à privilégier les rassemblements spectaculaires sans aller directement au contact du peuple.

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