Le 9 avril dernier, Marc Semo a publié dans Le Monde un article consacré à la pauvreté dans le monde, conséquence du COVID-19, et à la crise du multilatéralisme. Il cite à cette occasion le dossier du numéro de printemps de Politique étrangère (n° 1/2021), « Pauvretés : le rebond » et son Contrechamps, « L’ONU, en quête de sens ».

La pandémie a balayé l’espoir de la communauté internationale d’éradiquer l’extrême pauvreté dans le monde à l’horizon 2030. « C’est le résultat le plus spectaculaire et de plus long terme de l’année Covid » relève la revue « Politique étrangère », publiée par l’Institut français des relations internationales (IFRI), qui consacre dans son numéro de printemps un riche dossier au « rebond des pauvretés ». « La pandémie et ses conséquences économiques douchent définitivement l’optimisme des deux décennies précédant la crise », relève dans son article d’introduction Julien Damon, enseignant à Sciences Po et à HEC, qui travaille sur le sujet depuis plusieurs années.

En 2020, la crise sanitaire a déjà causé une hausse du nombre de pauvres estimée de 100 millions de personnes, selon l’approche restreinte au seuil classique de la Banque mondiale – est pauvre qui gagne moins de 1,90 dollar par jour –, jusqu’à quelque 500 millions de personnes, d’après deux calculs élargis de la Banque mondiale et du PNUD se basant sur un seuil fixé à moins de 5,50 dollars par jour.

Dans ce même dossier, Georges Courade, directeur de recherche honoraire de l’Institut de recherche pour le développement, analyse le cas de l’Afrique avec ses résiliences. Sophie Mitra, professeure à l’université Fordham de New York, analyse la misère aux Etats-Unis et les espoirs que peuvent susciter les premières mesures de Joe Biden. Le directeur de l’Agence française pour le développement, Rémy Rioux, et Jean-David Naudet, chargé de recherche, rappellent quant à eux que les pays riches ont mobilisé 12 000 milliards de dollars pour faire face au Covid-19 chez eux. L’aide publique au développement ne représente quant à elle que 150 milliards par an.

Le rejet du multilatéralisme

Apparue dans toute son évidence avec la pandémie, la crise du multilatéralisme est le second grand sujet de ce numéro de printemps avec notamment une longue analyse sur ce que « l’on peut attendre de l’ONU aujourd’hui ». Ancien secrétaire général adjoint des Nations unies, chargé des opérations de maintien de la paix (2000-2008), Jean-Marie Guéhenno constate la crise existentielle de ce qui était au lendemain de la seconde guerre mondiale « une invention largement américaine » – s’inscrivant dans un universalisme nourri des Lumières – désormais rejeté ouvertement par la Chine. […]

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