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États-Unis : technologie et politique. Trois questions à Clémence Pène

Clémence Pène, qui termine une thèse de doctorat sur le lien entre technologie et politique aux États-Unis, a publié un article intitulé « La nouvelle “science électorale” américaine », dans Politique étrangère 2/2013.
Elle répond à trois questions pour politique-etrangere.com.

00-PE-2-2013-CVsmallQu’est-ce que la nouvelle « science électorale » américaine et comment a-t-elle aidé Barack Obama à remporter l’élection présidentielle de 2012 ?
J’ai appelé « nouvelle science électorale » américaine l’ensemble de techniques électorales qui renouvellent la science électorale traditionnelle – sondages, marketing, mobilisation des électeurs – à travers les technologies les plus sophistiquées, en particulier dans le domaine du web et des données.

PE 2/2013 : présentation vidéo par Dominique David

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Obama’s Diplomacy with Iran

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (2/2012). Clément Therme propose une analyse de l’ouvrage de Trita Parsi, A Single Roll of the Dice: Obama’s Diplomacy with Iran (New Haven, CO et Londres, Yale University Press, 2012, 304 pages).

Cet ouvrage propose un éclairage novateur sur la diplomatie iranienne de Barack Obama. L’auteur est universitaire et président du National Iranian American Council (NIAC), organisation qui vise à défendre les intérêts de la communauté iranienne aux États-Unis. Il défend ici la thèse selon laquelle l’administration Obama n’a pas suivi la voie diplomatique jusqu’à son épuisement. Pour lui, les sanctions ne devraient être que le moyen périphérique d’une stratégie construite autour de l’impérieuse nécessité du dialogue pour sortir de l’impasse. Il insiste sur l’absence d’alternative à la voie diplomatique pour résoudre la question nucléaire iranienne.
Par ailleurs, l’auteur décrypte les différents canaux diplomatiques utilisés pour tenter de résoudre le différend entre l’Iran et la « communauté internationale ». Le récit ne se limite pas à un compte rendu des négociations bilatérales irano-américaines ou entre l’Iran et le groupe des 5 + 1 (les cinq membres du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne). Les négociations conduites entre l’Iran, la Turquie et le Brésil, qui ont abouti à l’adoption de la déclaration de Téhéran en mai 2010, sont également étudiées. La partie consacrée à la stratégie du Brésil de Luiz Inacio Lula da Silva sur le dossier nucléaire iranien permet de comprendre les motivations profondes de la diplomatie brésilienne : il s’agit d’user du dossier nucléaire iranien pour parvenir à la mise en place d’un ordre international plus démocratique, selon la terminologie diplomatique brésilienne.
De plus, l’auteur étudie minutieusement les rapports entre l’administration Obama et l’Union européenne (UE), avec une attention particulière apportée à la diplomatie française. À cet égard, il souligne que, si la majorité des États européens soutiennent la politique d’ouverture d’Obama vis-à-vis de l’Iran, Paris a dès le début manifesté ses doutes quant à la pertinence d’une telle stratégie. La France craignait alors qu’un assouplissement de la position américaine soit dommageable pour la réussite d’une diplomatie maintenant une approche équilibrée et combinant dialogue et sanctions. Ces réticences françaises s’expliquent, selon l’auteur, par la proximité entre Nicolas Sarkozy et George W. Bush sur la question nucléaire iranienne. Il était donc logique que la mise en œuvre par Washington d’une nouvelle politique pour sortir de l’impasse diplomatique soit désapprouvée par Paris.
Cet ouvrage s’adresse à un large public et mérite d’être lu avec attention. Il se fonde sur des sources de première main, avec de nombreux entretiens avec des négociateurs américains, européens et iraniens, ce qui lui permet de mettre en lumière différentes perspectives sur les processus de négociation. L’auteur rend compte des positions des pays arabes et d’Israël mais aussi de la Russie sur ce dossier. Enfin, il note que les réalités politiques internes iraniennes et américaines sont essentielles pour expliquer les échecs de ces négociations. En Iran, les fractures politiques internes nées d’une élection présidentielle contestée et, aux États- Unis, les pressions du Congrès sur Obama ne contribuent guère au rétablissement de la confiance entre les parties, une confiance pourtant indispensable à une résolution diplomatique de la crise.

Clément Therme

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