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Le jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2020). Marc Hecker propose une analyse de l’ouvrage de Hugo Micheron, Le jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons (Gallimard, 2019, 416 pages).

Le Jihadisme français est tiré d’une thèse de doctorat réalisée sous la direction de Gilles Kepel à l’École normale supérieure. Son auteur, Hugo Micheron, a conduit un travail d’enquête considérable, notamment en milieu carcéral où il a pu échanger avec 80 djihadistes. Le livre est divisé en trois parties – quartiers, Syrie et prisons – qui correspondent aux principaux espaces de diffusion du djihadisme contemporain à la française.

Paroles armées. Comprendre et combattre la propagande terroriste

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (1/2016). Marc Hecker propose une analyse de l’ouvrage de Philippe-Joseph Salazar, Paroles armées. Comprendre et combattre la propagande terroriste (Paris, Lemieux Editeur, 2015, 264 pages).

Paroles arméesPhilippe-Joseph Salazar, normalien, a étudié la philosophie et la science politique, avant de se spécialiser dans la rhétorique qu’il enseigne à l’université du Cap depuis 1995. Il a publié de nombreux ouvrages dont Mahomet. Récits français de la vie du Prophète (Klincksieck, 2005) et Paroles de leaders (François Bourin, 2011). Son dernier essai, Paroles armées, a obtenu le prix Bristol des Lumières 2015. Cet ouvrage a le mérite de considérer le califat proclamé par Abou Bakr Al-Baghdadi pour ce qu’il est : un puissant mouvement politico-religieux. À ce titre, Salazar démontre brillamment que la communication de cette entité politique vient en appui d’une stratégie de conquête et d’hostilité radicale à tous ceux qui s’opposent au projet califal.

Si cet essai est particulièrement stimulant, il dérange pour au moins trois raisons. Tout d’abord, Salazar décrit l’État islamique de manière séduisante. Ses membres apparaissent comme de valeureux soldats, répondant à l’appel d’un chef – à la fois imam, émir et calife – au charisme indéniable. Ils forment un « peuple djihadiste » uni autour d’un idéal commun. Le djihadisme, nous dit Salazar, est une fraternité. Une fraternité autrement plus solide que celle qui s’affiche sur le frontispice de nos bâtiments publics.

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