Le 1er septembre, Guillaume Erner a consacré son émission « L’invité(e) des matins » sur France Culture à la crise sanitaire et aux enjeux que cela représentait pour l’Europe. Son invité était Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, qui a notamment écrit dans le numéro de Politique étrangère qui vient de paraître (n° 3/2020) un article intitulé « L’Europe, par-delà le COVID-19 ».

Il y a cinq ans, l’Europe était frappée par une crise migratoire qui l’avait divisée. Aujourd’hui, la liste des dossiers qui attendent le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, fraîchement nominé, est toujours aussi ambitieuse. Au programme, l’harmonisation de la gestion de la crise sanitaire, les négociations sur le Brexit, mais encore la mise en œuvre du plan de relance. Mais dans cette succession de difficultés, les 27 ont aussi réussi à s’entendre de façon inédite, en créant pour la première fois un endettement commun européen pour financer la relance des économies. Et si les épreuves étaient une opportunité pour l’Union Européenne ? 

Pour en parler nous recevons Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, nominé le le 26 juillet dernier. Il est auteur de l’article “L’Europe, par-delà le COVID” à paraître dans la revue Politique étrangère de l’Ifri, en ligne le 3 septembre, en librairie le 7 septembre.

Sur les velléités de la Turquie

Il y a une stratégie de provocation de la part du président turc. Ce n’est pas pour rien qu’il a ciblé la Grèce et la France. La Grèce est l’ennemi historique et la France est le pays de l’UE est au rendez-vous de cette solidarité indispensable face a des actions de la part de la Turquie qui se multiplient en Méditerranée orientale pour aller envoyer des bateaux dans les eaux de Chypre, mener des actions contraires au droit international en Libye qui menace aussi la sécurité européenne. 

Emmanuel Macron est arrivé lundi 31 août à Beyrouth pour sa deuxième visite après la double explosion qui a détruit le port de la capitale libanaise le 4 août dernier

« On ne choisit pas le Liban face à la Turquie. C’est un ensemble géopolitique important pour la sécurité de l’Europe. La France doit être active. Il faut reconnaître qu’on n’a pas les moyens de la Chine ou des États-Unis, mais il ne faut pas minimiser nos forces. C’est par l’Europe, en matière diplomatique, géopolitique et de sécurité, nous devons aller vers une défense européenne, qui nous relèverons le défi ».

Un plan de relance deux fois inférieur à celui des États-Unis ? 

Le plan de relance européen est un élément d’un plan plus large. Il faut additionner les plans de relance nationaux et ceux à venir. 

Le Brexit, où en est-on ? 

« Les choses n’avancent pas beaucoup. Le Royaume-Uni souhaite sortir de l’Union Européenne et ne doit donc plus avoir accès au marché européen. On ne peut pas avoir accès au marché européen sans respecter les règles sanitaires, environnementales… de la communauté. Le no deal est un risque. Cela n’empêche pas de commercer, mais il y a un certain nombre de barrières, comme les droits de douane. Nous avons intérêt à limiter les frictions mais on ne le fera pas au prix du non respect des règles ».

Réécoutez le podcast de l’émission ici.