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Histoires du djihad

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°2/2018). Laurence Bindner propose une analyse croisée des ouvrages de Lemine Ould M. Salem, L’Histoire secrète du djihad. D’Al-Qaïda à l’État islamique (Flammarion, 2018), de Hélène Sallon, L’État islamique de Mossoul. Histoire d’une entreprise totalitaire (La Découverte, 2018), et de Romain Caillet et Pierre Puchot, « Le combat vous a été prescrit ». Une histoire du djihad en France (Stock, 2017).

L’effondrement de l’État islamique (EI) en tant que proto-État n’a pas pour corolaire son anéantissement. En témoigne, au-delà de la reprise des activités clandestines au cœur même de sa base territoriale, ou du repli de combattants vers d’autres provinces actives, la survivance de l’idéologie-matrice qu’est le djihadisme. Si le système mis en place par l’EI a déçu de nombreux adeptes, la doctrine et l’utopie qu’il portait demeurent, à bien des égards, intacts, sur les différents théâtres d’opérations ainsi qu’en Occident. Ces ouvrages offrent trois perspectives sur la menace djihadiste, trois analyses sous des angles complémentaires. Tout d’abord la lecture, à travers le prisme d’une figure tutélaire d’Al-Qaïda, des orientations historiques adoptées par cette organisation met en lumière la constance doctrinale, en dépit du délitement du groupe. Le deuxième ouvrage étudie comment l’EI a mis en place et imposé une doctrine proche, concrétisée dans sa forme la plus extrême comme modus vivendi, à des millions d’individus. Le troisième livre, enfin, analyse la façon dont cette idéologie s’est greffée sur le contexte français, mutant et s’adaptant sur plusieurs générations.

Comprendre le terrorisme

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n° 4/2017). Rémy Hémez propose une analyse de l’ouvrage de Nicolas Hénin, Comprendre le terrorisme, (Fayard, 2017, 280 pages).

Le concept de terrorisme demeure flou pour beaucoup. Il suffit, pour en juger, d’explorer les réseaux sociaux ou d’écouter certains « experts » à la télévision ou à la radio.

C’est donc à un nécessaire travail pédagogique que Nicolas Hénin – reporter de guerre, auteur de plusieurs ouvrages, dont Jihad Academy (Fayard, 2015), et aujourd’hui président d’Action résilience – s’attelle ici. Avec succès. Sa méthode consiste à traiter en dix courts chapitres quelques-unes des questions les plus importantes autour du terrorisme celles aussi qui donnent lieu à l’expression du plus grand nombre d’idées préconçues, et à exposer clairement les arguments susceptibles d’y répondre, en faisant appel à des travaux de recherche reconnus.

Le Jihadisme des femmes

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n° 4/2017). Marc Hecker, rédacteur en chef de Politique étrangère et chercheur au Centre des études de sécurité de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Fethi Benslama et Farhad Khosrokhavar, Le Jihadisme des femmes. Pourquoi ont-elles choisi Daech ? (Seuil, 2017, 112 pages).

Fethi Benslama et Farhad Khosrokhavar sont deux chercheurs connus pour leurs travaux sur la radicalisation. Le premier est professeur de psychopathologie à l’université Paris-Diderot, le second directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Dans ce court ouvrage, ils cherchent à croiser la vision du psychanalyste et du sociologue pour tenter de « détecter des passerelles entre faits psychiques et faits sociaux ». Leur objectif est de mieux comprendre le phénomène du djihadisme féminin. Pour ce faire, ils ont collecté des données – soit directement (entretiens, consultations cliniques), soit indirectement (ouvrages, articles de presse) –, sur une soixantaine de cas.

Face aux interrogations les plus sombres du début 2018

Le blog Reflets du Temps, qui consacre une large place aux questions internationales, a publié le 20 janvier un article mettant à l’honneur le numéro d’hiver (n° 4/2017) de Politique étrangère : « L’Irak après Daech ».

La revue Hiver 2017-2018 nous guide comme toujours, via ce « savant » qu’on comprend facilement, dans plusieurs chemins pouvant s’inscrire comme un « faire le point » sur les inquiétudes majeures, nous guettant en ce début 2018.

Nous avons du coup lu la revue un peu différemment de notre façon habituelle, utilisant certes le dossier phare (L’Irak après Daech) et certains points du dossier second (Trump, une rupture de l’ordre mondial ?), mais approfondissant aussi deux forts articles de la partie Actualités, chacun comprendra pourquoi : Yémen, imbroglio politico-juridique, désastre humanitaire, impasse militaire ; et Corée du Nord/États-Unis : jusqu’où ira la confrontation ?

Antoine Bondaz éclaire – et c’est difficile de poser des jalons sur l’incertitude, les contradictions, les rebondissements d’une telle situation – la question que tout un chacun se pose en ce début d’année : la confrontation Corée du Nord/États-Unis, avec dès le titre le mot-clef de la problématique – jusqu’où.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un, la militarisation à marche forcée appuyée sur un très fort développement de l’arsenal nucléaire, et des capacités balistiques l’accompagnant, ne font plus aucun doute ; pas plus que l’escalade verbale foncièrement menaçante de D. Trump. Le face à face s’incarne aussi du reste dans ces deux personnalités – particulières – et dans les échos spécifiques sur leur population-public. L’article a le mérite de reposer la chronologie de la confrontation, et de souligner – certes, seulement hic et nunc dans cette géopolitique changeante – les stratégies possibles, les objectifs probables, les hypothèses de « solutions » se dessinant. Ainsi, ce sont d’armes sécuritaires, certes, dont il est question pour la Corée avec cette hausse (et ce perfectionnement) de son arsenal nucléaire, mais bien autant d’armes identitaires répondant à des champs politiques tournés vers la population. Outil « indispensable au juche » recherche de l’indépendance politique, « s’opposant au sadae » ayant défini par le passé la dépendance par rapport à l’empire Chinois. Contrairement à nos représentions occidentales, la RPDC aligne certaines réussites économiques notamment en croissance, sous l’égide d’une réelle autorité du dictateur dirigeant. Si les USA veulent à terme contraindre les Coréens à la dénucléarisation, à l’instar de la communauté internationale – ce qui passe par la table des négociations – il faudrait mesurer et trier dans les sanctions à l’œuvre actuellement, et ne jamais négliger la Chine, ni comme acteur de futures négociations, ni même comme inhérente à tous les concepts sur la confrontation (principal client de 90% des exportations nord-coréennes). Quant à l’éventualité de ripostes militaires dont des frappes nucléaires, l’article montre combien ce serait d’un coût considérable, notamment humain, et d’un résultat plus qu’incertain… […]

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