Étiquette : ressources naturelles

Économie des matières premières

Cette recension est issue de Politique étrangère (2/2016). Aurélie Faure-Schyuer propose une analyse de l’ouvrage de Pierre-Noël Giraud et Timothée Ollivier, Économie des matières premières (Paris, La Découverte, 2015, 128 pages).

économie des matières premièresL’esprit des pionniers de la géologie, qui anima André Giraud et les fondateurs de l’économie des matières premières en France, inspire cet ouvrage. Après avoir rappelé la définition des « commodités » (commodities) et relaté les grandes étapes du développement des marchés de matières premières depuis la révolution industrielle, les auteurs retracent les fondements théoriques des sciences économiques appliquées au secteur des matières premières (principalement pétrole, cuivre, charbon et matières premières agricoles). Ils présentent les structures théoriques de formation de l’offre, comme celle de la demande, pour l’ensemble de ces matières puisées dans les ressources naturelles. Nombre d’éléments importants sont ici fournis, qui permettent de comprendre la sensibilité, ou l’élasticité, qui peut amener à des variations de l’offre ou de la demande, jusqu’à des « chocs » provoquant un effondrement ou une accélération haussière des prix (illustrés lors des chocs et contre-chocs pétroliers de 1973, 1987, 2007).

À travers la rareté des ressources, les contraintes techniques liées à la géologie, ou la possibilité de substitution future d’une matière première à une autre, se trouvent évoquées les inter­actions entre le monde de la géologie et celui du marché financier, principal apporteur de capitaux.

Arctique : une traversée stratégique

Il y a quelques jours, le Danemark formulait une demande officielle pour la reconnaissance de sa souveraineté sur une partie importante du Pôle Nord. Après le Canada et la Russie, le Danemark est le troisième pays à effectuer cette démarche. Pour comprendre pourquoi l’Arctique suscite tant d’intérêt, nous vous proposons de relire l’article de Mathilde Le Clainche et Frédéric Pesme intitulé « Arctique : une traversée stratégique », paru dans Politique étrangère (n°4/2010).

Faut-il craindre un conflit dans l’Arctique ? La question se fait récurrente depuis que l’on a la certitude que le réchauffement climatique – lequel affecte particulièrement les régions polaires – rendra de plus en plus accessible, dans un avenir relativement proche, cet Arctique qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. Le processus de réchauffement paraît irréversible et devrait encore s’accélérer dans les dix prochaines années, certaines prévisions envisageant que l’océan Arctique connaisse un été entièrement libre de glaces dès l’horizon 2030. La voie du Grand Nord serait alors dégagée une partie de l’année, ouvrant l’accès aux immenses ressources minérales et d’hydrocarbures que l’on suppose contenues dans ses sous-sols, aux nouveaux chenaux maritimes libérés par ses glaces et à l’exploitation de ses ressources halieutiques. Cet accroissement d’activité humaine dans un espace protégé jusqu’ici par son caractère inhospitalier aura inévitablement un impact sur l’environnement, l’écosystème et les populations aborigènes dont les modes de vie seront durablement affectés.

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The Race for What’s Left – Winner Take All

Cette recension est issue de Politique étrangère 2/2013. Michel Gueldry propose une analyse des ouvrages de Michael T. Klare – The Race for What’s Left. The Global Scramble for the World’s Last Resources (New York, Metropolitan/Picador, 2012, 320 pages) et de Dambisa Moyo – Winner Take All. China’s Race for Resources and What It Means for the World (New York, Basic Books, 2012, 272 pages).

00-KlareDambisa Moyo étudie le rôle de la Chine et Michael T. Klare l’ensemble des concurrents nationaux dans la compétition croissante pour les ressources naturelles (pétrole, minerais, terre, etc.). Le diagnostic est sombre : offre moins élastique, marchés tendus, déséquilibre structurel entre offre et demande, primes de risque croissantes (les ressources viendront de régions contestées ou instables), retours sur investissement décroissants. D. Moyo résume bien les causes de pression que M.T. Klare néglige, et les colossales combinaisons commerciales chinoises

The Oil Curse. How Petroleum Wealth Shapes The Development of Nations

Cette recension est issue de Politique étrangère 1/2013. Maïté de Boncourt propose une analyse de l’ouvrage de Michael L. Ross, The Oil Curse. How Petroleum Wealth Shapes The Development of Nations (Princeton, NJ, Princeton University Press, 2012, 296 pages).

00-RossLe thème de l’ouvrage, à savoir les effets néfastes des ressources naturelles sur la gouvernance et l’économie d’un pays, est un classique. Un lecteur avisé pourrait donc se méfier du titre, la malédiction pétrolière, et s’attendre à une réplique des nombreux ouvrages déjà existants, illustrant sans pour autant la prouver la théorie selon laquelle la richesse pétrolière affaiblit l’économie d’un pays, le plonge dans la dictature et l’entraîne dans un conflit qui ne se termine qu’au tarissement de la ressource.
Si l’auteur commence par avouer être tombé dans ce cliché dans une précédente publication du Revenue Watch Institute, il réussit ici à montrer que la réalité est plus subtile qu’elle n’en a l’air.

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