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La Nouvelle Guerre des étoiles. Idées reçues sur la défense antimissile

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (4/2013). Corentin Brustlein propose une analyse de l’ouvrage d’Emmanuel Delorme, Bruno Gruselle et Guillaume Schlumberger, La Nouvelle Guerre des étoiles. Idées reçues sur la défense antimissile. (Paris, Le Cavalier Bleu, 2013, 208 pages).

guerre des étoilesAlors qu’elle est présente depuis les années 1950 dans le débat stratégique, il a fallu attendre les années 1980 et, plus encore, la fin de la guerre froide pour que la défense antimissile devienne un élément clé de la politique de défense américaine. Au cours des 20 dernières années, elle a franchi un cap supplémentaire, prenant une place croissante dans les missions, voire dans les dépenses des principales puissances militaires. Alors que la protection des forces projetées face à la menace des missiles de théâtre était entrée dans les préoccupations de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) dès le milieu des années 1990, les derniers sommets de l’OTAN à Lisbonne et Chicago ont opéré un changement significatif en faisant de la défense du territoire des pays membres face à la menace balistique une mission de l’Alliance atlantique. Cet ouvrage intervient donc à un moment particulièrement propice pour comprendre les enjeux associés à l’émergence de la défense antimissile et sa signification pour la défense française et les équilibres stratégiques contemporains.

Hard Fighting. Israel in Lebanon and Gaza

Cette recension est issue de Politique étrangère 1/2013. Étienne de Durand propose une analyse de l’ouvrage de David E. Johnson, Hard Fighting. Israel in Lebanon and Gaza (Santa Monica, CA, RAND Corporation, 2011, 238 pages).

00-JohnsonRares sont les ouvrages qui tiennent plus qu’ils ne promettent. C’est le cas de cette monographie consacrée aux opérations israéliennes contre le Hezbollah en 2006 et le Hamas en 2008-2009. À première vue, il s’agit d’une analyse détaillée et informée des deux conflits, sur le modèle classique des études de la RAND. Par la minutie des recherches comme par la richesse des exemples, l’ouvrage dépasse toutefois largement le seul cadre israélien et offre des perspectives intéressant tous les appareils de défense occidentaux : il nous invite à rien de moins qu’à une révision de nos catégories conceptuelles, et donc de nos programmations de défense.
La surprise stratégique de 2006
L’échec de Tsahal en 2006 a suscité de vives polémiques, en Israël et au-delà, avec en particulier un débat américain sans nuance entre tenants de l’Air Power et adeptes du Land Power.

Creating the National Security State

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (4/2012). Jérôme Marchand propose une analyse de l’ouvrage de Douglas T. Stuart, Creating the National Security State: A History of the Law that Transformed America (Princeton, NJ, Princeton University Press, 2012, 358 pages).

Creating the National Security State examine les tâtonnements, les délibérations et les affrontements qui ont présidé à l’adoption du National Security Act de 1947, document fondateur qui a donné aux États-Unis un dispositif institutionnel voué à la gestion proactive des problèmes de défense. Prenant le contre-pied des auteurs qui envisagent la gestation de ce système en termes binaires, sous forme d’un affrontement entre étatistes et libéraux, Douglas T. Stuart défend l’idée selon laquelle l’attaque surprise de Pearl Harbor a dévalorisé les schémas relationnels et les cadres de pensée dominants, puis incité les élites de Washington à redéfinir de fond en comble les articulations liant le pouvoir exécutif, les autorités militaires, la communauté scientifique et la technostructure industrielle.

La cyberguerre n’aura pas lieu, mais il faut s’y préparer

Cet article est issu de Politique étrangère 2/2012. Michel Baud, officier de l’armée de Terre, est chercheur au Laboratoire de recherche sur la défense (LRD) au sein du Centre des études de sécurité de l’Ifri. Chef de bataillon, il est diplômé du Cours supérieur d’état-major et de la 18e promotion de l’École de guerre.

En octobre 2011, Thomas Rid, enseignant au King’s College de Londres, publie « Cyber War Will Not Take Place[1] », un article largement commenté dont la thèse centrale est qu’aucune cyberguerre ne s’est produite jusqu’à présent et qu’il est fort peu probable qu’il en aille différemment dans le futur. Pour lui, une cyberaction ne peut être que la continuation de modes d’action traditionnels à l’aide de moyens modernes. Il est vrai qu’aucune cyberguerre n’a encore fait de victimes – au sens où on l’entend dans la définition classique de la guerre[2].
Peut-on pour autant s’en désintéresser et laisser à d’autres le soin de préparer une guerre improbable ? Une forme de cyberguerre, au travers de cyberactions, d’attaques informatiques, existe pourtant. Tous les conflits récents ont vu l’utilisation de cyberarmes (Afghanistan, Géorgie, Libye, etc.). Le terme de cyberguerre renvoie donc à une réalité concrète, qu’il semble naturel d’aborder sous un angle militaire. En France, le sujet est largement débattu dans les armées. Fin 2011 a été inaugurée à Paris la chaire Castex de cyberstratégie de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), et un colloque s’est tenu sur le même thème[3]. À ces occasions, un point central de la réflexion sur le domaine a été posé : la cyberguerre n’a pas d’autonomie stratégique, elle ne peut exister par elle-même, elle n’est que l’interprétation de la guerre des hommes par les moyens du cyber[4]. D’un certain point de vue, l’affirmation de Thomas Rid est donc juste : la cyberguerre n’aura pas lieu ; mais la guerre traditionnelle, elle, est bien réelle et les cyberopérations peuvent être un de ses modes d’action. S’il n’est pas nécessaire de prévoir une cyberguerre autonome, une ligne d’opération cyber dans la planification stratégique permet aux états-majors militaires d’agir dans le cyberespace.
Il semble ainsi essentiel de définir les différents éléments du domaine cyber, pour pouvoir analyser l’évolution des menaces et les différentes réponses possibles.

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1. T. Rid, « Cyber War Will Not Take Place », Journal of Strategic Studies, vol. 35, n° 1, octobre 2011.
2. G. Bouthoul, « La guerre est une lutte armée et sanglante entre groupements organisés », Traité de sociologie. Les Guerres, éléments de polémologie, Paris, Payot, 1951, p. 35.
3. F. Géré, « De la cybersécurité à la cyberstratégie », 25 novembre 2011, École militaire, Paris. Colloque « Cyberstratégie : un nouveau domaine de la pensée stratégique », Alliance géostratégique et Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, 29 novembre 2011, École militaire, Paris.
4. Général Vincent Desportes.

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