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30 minutes pour comprendre la crise

Retrouvez ci-dessous la vidéo du débat public organisé à l’occasion de la sortie du dernier numéro de Politique étrangère (1/2012) à la librairie Pedone (Paris 5e).
Jean-Yves GRENIER, directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’École polytechnique et auteur de : “La longue durée des dettes publiques” (PE 1/2012) et Norbert GAILLARD, docteur en économie (Sciences Po et Princeton) et auteur de : “La notation souveraine” (PE 1/2012), ont débattu sur le sujet de la crise de la dette.
Cette conférence était présidée par Marc Hecker, rédacteur en chef adjoint de Politique étrangère.

 
30 minutes pour comprendre la crise de la dette par Ifri-podcast

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Enquête sur cette Europe qui se ferme

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2012). Yves Gounin propose une analyse de l’ouvrage d’Éric L’Helgoualc’h, Panique aux frontières. Enquête sur cette Europe qui se ferme (Max Milo, 2011, 318 pages).

Telle Janus, l’Europe a deux visages. Le premier est souriant, c’est celui de la libre circulation des personnes sur le continent. Le second l’est moins, c’est celui des contrôles renforcés aux frontières de l’espace Schengen. Ces deux visages sont indissociables : si les États membres ont accepté de lever les contrôles à leurs frontières, c’est avec l’assurance que les contrôles pratiqués aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE) les prémuniraient des flux migratoires qu’ils redoutent à tort ou à raison. Ces deux visages sont inconciliables : l’Europe sans frontières du marché unique et d’Erasmus se voit contrainte de renier ses valeurs d’humanisme et d’ouverture en construisant, autour de Ceuta ou en face de Lampedusa, de nouvelles frontières.
Le renforcement des contrôles aux points de passage des migrants n’a pour l’instant eu que des effets temporaires. Loin de tarir les flux, il les a déplacés. C’est ce que les spécialistes appellent, selon une image très expressive, l’effet waterbed. Les « migrerrants » cherchent par tous les moyens à entrer en Europe : en escaladant les barbelés autour des enclaves espagnoles de Ceuta ou Melila, en risquant leur vie sur des pirogues sénégalaises ou libyennes à destination des Canaries ou de Malte, en passant par la Turquie pour franchir la frontière grecque, etc.
Éric L’Helgoualc’h nous emmène sur tous ces théâtres pour y faire le même constat désabusé : la réponse policière, qui fait peu de cas des règles de droit censées gouverner l’accueil des réfugiés, est souvent
impuissante, toujours inhumaine. Les États de la « ligne de front », qui doivent faire face à cet afflux massif, se plaignent du manque de solidarité des autres États européens : les règles de Dublin II leur font obligation de gérer les demandeurs d’asile qui ont transité par leur territoire. La tentation est forte de « laisser passer » les immigrés. C’est ce qu’a fait la Grèce avec un succès paradoxal : constatant l’impéritie de son système d’asile, la Cour européenne des Droits de l’homme vient de suspendre en janvier 2011 le renvoi des demandeurs d’asile parvenus dans un autre pays de l’UE vers son territoire, l’excluant de facto de la convention de Dublin II. C’est aussi ce qu’a fait l’Italie au moment de la chute du régime de Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie au début de l’année 2011 : les 28000 immigrés tunisiens se sont vus délivrer un titre de séjour provisoire avec lequel ils se sont empressés de gagner la France, provoquant côté français la tentation de rétablir les contrôles à Vintimille.
Les leçons de l’Histoire sont parlantes : aucune forteresse, aucune ligne Maginot ne résistent durablement. La réponse policière ne suffira pas, seule, à endiguer les flux de migrants qui veulent gagner l’Eldorado européen. Le chapitre consacré à Frontex, la nouvelle agence européenne chargée de la coordination du contrôle des frontières extérieures, est révélateur des limites de cette politique, auxquelles une sophistication des contrôles policiers (le Système d’information Schengen deuxième génération [SIS-II], le système d’information sur les visas [VIS], la base de données Eurodac, Eurosur, etc.) ne permettra pas de remédier.
La solution pourrait passer par l’externalisation de la question migratoire. C’est avec la collaboration du Sénégal et de la Mauritanie que les départs de pirogues, si nombreux en 2006, ont été stoppés net. C’est grâce à la Libye de Mouammar Kadhafi, au terme d’un accord moralement douteux mais efficace, que les Italiens ont réussi à limiter les vagues migratoires vers la péninsule. A contrario, c’est à cause du manque de collaboration de la Turquie que l’essentiel des entrées illégales en Europe se fait par l’Évros à la frontière gréco-turque.
L’enquête fouillée d’É. L’Helgoualc’h évite les caricatures qu’un titre racoleur, probablement choisi par son éditeur, laissait redouter. Même si ses convictions personnelles en faveur d’une politique moins répressive affleurent et finissent même par s’exprimer par la bouche du directeur général de France terre d’asile dans une postface inutilement militante, É. L’Helgouac’h fait son travail de journaliste et le fait bien, en nous donnant à comprendre les ressorts compliqués d’une question qui conditionne l’avenir du projet européen.

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Crise de la dette et printemps arabe au sommaire du nouveau PE (1/2012)

La crise, certes, mais quelle crise ? Ce numéro de Politique étrangère tente de la cerner, au moins sur un champ de bataille emblématique : l’Europe. Crise monétaire, financière, économique et sans doute systémique pour les économies du vieux continent. On s’efforce ici d’en décrire les divers niveaux, les enchaînements, ainsi que d’analyser les dysfonctionnements d’une décision politique qui semble toujours « en réponse », en arrière ou sur les bas-côtés de l’événement. Comment, depuis 2010, ont pu s’enchaîner les difficultés, les mises en garde, les catastrophes, les parades plus ou moins provisoires, et à quel terme est-il possible d’organiser les réponses : bref, pour combien de temps sommes-nous condamnés aux bihebdomadaires sommets de la dernière chance ?
On suivra donc ici le développement des crises européennes, des crises dans les crises, des crises surdéterminant la crise la plus visible, celle de l’euro. Et on s’interrogera aussi sur cette dette qui campe désormais au cœur du débat sur les politiques publiques. Qu’est-ce qu’une dette d’État ? Comment advient-elle ? Un État peut-il vivre et se développer sans dette ? Et pourquoi les États d’Europe, les plus riches de la planète, affichent-ils une dette qui, sans doute pour la première fois de leur histoire, n’a pas de relation avec le fait guerrier ? Interrogation fondamentale, car si la dette publique est aujourd’hui produite simplement par notre mode de vie, il faut alors mettre en cause sa viabilité, en un temps où les rapports de force économiques sont définis par la mondialisation et non plus par les échanges inégaux nés de centaines d’années de domination politique et économique de l’Occident.
On s’interroge ici aussi sur les grands acteurs de ces crises. Les États, les gouvernements, les classiques puissances économiques et financières, sans oublier la désormais fameuse entité des « marchés financiers » qui semble, dans le débat public, s’être substituée aux opinions ; ni, symbole de ces marchés, de leur cynisme ou de leur simple capacité à prévoir les chaos économiques, les agences de notation – thermomètres simples ou facteurs accélérateurs du mal ? Approfondir l’action de ces dernières, c’est passer au crible un système qui a besoin d’elles, éclairer la nature des logiques d’investissement transnationales qui ont elles-mêmes défini leur place et leur crédibilité.

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Les révolutions arabes, mais quelles révolutions ? Hors la tentation, concrétisée ou non, du soulèvement – ce dernier revêtant des formes spécifiques à chaque pays –, quel point commun entre la Tunisie, l’Égypte, la Libye, le Yémen, les pays où les régimes autoritaires verrouillent encore le destin de leur peuple, ceux où des réformes progressives tentent d’assurer une transition plus ou moins douce ? La difficulté que nous avons, Européens, Occidentaux en général, à penser ces révoltes, au-delà d’une peur rampante ou d’un discret soutien, témoigne d’une incapacité plus large à penser l’espace sudméditerranéen, en dépit de sa proximité, en raison peut-être de sa proximité et de son poids dans notre histoire. Notre surprise devant l’élection régulière de partis islamiques renvoie à notre incompréhension de sociétés toutes – même si à des degrés divers – structurées par le fait religieux, culturellement et socialement. Notre difficulté à nous faire entendre des États en révolution est l’héritage des contradictions de nos stratégies de ces dernières décennies, de ces dernières années, voire de ces derniers mois – y compris après les révolutions : de quelle explication unique couvrir l’intervention libyenne et l’abstention syrienne ? Et notre distance vis-à-vis des développements arabes – voir le silence gêné qui règne en Europe – s’explique aussi par le fait que ces révolutions ne nous voient pas : elles se regardent, elles ne nous considèrent nullement comme des modèles politiques, institutionnels ou moraux, nous qui pensions notre soft power comme une dernière carte au service de notre puissance.
Le dossier que nous consacrons au premier anniversaire des soulèvements arabes est riche de la diversité de leurs expériences : il ne décrit nul modèle… Les révolutions sont en elles-mêmes imprévisibles et ne sont porteuses d’aucun régime. À terme, c’est la nature même – certes évolutive – de la sociologie, de la culture des divers pays qui prévaut. Les dictatures savent parfois se défendre. Des acteurs neufs – ici la « génération Internet » et ses réseaux sociaux – peuvent s’affirmer, mais leur poids réel ne sera clarifié que par le temps, avec leur intégration dans le mouvement général des sociétés. Quant à la leçon la plus immédiate – mais est-elle étonnante ? –, elle est bien que les changements de régime internes entraînent d’abord de profonds bouleversements des rapports de forces internationaux.

Lire la suite de l’éditorial ici.

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Le nouveau numéro de PE est en librairie !

Le numéro 1/2012 de Politique étrangère vient de sortir. Il comporte deux dossiers intitulés « Comprendre la crise de la dette » et « Les soulèvements arabes : premier bilan », avec deux articles gratuits ici et .

Vous pouvez télécharger le dossier de presse en cliquant ici et retrouver le sommaire en ligne ici.

Vous pouvez également regarder ci-dessous la vidéo de présentation de ce numéro, avec Dominique David, rédacteur en chef de PE :


Crise de la dette, soulèvements arabes… par Ifri-podcast

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