Auteur/autrice : Politique Etrangère Page 153 of 577

Pour une autre idée du Pakistan

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2022 de Politique étrangère (n° 1/2022). Michel Boivin propose une analyse croisée de deux ouvrages sur le Pakistan : Asma Faiz, In Search of Lost Glory: Sindhi Nationalism in Pakistan (Oxford University Press, 2021, 288 pages) ; Julien Levesque, Pour une autre idée du Pakistan. Nationalisme et construction identitaire dans le Sindh (Presses universitaires de Rennes, 2022, 316 pages).

Ces deux livres s’intéressent à un territoire situé au sud-est du Pakistan, la province du Sindh. Ils s’inscrivent dans une perspective politologique et sont les versions remaniées de deux thèses de doctorat. Les deux ouvrages s’intéressent à la question du nationalisme sindhi, tout en mettant en œuvre des méthodologies et des perspectives différentes. On peut repérer cette distinction dans les titres eux-mêmes : In Search of Lost Glory: Sindhi Nationalism in Pakistan, et Pour une autre idée du Pakistan. Nationalisme et construction identitaire dans le Sindh. L’intérêt majeur des deux ouvrages étant qu’ils se concentrent sur des questions qui sortent des sentiers battus : le Pakistan est d’ordinaire vu comme un bloc monolithique avec l’islam comme ciment, ce qui est loin d’être le cas.

PE n° 1/2022 en librairie !

Après un petit contretemps dû à une rupture de papier chez notre imprimeur, le nouveau numéro de Politique étrangère (n° 1/2022) est enfin disponible ! Il consacre un dossier spécial au climat et analyse les enjeux suite à la COP26, et un Contrechamps sur les leçons à tirer de l’après-Afghanistan. De nombreux autres articles viennent éclairer l’actualité (même si les délais éditoriaux ne nous ont pas permis d’intégrer la guerre russo-ukrainienne) : la guerre civile en Éthiopie, l’Irak, Boris Johnson et sa précipitation dans l’exercice du pouvoir, la stratégie économique de l’Iran, les menaces européennes…

Le dossier « Climat : quelle marche suivre ? » fait le point, trente ans après Rio, sur des engagements climatiques sans doute moins brillants, moins assurés, que les proclamations politiques et les emballements médiatiques. Nombre de problèmes de fond demeurent. Les promesses de l’Accord de Paris sont loin d’être honorées. Les voies de la neutralité carbone sont complexes, exigeant des mobilisations coordonnées de tous les acteurs privés et publics. Les financements promis aux pays pauvres ne sont pas au rendez-vous – en particulier pour l’Afrique, pourtant déterminante pour tout le paysage énergétique et de développement mondial. Et les grandes négociations climatiques ne peuvent avancer en ignorant les rapports de puissance globaux, comme le montre le duo américano-chinois. L’urgence climatique existe, mais elle ne peut être traitée qu’intégrée aux dynamiques géopolitiques mondiales.

Après l’Afghanistan – c’est le thème de la rubrique Contrechamps –, faut-il redéfinir, l’assise politique, la vocation, l’efficacité de l’Alliance atlantique ? Les mouvements russes actuels la renvoient-ils à sa vocation première : la défense des Européens en Europe ? Et alors, que faire du désir à peine caché des Américains de l’intégrer à une mobilisation générale anti-chinoise ? L’affaire pourrait être plus simple si les Européens se décidaient à se saisir un peu plus des risques ou menaces qui les entourent : mais, fort créatifs en matière d’institutions de sécurité mal ou jamais utilisées, ils affichent surtout leurs divisions. Afghanistan, Chine, Russie, Sahel… : les arguments de l’actualité seront-ils décisifs ?

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[CITATION] Où en est l’Accord de Paris sur le climat ?

Lisez l’article de Christian de Perthuis dans son intégralité ici.

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Mondialisation, (re)localisation, déglobalisation…

Cette recension est publiée dans le numéro de Politique étrangère (n° 1/2022). Norbert Gaillard propose une analyse croisée de quatre ouvrages : Cyrille P. Coutansais, La (re)localisation du monde (CNRS Éditions, 2021, 280 pages) ; Gilles Dufrénot et Anne Levasseur-Franceschi, Crises épidémiques et mondialisation. Des liaisons dangereuses ? (Odile Jacob, 2021, 288 pages) ; Bernard M. Hoekman et Ernesto Zedillo (dir.), Trade in the 21st Century: Back to the Past? (Brookings Institution Press, 2021, 560 pages) ; Xavier Ricard Lanata, Demain la planète. Quatre scénarios de déglobalisation (Presses universitaires de France, 2021, 208 pages).

La contestation croissante du multilatéralisme, l’aggravation du réchauffement climatique, la pandémie de Covid-19 et la forte récession qui a suivi en 2020, ont engendré une abondante littérature consacrée à l’avenir de la mondialisation. Cyrille P. Coutansais, directeur de recherches au Centre d’études stratégiques de la Marine, étudie le basculement vers un « monde relocalisé », mû par la révolution robotique et numérique, et l’essor des énergies renouvelables. Gilles Dufrénot, professeur d’économie à Aix-Marseille Université, et Anne Levasseur-Franceschi, enseignante en prépa Normale Sup, montrent que la mondialisation doit être repensée à l’aune de critères scientifiques et éthiques, en s’appuyant sur un rôle accru de l’État. Défendant une approche plus radicale, Xavier Ricard Lanata – ethnologue et philosophe qui nous a quittés en septembre 2021 – prône une « déglobalisation » qui s’apparenterait à un processus de décroissance coordonné entre grandes puissances. Enfin, dans leur ouvrage collectif, Bernard M. Hoekman, professeur à l’Institut universitaire européen, et Ernesto Zedillo, ancien président du Mexique et professeur à l’université de Yale, défendent le statu quo, considérant que les effets positifs du libre-échange sont trop négligés.

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