Retrouvez la vidéo de la conférence « International : l’État est-il has been ? », organisée le 21 novembre 2018 à la Sorbonne par Diploweb.com et l’ADEA du MRIAE Paris 1 Panthéon Sorbonne, en synergie avec le Centre géopolitique, avec Marc Hecker rédacteur en chef de Politique étrangère (Ifri), Frédéric Ramel, professeur des universités et directeur du département de science politique à Sciences Po Paris, François Gaulme, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l’Ifri, et Julien Nocetti, chercheur auprès de l’Ifri.
Cliquez sur le lien de la vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=NNjkL_smuf8&feature=youtu.be
La question est relativement jeune. Elle apparaît dans les débats théoriques des relations internationales dans les années 1970. Portée par l’enlisement au Vietnam, les crises pétrolières ou l’émergence de l’écologie, elle remet en cause l’État qui n’est plus le seul acteur clé. Parallèlement, la fin d’un monde bipolaire restructure l’espace international dans les années 1990. Depuis le début des années 2000, on assiste à une nouvelle séquence pour cette question d’État dépassé, comme s’il s’agissait d’une revanche. Tout d’abord, sur le plan stratégique, le 11 septembre 2001 illustre la vulnérabilité des États-Unis, symbole jusqu’alors « d’hyperpuissance ». Ceci entraîne le déclenchement de deux guerres inter-étatiques (États-Unis contre l’Afghanistan dès 2001 et contre l’Irak dès 2003), avec une désÉtatisation de la guerre par un phénomène de privatisation des armées. Il y a donc une transformation de l’État stratégique qui interroge : gagner une guerre, est-ce la victoire politique ? De plus, les années 2000 marquent un tournant pour l’économie mondiale. La réaction des États à la crise de 2008 en témoigne. Il y a d’une part les réflexes nationaux habituels des États souverains, et d’autre part la coopération multilatérale, avec la réactivation du G20 par exemple. Enfin, le désir d’État et d’identité nationale forte datant du XIXe siècle, interrompu avec la fin de Seconde Guerre mondiale, réapparaît en 2016 avec le Brexit et l’élection de Donald Trump. Les réactions néo-nationalistes, alimentées par la peur du déclassement, fustigent la mondialisation. On assiste à une crise du multilatéralisme, telle une revanche à la remise en cause de l’État depuis la seconde moitié du XXe siècle.
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