Catégorie : Sélection d’archives Page 30 of 41

Les articles rédigés par de grands noms au cours des 75 ans d’existence de PE

Danser sur un volcan. Espoirs et risques du XXIe siècle

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). Yannick Prost propose une analyse de l’ouvrage de Nicolas Baverez, Danser sur un volcan. Espoirs et risques du XXIe siècle (Albin Michel, 2016, 248 pages).

Danser sur un volcan

Le dernier ouvrage de Nicolas Baverez offre un morceau de bravoure, qui consiste à essayer d’expliquer simultanément les transformations du capitalisme, le retour des conflits et la relation entre les deux. Le terme de disruption pourrait résumer le nouveau siècle : une série d’événements très peu probables mais dont l’effet de propagation et de dommage « génère une incertitude radicale ». Nicolas Baverez est surtout connu pour ses positions déclinistes, qui fustigent habituellement l’excès de dépenses publiques, l’incapacité de la France à réformer son économie, l’immobilisme social, etc. L’ouvrage leur est fidèle, mais il nuance le propos et élargit son diagnostic au reste de l’Occident. Le capitalisme connaît une évolution majeure qui met à mal les États développés : la révolution numérique non seulement permet de contourner les frontières et rend obsolète le système fiscal sur lequel repose l’État providence, mais elle profite d’abord à quelques oligopoles américains.

Palestine : l’histoire avance plus vite que les idées

Pour terminer cette sélection d’articles qui ont marqué les 80 ans de la revue, nous vous proposons de lire un dernier texte phare, écrit par Sari Nusseibeh : « Palestine : l’histoire avance plus vite que les idées », publié dans le numéro d’automne 2013 (n°3/2013).

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Sari Nusseibeh est un des grands intellectuels palestiniens contemporains. Il a été président de l’université Al-Qods de Jérusalem de 1995 à 2014. En 2002, il a proposé un plan de paix avec Ami Ayalon, ancien chef du Shin Bet (service de renseignement intérieur israélien). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont What is a Palestinian State Worth? (Harvard University Press, 2011) et Une allumette vaut-elle toute notre philosophie ? (Flammarion, 2012).

« Près d’un demi-siècle après l’annexion de Jérusalem-Est par Israël et 20 ans après la signature des accords d’Oslo, l’Union européenne (UE) commence à réaliser que l’absorption de cette partie du territoire occupé par Israël rend impossible une solution classique à deux États. La création d’un État palestinien le long des frontières de 1967 ayant pour capitale Jérusalem-Est ne paraît en effet plus réalisable. Les responsables européens ont brusquement pris la mesure de la multiplication des atteintes commises par Israël à l’encontre de la population arabe dans cette partie de la ville et ont estimé qu’il était urgent d’agir. Ainsi Jérusalem-Est commence-t-elle à figurer dans les rapports officiels de l’UE et dans le plan de soutien financier de l’UE au prétendu processus de création d’un État palestinien.

Afrique : l’intégration régionale face à la mondialisation

Découvrez cette semaine un autre texte marquant de la revue Politique étrangère, écrit par Abdou Diouf « Afrique : l’intégration régionale face à la mondialisation », publié dans le numéro d’hiver 2006 (n°4/2006).

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Abdou Diouf a commencé sa carrière politique au Sénégal. Il a été directeur de cabinet de Léopold Sédar Senghor puis Secrétaire général de la Présidence de la République. En 1970, il est nommé Premier ministre. En 1981, il est élu président de la République, fonction qu’il occupe jusqu’en 2000. De 2003 à 2014, il est secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

« Bon gré mal gré, l’Afrique doit aujourd’hui vivre, comme l’ensemble de notre planète, à l’heure de ce que l’on appelle la mondialisation. Mais, contrairement à d’autres régions du Sud, elle demeure mal outillée pour, à la fois, affronter ses contraintes et profiter de ses opportunités. Une des raisons de cette fragilité réside dans son extrême fragmentation, dans sa « balkanisation » comme on l’a souvent dit. À l’heure où les autres régions du monde s’organisent en espaces intégrés – économiques, géopolitiques ou culturels –, elle semble échapper à cette tendance, même si elle tente désormais de l’infléchir.

Minorités, nationalités, États

Cette semaine, (re)lisez un autre texte marquant de la revue Politique étrangère, écrit par Jean-Christophe Rufin : « Minorités, nationalités, États », publié dans le numéro d’automne 1991  (n°3/1991).

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Jean-Christophe Rufin a été administrateur de Médecins sans frontières (1991-1993), puis de la Croix-Rouge française (1994-1996) et président d’Action contre la faim (2002-2006). Il a été ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie de 2007 à 2010. En parallèle à ses activités humanitaires et diplomatiques, il a mené une carrière littéraire. Il a obtenu le prix Goncourt en 2001 et a été élu à l’Académie française en 2008.

La civilisation, écrivait l’historien Mommsen, est « la transition nécessaire du particularisme cantonal par où commence l’histoire de tous les peuples à l’unité nationale, par où ils achèvent, ou doivent achever la révolution de leur progrès ».

Dans cette perspective classique, les minorités sont synonymes d’archaïsme ; l’évolution des sociétés va dans le sens de leur fusion en ensembles de degré supérieur. Les sociologues sont venus renforcer les historiens dans cette interprétation. Dans la conception de Max Weber, la société se constitue par l’intégration progressive d’unités restreintes et la mise en circulation de leurs traits culturels.

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