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Les articles rédigés par de grands noms au cours des 75 ans d’existence de PE

Disparition de Margaret Thatcher

La disparition de Margaret Thatcher, la Dame de fer, a suscité de nombreuses réactions, dont beaucoup d’hommages et d’autres plus retenues, voire aussi des critiques irrévérencieuses. À l’heure où un référendum dit « Brexit » se profile de plus en plus outre-Manche, nous vous proposons de relire un article sur les rapports entre Thatcher et l’Europe qui nous offre aussi un bon aperçu des nombreuses controverses que sa politique a pu déclencher. Précisons que Hugh Hanning, l’auteur de ce portrait guère tendre de l’encore Premier ministre en 1989, était lui-même membre du Parti conservateur.

Que peut espérer l’Europe de Margaret Thatcher ?

Margaret Thatcher commence à préoccuper sérieusement les leaders européens. À l’approche de ce nouveau thermidor que constitue 1992 pour l’Europe, ils se demandent : est-elle souple comme l’acier ou dure comme le fer ? Acceptera-t-elle de rejoindre l’Europe unie, ou devront-ils aller de l’avant et décider sans elle ?
Il est clair que l’on ne peut se fier à ses déclarations publiques. Lorsque l’on aborde des questions épineuses, telles que l’adhésion de la Grande Bretagne au Système monétaire européen, elle répond parodiant l’oracle Delphes : « Lorsque l’heure sera venue ». Mais, comme le soulignent ses critiques, dont une bonne partie de son propre cabinet, ce n’était pas l’heure lorsque la livre sterling était en baisse, ni maintenant que la monnaie britannique s’est considérablement raffermie. On se souvient des vers du poète Andrew Marvell : « Si le monde était immense et l’espace infini, Madame, prendre son temps ne serait pas un crime ».

Syrie : la question des minorités

Alors que le conflit syrien entre dans sa troisième année, nous vous proposons de relire un article publié dans le tout premier numéro de Politique étrangère, en 1936. Son titre fait étrangement écho à l’actualité: « Aspects permanents du problème syrien : la question des minorités ». Il est l’œuvre de Jacques Weulersse, universitaire décédé en 1946 à 41 ans, et présenté dans les Annales de Géographie comme un des géographes les plus brillants de sa génération.

Quand on suit sur place, depuis un certain nombre d’années, l’évolution politique intérieure des différents États sous mandat français dans le Levant, il faut bien avouer qu’elle apparaît singulièrement décevante. En effet, la politique intérieure de ces États paraît se résumer, presque uniquement, en conflits de coterie ou querelles de personnes ; bien plus, la vie politique est restreinte à une portion infime de la population ; à une classe de politiciens professionnels qui en profitent, à des agitateurs, à des journalistes et à des étudiants. Mais la grande masse de la population, et en particulier presque toutes les masses rurales, semblent parfaitement indifférentes à ces questions.

L’amitié franco-allemande et l’Europe

PE 1963Alors que les célébrations du 50e anniversaire du traité de l’Élysée battent leur plein, nous vous proposons de relire un article publié dans Politique étrangère en 1963, avant même la ratification de ce traité. Cet article intitulé « L’amitié franco-allemande et l’Europe » a été rédigé par Joachim Willmann qui était alors secrétaire général du groupe allemand du Comité européen pour le progrès économique et social.
Télécharger le PDF de l’article complet ici.

L’AMITIÉ FRANCO-ALLEMANDE ET L’EUROPE

L’Allemand qui est de passage à Paris et qui passe par le Quai d’Orsay s’arrête devant la statue de Briand. La mémoire de ce grand homme d’État est entourée en Allemagne d’une vénération extraordinaire. En effet, Briand est non seulement le premier Français de ce siècle qui se soit efforcé de régler le contentieux franco-allemand, mais c’est aussi celui qui a conçu, au cours des années 1920, le projet, révolutionnaire pour l’époque, de faire de l’amitié entre les deux peuples le noyau d’une plus grande Europe.

L’ONU survivra-t-elle en 2034 ?

Lakhdar Brahimi, ancien ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, a notamment été représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afghanistan. Le 17 août 2012, il a succédé à Kofi Annan comme médiateur international dans la crise syrienne. Nous vous proposons de relire l’article intitulé « L’ONU survivra-t-elle en 2034? » que Lakhdar Brahimi a publié dans Politique étrangère en 2006.

Depuis sa création, l’Organisation des Nations unies (ONU) a reflété les dynamiques du système international qui l’entourait. Son statut en 2034 sera donc probablement déterminé par les réalités d’alors : les Nations unies seront ce que leurs membres voudront qu’elles soient. Les relations internationales sont et continueront à être fortement influencées par les grandes puissances : l’ONU évoluera donc d’abord dans les voies sur lesquelles s’accorderont les grandes puissances.
Qui appartiendra au club des grandes puissances en 2034 ? Aujourd’hui ce statut dépend – en grande partie, mais pas exclusivement – de la qualité de membre permanent du Conseil de sécurité. L’Union européenne (UE), par exemple, accédera-t-elle au statut de grande puissance ? Rejoindra-t-elle le club aux côtés de la France et du Royaume-Uni (ou de l’Allemagne ?) ou les remplacera-t-elle ? On admettait, à la fin de la guerre froide, que l’Inde, le Japon et quelques autres deviendraient membres permanents sous deux ou trois ans. Quinze ans après, on ne sait plus quand, ou si, les négociations prolongées sur la réforme du Conseil de sécurité aboutiront… La question suivante est celle-ci : qui, parmi les membres permanents, se qualifiera pour le statut toujours plus exclusif de « superpuissance » et rejoindra les États-Unis au sommet de la pyramide ?
Les Nations unies de 2034 prennent forme ici et maintenant. Dans un futur proche, les États-Unis d’Amérique resteront la seule super- (ou hyper-) puissance, un pays qui a joué un rôle déterminant dans la création de l’ONU et qui ne cache pas sa détermination à imposer sa propre vision sur le futur de l’Organisation. Il est fort difficile de déconnecter le destin des Nations unies du principal phénomène politique de notre époque : l’émergence des États-Unis comme unique superpuissance et leurs tentatives de redéfinir le droit international à leurs propres conditions.
Durant une bonne partie des soixante ans d’existence de l’ONU, les États-Unis ont poussé l’Organisation vers l’avant, l’ont aidée à développer les règles de droit international proposant normes et standards à tous les États et tous les peuples. À d’autres moments cependant, ils ont fait régresser l’organisation internationale, en la mettant au service de leur propre intérêt national, ou en la marginalisant. Les récents choix aventurés des États-Unis, et précisément l’invasion de l’Irak, alimentés par l’idéologie néoconservatrice, risquent de renvoyer le monde au XIXe siècle, avant le développement d’un ordre juridique international tourné vers les droits de l’homme et la justice.
Les États-Unis ont ici agi en ignorant leurs obligations internationales, ou en choisissant celles qui leur convenaient et celles qu’ils rejetaient, une stratégie profondément déstabilisante pour le reste du monde. Celle-ci peut satisfaire quelques idéologues, ou même se montrer efficace à court terme, mais de plus en plus d’Américains craignent qu’elle ne desserve leurs intérêts de long terme. Le droit international doit certes évoluer face aux nouvelles menaces et aux nouveaux défis, mais par consensus – non par une action unilatérale.
Pour l’heure, la position des États-Unis sur l’ONU et le droit international affaiblit l’Organisation, et le reste du monde échoue à résister à cet état de fait. Que cette tendance se poursuive ou qu’elle s’inverse, une grande partie du destin, et de la chance de survie, de l’Organisation internationale en dépend.

Lakhdar Brahimi

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