La rédaction de Politique étrangère vous offre à (re)lire des textes qui ont marqué l’histoire de la revue.
Nous vous proposons aujourd’hui un article de Robert Strausz-Hupé, intitulé « L’avenir du monde occidental » et publié dans le numéro 4-5/1963.

Je dois à un maître sage et éclairé d’avoir été familiarisé dès mon jeune âge avec Thucydide et son Histoire de la Guerre du Péloponnèse ainsi qu’avec les Vies de Plutarque. J’en ai retiré un enseignement qui a fortement marqué mon esprit : c’est parce que les cités grecques n’ont pas su s’allier contre le danger, commun qu’elles ont péri. Philippe de Macédoine n’eut qu’à les cueillir les unes après les autres.
N’ayant à cet âge aucune expérience des hommes et de la politique, je m’interrogeais sur l’incapacité manifeste des Grecs à discerner un danger si évident pour tous et une solution à leur problème qui sautait aux yeux. C’est peut-être la même angoisse avec laquelle je suivais dans les pages de mon livre la désintégration, par une défaite commune, d’une Grèce divisée, qui m’étreint de nouveau aujourd’hui lorsque je contemple le désarroi de l’Alliance atlantique.
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