Étiquette : analyse sociopolitique

The Terrorist’s Dilemma

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (3/2014). Jérôme Marchand propose une analyse de l’ouvrage de Jacob N. Shapiro, The Terrorist’s Dilemma: Managing Violent Covert Organizations (Princeton University Press, 2013, 350 pages).

C’est un travail d’excellente qualité que nous propose Jacob Shapiro, politiste de l’université de Princeton. La thématique dominante, la clarté des explications, la diversité des illustrations, la richesse des références bibliographiques en font un ouvrage quasi indispensable pour tout spécialiste déterminé à dépasser les grilles d’évaluation communes du terrorisme (références idéologiques et religieuses, tactiques offensives, appréciations psychologiques et psychiatriques, etc.)

The Terrorist’s Dilemma se focalise sur la dimension organisationnelle[1] et défensive du phénomène, avec un intérêt particulier pour les problèmes de management auxquels font face les couches supérieures et intermédiaires des groupements radicaux, face à un personnel exécutant doté d’une marge non négligeable d’autonomie. Traduction : pour maintenir la discipline interne et moduler l’exercice pertinent de la violence, les chefs se trouvent contraints de mettre en place des systèmes de contrôle interne (filtres, tests, audits, surveillances) qui ont un coût élevé et génèrent des risques additionnels (fuites de confidentialité, pertes de loyalisme). Tôt ou tard, il leur faut donc déterminer où se situe le point d’équilibre optimal entre sécurité et contrôle d’un côté, sécurité et efficience de l’autre.

Passion arabe. Journal, 2011-2013

Cette recension est issue de Politique étrangère 4/2013. Frédéric Charillon propose une analyse de l’ouvrage de Gilles Kepel, Passion arabe. Journal, 2011-2013 (Paris, Gallimard, 2013, 496 pages).

cv-KepelIl existe plusieurs postures possibles pour appréhender ces soulèvements arabes qui nous ont pris par surprise voici bientôt trois ans. La première consiste à développer a posteriori de nouvelles spéculations sur les causes qui ont conduit à la destitution des régimes, depuis l’immolation de décembre 2010 à Sidi Bouzid jusqu’aux actuelles déchirures syriennes ou égyptiennes. La deuxième, renonçant à ouvrir l’insondable boîte noire des processus déclencheurs, se cantonne à l’élaboration de scénarios prospectifs sur ce qu’il pourrait advenir, désormais, de cette région Méditerranée-Moyen-Orient sens dessus dessous. Gilles Kepel en choisit une troisième : revenir, encore et toujours, sur le terrain, pour faire parler les acteurs, les observer, les écouter.

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