La rédaction a le plaisir de vous offrir à lire ce second article, « Élections allemandes : le jour d’après », écrit par Hans Stark, secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Ifri, et paru dans notre nouveau numéro, « Arctique : une exploration stratégique ».

Alors que l’alternance régulière, sinon le « dégagisme », semble à la base du fonctionnement des démocraties occidentales, la République fédérale constitue visiblement une exception. Selon toute probabilité, le 24 septembre prochain, le Parti chrétien-démocrate (CDU) d’Angela Merkel remportera une nouvelle fois les législatives.

Vers novembre ou décembre 2017, le prochain contrat de coalition signé, le Bundestag élira Angela Merkel pour la quatrième fois consécutive à la chancellerie – phénomène sans égal dans le monde dit libre, sauf justement en Allemagne qui a vu Konrad Adenauer et Helmut Kohl élus chancelier à quatre reprises. En d’autres termes, la campagne électorale s’achève avant même d’avoir commencé, tant les sondages sont sans appel : depuis mai 2017, la CDU-CSU bénéficie d’une avance stable de 15 points sur le SPD (Parti social-démocrate). Aucune majorité ne se profile contre la CDU. La chancelière dispose, en revanche, de multiples options pour les quatre prochaines années, allant de la simple poursuite de la « grande coalition » avec le SPD, à une coalition de centre-droit avec les libéraux du FDP (Parti libéral-démocrate), en passant par la formule tripartite d’une coalition « jamaïcaine » rassemblant la CDU-CSU, le FDP et les Verts.