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  • Hew Strachan – 1914-1918 et la redéfinition de la guerre (22%, 16 Votes)
  • Yoon Young-kwan – Le passé de l’Europe est-il l’avenir de l’Asie ? (32%, 23 Votes)
  • Dorothée Schmid – Turquie : le syndrome de Sèvres, ou la guerre qui n’en finit pas (46%, 33 Votes)

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Pakistan on the Brink

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (4/2012). Olivier Louis propose une analyse de l’ouvrage d’Ahmed Rashid, Pakistan on the Brink: The Future of America, Pakistan, and Afghanistan (New York, Viking, 2012, 256 pages).

Voici le troisième ouvrage d’Ahmed Rashid consacré à la guerre d’Afghanistan et à ses conséquences sur les pays voisins, en particulier le Pakistan. A. Rashid est sans doute le journaliste pakistanais le plus connu internationalement. Cet ouvrage, qui couvre la période allant de l’élection de Barack Obama à la fin 2011, reprend et actualise ses deux livres précédents. Ses neuf chapitres, indépendants les uns des autres, traitent tous de la crise qui secoue la région « AfPak » mais sous des éclairages différents.

Géopolitique de l’Inde

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (4/2012). Claire-Marine Selles propose une analyse de l’ouvrage d’Olivier Guillard, Géopolitique de l’Inde : le rêve brisé de l’unité (Paris, PUF, 2012, 212 pages).

L’approche didactique de cet ouvrage permet de saisir de façon claire les enjeux que pose une société de plus de 1 milliard d’individus dans un pays qui, après avoir été pendant des années associé au sous-développement, revendique aujourd’hui un rang de puissance tant régionale que mondiale. L’inévitable fragmentation induite par la taille et la diversité de la population indienne semble constituer, pour Olivier Guillard, le principal obstacle retardant la jeune nation dans son ascension vers le devant de la scène internationale.

Asia’s Space Race

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (2/2012). Christophe Venet, chercheur associé au programme Espace de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de James Clay Moltz, Asia’s Space Race: National Motivations, Regional Rivalries, and International Risks (New York, Columbia University Press, 2011, 288 pages).

Le 13 avril 2012, la Corée du Nord tentait pour la troisième fois de mettre un satellite en orbite. Si l’essai s’est soldé par un nouvel échec, après ceux de 1998 et de 2009, l’événement a jeté une lumière crue sur les liens entre les programmes spatiaux nationaux et les jeux de puissance régionaux en Asie. C’est à l’analyse de ce cocktail potentiellement détonnant que s’attelle James Clay Moltz.
La thèse principale de l’ouvrage est que la compétition croissante entre les programmes spatiaux nationaux en Asie a débouché non pas sur une mais sur plusieurs courses à l’espace, qui se déroulent en parallèle : entre la Chine et l’Inde, entre les deux Corées ou encore entre le Japon et la Chine. Pour l’auteur, le potentiel déstabilisateur de ces interactions dépasse largement les risques encourus lors de la course à l’espace entre les États-Unis et l’Union soviétique, en raison de l’augmentation substantielle du nombre d’acteurs par rapport à la période de la guerre froide mais aussi du caractère foncièrement unilatéral – voire nationaliste – des efforts spatiaux asiatiques. L’ambition de J.C. Moltz est d’expliquer l’origine de ces courses à l’espace, pour mieux identifier les mécanismes politiques qui permettraient d’apaiser ces rivalités spatiales.
Son grand mérite est d’intégrer dans l’analyse les facteurs nationaux, régionaux et internationaux de manière cohérente. Il se distingue ainsi des nombreuses monographies qui ont été consacrées aux puissances spatiales asiatiques – principalement à la Chine et au Japon – en ajoutant deux dimensions essentielles : une perspective comparatiste et une profondeur historique panasiatique. De fait, l’ouvrage se penche en détail sur les programmes spatiaux des quatre grands d’Asie – Chine, Japon, Inde, Corée du Sud – mais aussi sur l’émergence de puissances spatiales de moindre acabit, de l’Australie au Vietnam en passant par la Malaisie, la Thaïlande ou les Philippines.
Si l’auteur identifie certaines régularités à l’échelle régionale – notamment au travers du concept de late developer, qui explique le développement rapide des puissances spatiales asiatiques par leur accès à des technologies éprouvées par les pionniers (États-Unis, Union soviétique/ Russie, Europe) –, il insiste aussi sur les spécificités nationales. Ainsi, les orientations pacifistes du Japon ou la Révolution culturelle en Chine ont fortement influencé leurs programmes spatiaux respectifs. De même, l’ouvrage met en lumière les ramifications internationales des courses à l’espace en Asie. Les puissances spatiales établies, au premier rang desquelles les États- Unis, jouent en effet un rôle essentiel dans l’exacerbation ou l’apaisement des rivalités spatiales dans la région, en favorisant ou non les coopérations spatiales internationales.
La thèse libérale – l’interdépendance politique et économique favorise la résolution pacifique des conflits – constitue clairement le fil rouge de l’ouvrage de J.C. Moltz. Si son application au cas de l’Asie spatiale aurait mérité quelques approfondissements théoriques, l’ensemble reste très convaincant, allant bien au-delà des justifications généralement avancées pour expliquer l’émergence rapide de puissances spatiales en Asie.

Christophe Venet

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