Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n° 4/2017). Clément Therme propose une analyse de l’ouvrage de Farhad Khosrokhavar, Prisons de France. Violence, radicalisation, déshumanisation… Quand surveillants et détenus parlent (Robert Laffont, 2016, 688 pages).

À partir d’une enquête dans quatre prisons françaises – Fleury-Mérogis, Fresnes, Lille-Sequedin et Saint-Maur –, l’auteur décrypte les maux qui traversent les prisons françaises: violence, radicalisation[1], déshumanisation. L’auteur propose notamment une typologie de six groupes sociaux dominants en prison : Français « de souche » ; jeunes des cités qui constituent plus de la moitié des détenus dans les zones périurbaines, et partagent une «sous-culture spécifique » ; musulmans, groupe dans lequel les salafistes ne constituent qu’une minorité ; « fous » qui constitueraient un tiers des incarcérés ; étrangers en situation irrégulière ou en provenance d’autres continents (latinos, asiatiques) et minorités ethniques (Basques, Corses) ; enfin, braqueurs du grand banditisme.