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La course à la suprématie monétaire

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2022 de Politique étrangère (n° 3/2022). Norbert Gaillard propose une analyse croisée des ouvrages de Michel Aglietta, Guo Bai et Camille Macaire, La course à la suprématie monétaire (Odile Jacob, 2022, 304 pages) et de Zongyuan Zoe Liu et Mihaela Papa, Can BRICS De-Dollarize the Global Financial System? (Cambridge University Press, 2022, 94 pages).

La contestation du dollar américain comme principale devise internationale agitait le monde académique et les milieux politiques et d’affaires avant même l’effondrement du système de Bretton Woods voici cinquante ans. Pourtant, depuis la grande crise de 2008, la dédollarisation est devenue un enjeu géopolitique majeur. Elle est précisément traitée par les ouvrages d’Aglietta et al. et de Liu et Papa. Les premiers étudient l’évolution du rapport de force financier et monétaire entre États-Unis et Chine, alors que les seconds mesurent la façon dont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se sont coalisés pour réduire l’influence du dollar.

Brazil: The Harder They Fall

This article is the English version of : Joao Augusto de Castro Neves and Bruno Reis, « Brésil : plus dure sera la chute », published in Politique étrangère, Vol. 81, Issue 3, 2016.

Brazil is experiencing one of the worst political and economic crises in its recent history – and certainly the worst since the return of democracy in the mid-1980s. Darling of the new global economic order for much of the last decade, Brazil has fallen off the pedestal of punditry in the past few years. Broadly speaking, this bout of pessimism is partly due to the recurrent habit among international relations pundits and market commentators of viewing the world in terms of an inexorable – and even faster – power transition among major powers (or major markets). Until recently the BRICS were construed as the building block of a new global order and a good place to put your money. Now, following the ebb and flow of the financial markets, it appears it is time for other acronyms to have their fifteen minutes in the spotlight.

« Brésil : plus dure sera la chute »

A l’occasion des élections présidentielles au Brésil qui ont vu hier, dimanche 28 octobre, la consécration du candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, nous vous proposons de relire l’article de Joao Augusto De Castro Neves et Bruno Reis, « Brésil : plus dure sera la chute », publié dans le n° 3/2016 de Politique étrangère. Cet article est également disponible en anglais : « Brazil: The Harder They Fall ».

Le Brésil subit actuellement l’une des plus graves crises politique et économique de son histoire moderne – et certainement la plus sévère depuis le retour de la démocratie au milieu des années 1980. Enfant chéri de la mondialisation pendant une bonne partie de la dernière décennie, le pays est brutalement tombé de son piédestal. L’accès de pessimisme tient en partie à la tendance des experts en relations internationales et des commentateurs du marché à voir le monde comme inexorablement pris dans un mouvement – toujours plus rapide – de transfert de puissance d’un grand marché à un autre. Hier encore, les BRICS apparaissaient comme la pierre de touche d’un nouvel ordre mondial et un eldorado de l’investissement ; aujourd’hui, les caprices des vents de la finance veulent accorder à un autre acronyme son quart d’heure de célébrité.

Des capitalismes non alignés

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2017). Norbert Gaillard propose une analyse de l’ouvrage de Joël Ruet, Des capitalismes non alignés. Les pays émergents, ou la nouvelle relation industrielle du monde (Éditions Raison d’agir, 2016, 224 pages).

Des capitalismes non alignés

Afin de mieux rejeter en bloc les idées périmées qui font de la Chine l’« atelier du monde » et de l’Inde le « bureau du monde », l’auteur avance plusieurs thèses séduisantes. La principale est que l’émergence accélère la globalisation. Les États émergents ont appris à innover non pas en proposant simplement de meilleurs produits mais en engageant des processus d’« hybridation créative » par lesquels la conception, la production et la distribution sont repensées dans le cadre de la globalisation. Du coup, les flux d’investissements, les exportations et les importations sont de plus en plus complexes et segmentés. Dans le même temps, le Nord et le Sud ont perdu de leur homogénéité économique.

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