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Achieving Food Security in China

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2018). Said Alahyane propose une analyse de l’ouvrage de Zhang-Yue Zhou, Achieving Food Security in China: The Challenges Ahead (Routledge, 2017, 160 pages).

Zhang-Yue Zhou distingue deux phases dans l’évolution de la sécurité alimentaire du pays: entre 1950 et 1979, celle de la pénurie des biens alimentaires ; à partir de 1980, celle de l’abondance des ressources. La pénurie était due principalement à la forme autoritaire du régime. Ce dernier monopolisait les ressources et contrôlait la production ainsi que la distribution des biens et services. Les responsables politiques utilisaient les ressources alimentaires disponibles, pourtant très limitées, pour eux-mêmes et leurs familles, au détriment de la population. Autre variable explicative de la pénurie, l’absence de compétences en management économique : la plupart des hauts fonctionnaires étaient des anciens militaires et n’avaient donc pas les compétences requises pour gérer l’économie du pays. Par ailleurs, l’autoritarisme du régime chinois rendait impossible toute remise en cause des politiques par la population.

Révolution culturelle et politique extérieure chinoise

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L’article « Révolution culturelle et politique extérieure chinoise », écrit par François Joyaux, professeur émérite de civilisation de l’Asie de l’Est à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), a été publié dans le numéro 1/1968.

Armée, monde des lettres et des arts, Université, parti, organisations de masse, industrie et dans une certaine mesure, paysannerie : ce sont presque tous les secteurs de la vie nationale chinoise qui ont été touchés par la «Grande Révolution Culturelle Prolétarienne». Dans tous ces domaines, les méthodes anciennes sont dénoncées, les résultats acquis sont remis en cause, certains des hommes qui en furent les promoteurs sont limogés. Bref, un mouvement qui modifie radicalement les structures et l’évolution interne d’un régime qui, en 1965 encore, semblait, sinon définitivement, du moins solidement établi.

Aussi est-il légitime de s’interroger sur les répercussions éventuelles d’un tel bouleversement en matière de politique étrangère. La Révolution Culturelle est-elle, d’une manière quelconque, liée aux problèmes extérieurs ? Plus précisément, la politique étrangère chinoise fut-elle un des facteurs qui amenèrent les dirigeants favorables à la ligne maoïste à lancer la Révolution Culturelle vers la fin de 1965 ? Et dans quelle mesure ces deux années de crise ont-elles affecté les relations internationales de la Chine Populaire ?

Tianjin Cosmopolis. Une autre histoire de la mondialisation

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n° 4/2017). Philippe Moreau Defarges propose une analyse de l’ouvrage de Pierre Singaravélou, Tianjin Cosmopolis. Une autre histoire de la mondialisation (Seuil, 2017, 384 pages).

30 juillet 1900-15 août 1902 : la Chine impériale est emportée dans la tourmente de la guerre des Boxers, soulèvement férocement nationaliste, soutenue par l’impératrice Cixi (Tseu-Hi), contre les puissances dépeçant l’empire du Milieu. Non loin de Pékin, alors au cœur des affrontements, ces puissances – Royaume-Uni, France, Allemagne, États-Unis, Russie, Japon, Italie et Autriche-Hongrie – établissent, près de la mer, à Tianjin (ou Tien Tsin) un gouvernement international. Ce gouvernement, enceinte d’intenses compétitions entre les neuf participants (chacun ayant son secteur à soi), devient en fait le lieu et l’instrument d’un effort réussi de modernisation d’un morceau de Chine : aménagement urbain, révolution sanitaire, taxation du sel…

Easternization ou the End of the Asian Century ?

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n° 4/2017). John Seaman, chercheur au Centre Asie de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de Gideon Rachman, Easternization: Asia’s Rise and America’s Decline from Obama to Trump and beyond (Other Press, 2017, 320 pages), Graham Allison, Destined for War: Can America and China Escape Thucydide’s Trap? (Houghton Mifflin Harcourt, 2017, 384 pages), et Michael R. Auslin, The End of the Asian Century: War, Stagnation, and the Risks to the World’s Most Dynamic Region (Yale University Press, 2017, 304 pages).

Si 2016 restera dans l’histoire comme l’année où le populisme a triomphé en Occident à travers le Brexit et l’élection de Donald Trump, 2017 sera celle où les États-Unis ont formellement abandonné le leadership international. Depuis l’arrivée du magnat de l’immobilier à la Maison-Blanche, l’Amérique de Trump s’enferme dans un discours de l’« America First », renonçant aux engagements de ses prédécesseurs (Partenariat Trans-Pacifique – TPP, COP21) et s’attaquant au multilatéralisme et aux traditions démocratiques et néolibérales sur lesquelles les États-Unis ont bâti leur leadership international depuis 70 ans. Pendant ce temps, le centre de gravité international bascule nettement vers l’Asie, et notamment vers Pékin. La Chine de Xi Jinping a su habilement adapter son discours pour se positionner en défenseur de la paix et de l’ordre dans le monde – défendant la mondialisation tout en proposant un modèle alternatif à la démocratie libérale. Évidemment, la Chine semble de plus en plus sûre d’elle, tandis que les États-Unis remettent en question leur propre rôle dans le monde.

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