La rédaction de Politique étrangère vous offre de (re)lire des textes qui ont marqué l’histoire de la revue. Nous vous proposons aujourd’hui un article de Jonathan Fox, intitulé « Religion et relations internationales : perceptions et réalités », et publié dans le numéro d’hiver 2006.

Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 et celles qui ont suivi ont favorisé chez les chercheurs occidentaux une réévaluation du rôle de la religion dans les relations internationales. Avant ces attaques, peu d’études publiées dans les revues de relations internationales incluaient la religion dans leurs paradigmes ou la traitaient comme un élément majeur, à quelques exceptions notables. Et ce, en dépit de la révolution iranienne, de la multiplication consécutive des mouvements islamistes, en dépit de nombreux conflits ethno-religieux comme au Sri Lanka, en Israël, dans les ex-républiques yougoslaves ou au Cachemire, en dépit du développement de groupes terroristes musulmans comme Al-Qaida, etc.
Concis et bien documenté, cet ouvrage éclaire les différences de comportement entre systèmes autoritaires quant au recours à la force armée pour résoudre les conflits internationaux. Dépassant l’opposition conventionnelle entre dictatures belliqueuses et démocraties pacifiques, l’auteur ouvre son analyse à des éléments couramment négligés, tels les mécanismes de contrôle et de sanction pré- ou post-conflit auxquels sont ou non exposés les décideurs de premier rang, les systèmes d’évaluation qu’ils utilisent, ou encore les dispositions et les ressources des audiences domestiques susceptibles de leur demander des comptes en cas de déconvenue ou de défaite. Manière de dire que la structure d’un régime détermine la manière dont ses dirigeants appréhendent les retombées potentielles de leurs initiatives militaro-diplomatiques, et gèrent les rapports de forces endogènes et exogènes.
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