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Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2021 de Politique étrangère (n° 3/2021). Guillaume Lasconjarias propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Janne Haaland Matlary et Robert Johnson, Military Strategy in the 21st Century: The Challenge for NATO (Hurst, 2020, 400 pages).
Le constat n’est pas nouveau : le mot « stratégie » a perdu de son sens comme le disait un article fondateur de Hew Strachan. Soit par un emploi démultiplié à l’excès, soit par le refus de le considérer dans sa dimension militaire. Face à cette aporie, et alors que d’autres pays s’enhardissent, que peut faire l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ? Il ne s’agit pas tant de définir les objectifs que de lister les défis à la fois géopolitiques, mais aussi internes, que doit traverser l’Alliance, laquelle a été largement chahutée durant la présidence Trump – le livre, publié en 2020, ne peut prendre en compte la nouvelle administration Biden.
Auteur de l’article « Americans First : la géopolitique de l’administration Biden » paru dans le numéro d’automne de Politique étrangère (n° 3/2021), Pierre Melandri, historien et ancien professeur des universités à Sciences Po, répond à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.
1) En quoi le message « Americans First » de Biden est-il différent du slogan « America First » de Trump ?
La différence reste subtile parce que, depuis les années Obama, les forces profondes pesant sur la politique étrangère des États-Unis demeurent les mêmes : d’abord, la lassitude des Américains face aux « guerres sans fin » ; ensuite, l’inquiétude croissante face à la montée de la Chine en puissance ; enfin et surtout, la volonté d’une large partie de la population de voir le pays arrêter de consacrer des ressources démesurées à la préservation d’un ordre international ne servant, à ses yeux, qu’un groupe étroit d’intérêts.
Mais si Obama s’est contenté d’adapter la politique étrangère américaine à ces nouvelles réalités, Trump a choisi de remettre radicalement en cause les trois piliers sur lesquels depuis 1947-1949 elle avait reposé : une ouverture internationale des marchés qui, selon lui, avait nui aux entreprises américaines et à leurs salariés ; un système multilatéral d’alliances qui, à l’écouter, avait permis aux partenaires des États-Unis d’exploiter sans vergogne ces derniers ; un attachement, au moins rhétorique, aux valeurs démocratiques auquel il reprochait d’avoir lié les mains de l’Amérique.
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