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« Un numéro remarquable »

Une recension du numéro d’hiver 2014-2015 de Politique étrangère par Maxime Pinard, sur son site « Livres et géopolitique » (voir l’article original).

PE1reCouv-42014 copieLa gouvernance d’Internet est un des enjeux fondamentaux et critiques du cyberespace. Pourtant, peu de publications se risquent à aborder le sujet, en raison de sa complexité technique et de la focalisation d’une certaine frange de chercheurs sur des thématiques plus « médiatiques » comme la cyberguerre par exemple… Le numéro 4 Hiver 2014-2015 de la revue Politique étrangère de l’IFRI (un des principaux think tanks français sur les questions internationales) comble ce manque de manière brillante.

Le dossier dirigé par Julien Nocetti, chercheur à l’IFRI, va au-delà d’une simple présentation de ce qu’est la gouvernance d’Internet : il questionne ce concept et montre à travers plusieurs contributions qu’il n’est pas satisfaisant, que l’on devrait plutôt utiliser le pluriel, et qu’il faudrait surtout s’employer à élargir le champ d’analyse afin de prendre en considération toutes les implications que suppose la gouvernance d’Internet.

Vidéo : Qui gouverne l’Internet ?

Rencontre autour du dossier « Internet : une gouvernance inachevée » du numéro d’hiver 2014-2015 de la revue Politique étrangère, en partenariat avec Le Tank et L’Atelier des médias (RFI).

L’agenda 2015 de la gouvernance de l’internet. Trois questions à Françoise Massit-Folléa

Françoise Massit-Folléa, auteure de l’article « Internet et les errances du multistakeholderism » paru dans le numéro d’hiver 2014-2015 de Politique étrangère, a accepté de répondre à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

data2014 a été une année chargée pour la gouvernance de l’internet, avec la conférence NETmundial en avril dernier et l’annonce de la fin de la tutelle américaine sur la fonction IANA, qui assure la gestion des adresses IP. Quels grands événements vont rythmer 2015 ? Et quelles seront selon vous les questions prioritaires ?

L’année à venir est riche en rendez-vous importants :

– En décembre 2015 à New York, se tiendra la réunion « SMSI+10 » à l’ONU. Il s’agira de mesurer les avancées de l’Agenda de Tunis, dans un cadre intergouvernemental qui a pas mal bougé depuis le dernier Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) de 2005.

– À la mi-novembre, aura lieu au Brésil la 10e réunion du Forum multipartite sur la gouvernance de l’internet (IGF). Sa mission sera-t-elle renouvelée après deux périodes de 5 ans ?

Gouvernance de l’internet : lectures croisées

Cette recension croisée est issue de Politique étrangère (4/2014).  Julien Nocetti propose une analyse des ouvrages suivants : Laura DeNardis, The Global War for Internet Governance (Yale University Press, 2014, 296 pages) ; Abu Bhuiyan, Internet Governance and the Global South: Demand for a New Framework (Palgrave Macmillan, 2014, 240 pages) ; et Roxana Radu, Jean-Marie Chenou et Rolf H. Weber (dir.), The Evolution of Global Internet Governance: Principles and Policies in the Making (Springer-Schulthess, 2014, 198 pages).

Politique étrangère s’est déjà fait l’écho de plusieurs ouvrages offrant un cadre d’analyse à l’insertion de l’internet dans les débats sur sa gouvernance mondiale et son implication pour la théorie des relations internationales[1]. Conceptualiser cette gouvernance est aujourd’hui devenu un véritable défi, tant il apparaît évident que l’internet s’est mué en un enjeu de politique étrangère. Pour les spécialistes des relations internationales, ces défis sont de plusieurs natures. D’abord, un coût d’entrée particulièrement élevé, lié autant à la technicité du sujet internet qu’à l’interdisciplinarité de la gouvernance du réseau, qui mêle économie institutionnelle, science politique et relations internationales, sciences de l’information et de la communication, sociologie et droit[2]. Si l’on ajoute le nécessaire effort de compréhension des processus globaux de prise de décision, tout cela contraint l’expertise en relations internationales à élargir la « trousse à outils » conceptuelle bien au-delà de l’analyse traditionnelle des rapports interétatiques[3].

La littérature scientifique, riche mais majoritairement nord-américaine, a jusqu’à récemment privilégié une approche largement focalisée sur la technique – aujourd’hui très insuffisante –, au détriment des facteurs culturels, économiques, diplomatiques, etc. qui travaillent pourtant la gouvernance de l’internet[4].

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