La rédaction a le plaisir de vous offrir à lire ce second article, « Géopolitique de la cyber-conflictualité », écrit par Julien Nocetti, chercheur au Centre Russie/NEI de l’Ifri et spécialiste des questions liées au numérique et à la cybersécurité, et paru dans notre nouveau numéro de Politique étrangère (n° 2/2018), « Cybersécurité : extension du domaine de la lutte ».

Les événements internationaux des deux dernières années ont placé les problématiques de cybersécurité au cœur des agendas diplomatiques et stratégiques. Les piratages successifs de grands acteurs de la tech, comme Yahoo !, l’apparition de nouvelles menaces à grande échelle comme les « rançongiciels » WannaCry et NotPetya, ainsi que la confirmation d’une course aux cyber-armements, traduisent la volatilité d’une politique internationale bouleversée par la dissémination des moyens numériques. Les soupçons d’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine en 2016, via une campagne d’influence sur internet, ajoutent à ces préoccupations une dimension informationnelle que les Occidentaux ont longtemps négligée. La cybersécurité est devenue un objet de « grande politique », aiguisant les appétits des grandes puissances, mais aussi d’acteurs privés qui ambitionnent de peser sur l’élaboration des normes de comportement dans le cyberespace.