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Aspects permanents du problème syrien

Créée en 1936, Politique étrangère est la plus ancienne revue française dans le domaine des relations internationales. Chaque vendredi, découvrez « l’archive de la semaine ».

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L’article « Aspects permanents du problème syrien » est le fruit d’une communication faite par Jacques Weulersse, alors membre de l’Institut de Damas, devant le Groupe d’étude de l’Islam. Il a été publié dans le numéro 1/1936 de Politique étrangère.

Quand on suit sur place, depuis un certain nombre d’années, révolution politique intérieure des différents États sous mandat français dans le Levant, il faut bien avouer qu’elle apparaît singulièrement décevante. En effet, la politique intérieure de ces États paraît se résumer, presque uniquement, en conflits de coterie ou querelles de personnes ; bien plus, la vie politique est restreinte à une portion infime de la population ; à une classe de politiciens professionnels qui en profitent, à des agitateurs, à des journalistes et à des étudiants. Mais la grande masse de la population, et en particulier presque toutes les masses rurales, semblent parfaitement indifférentes à ces questions.

Minorités, nationalités, États

Cette semaine, (re)lisez un autre texte marquant de la revue Politique étrangère, écrit par Jean-Christophe Rufin : « Minorités, nationalités, États », publié dans le numéro d’automne 1991  (n°3/1991).

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Jean-Christophe Rufin a été administrateur de Médecins sans frontières (1991-1993), puis de la Croix-Rouge française (1994-1996) et président d’Action contre la faim (2002-2006). Il a été ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie de 2007 à 2010. En parallèle à ses activités humanitaires et diplomatiques, il a mené une carrière littéraire. Il a obtenu le prix Goncourt en 2001 et a été élu à l’Académie française en 2008.

La civilisation, écrivait l’historien Mommsen, est « la transition nécessaire du particularisme cantonal par où commence l’histoire de tous les peuples à l’unité nationale, par où ils achèvent, ou doivent achever la révolution de leur progrès ».

Dans cette perspective classique, les minorités sont synonymes d’archaïsme ; l’évolution des sociétés va dans le sens de leur fusion en ensembles de degré supérieur. Les sociologues sont venus renforcer les historiens dans cette interprétation. Dans la conception de Max Weber, la société se constitue par l’intégration progressive d’unités restreintes et la mise en circulation de leurs traits culturels.

Syrie : la question des minorités

Alors que le conflit syrien entre dans sa troisième année, nous vous proposons de relire un article publié dans le tout premier numéro de Politique étrangère, en 1936. Son titre fait étrangement écho à l’actualité: « Aspects permanents du problème syrien : la question des minorités ». Il est l’œuvre de Jacques Weulersse, universitaire décédé en 1946 à 41 ans, et présenté dans les Annales de Géographie comme un des géographes les plus brillants de sa génération.

Quand on suit sur place, depuis un certain nombre d’années, l’évolution politique intérieure des différents États sous mandat français dans le Levant, il faut bien avouer qu’elle apparaît singulièrement décevante. En effet, la politique intérieure de ces États paraît se résumer, presque uniquement, en conflits de coterie ou querelles de personnes ; bien plus, la vie politique est restreinte à une portion infime de la population ; à une classe de politiciens professionnels qui en profitent, à des agitateurs, à des journalistes et à des étudiants. Mais la grande masse de la population, et en particulier presque toutes les masses rurales, semblent parfaitement indifférentes à ces questions.

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