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Vivre le temps des troubles

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2018). Jolyon Howorth, propose une analyse de l’ouvrage de Thierry de Montbrial, fondateur et président de l’Ifri, Vivre le temps des troubles (Albin Michel, 2017, 176 pages).

Thierry de Montbrial relève ici un défi « modeste et ambitieux » : celui d’une réflexion sur la perspective, dans un XXIe siècle mal parti, d’une progression empirique vers la « gouvernance mondiale ». Dans un vaste tour d’horizon, il étudie, en trois chapitres denses, foisonnants, l’intersection entre « la présence du futur », « l’empreinte du passé » et « le choc du présent ». On pense immanquablement à Antonio Gramsci : « La crise consiste justement en ce que l’ancien meurt quand le nouveau ne peut pas naître. »

La guerre survivra-t-elle au XXIe siècle ?

Créée en 1936, Politique étrangère est la plus ancienne revue française dans le domaine des relations internationales. Chaque vendredi, découvrez « l’archive de la semaine ».

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L’article « La guerre survivra-t-elle au XXIe siècle ? » a été écrit par Jean-Louis Dufour, consultant pour les questions militaires et stratégiques, et publié dans le numéro 1/1997 de Politique étrangère.

Emmanuel Kant avait naguère conçu un projet de paix perpétuelle, laquelle interviendrait le jour où trois conditions seraient remplies : la disparition du territoire en tant que symbole pertinent de la puissance des États ; la mondialisation de l’économie ; la convergence des systèmes politiques.

La Ruée vers l’Europe

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2018). Dominique David, rédacteur en chef de Politique étrangère, propose une analyse de l’ouvrage de Stephen Smith, La Ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent (Grasset, 2018, 272 pages).

On pardonnera le titre, tant le livre s’efforce de décrire humainement un phénomène humain : l’accroissement in-maîtrisé des populations au sud du Sahara, et ses conséquences, en particulier sur la vieille Europe.

Les chiffres font aisément le spectacle : au sud du Sahara, 4 habitants sur 10 n’étaient pas nés le 11 septembre 2001 ; 5 % seulement d’entre eux ont plus de 60 ans ; d’ici à 2050, 28 pays subsahariens verront leur population doubler, et 9 autres la verront quintupler ; Lagos compte aujourd’hui 60 % d’habitants de moins de 15 ans (Paris intra-muros :
14 %…) ; et en 2050, l’Afrique devrait avoir quintuplé sa production agricole pour assurer sa sécurité alimentaire.

« États : en perte de vitesse ? »

Le blog Reflets du Temps, qui consacre une large place aux questions internationales, a publié le 28 avril dernier un article mettant à l’honneur le numéro de printemps (n°1/2018) de Politique étrangère : « États : quel nouveau souffle ? ».

Où en sommes-nous, où en sont les débats sur la question : les États sont-ils en perte de vitesse (thèse décliniste) ou redressent-ils la tête (thèse de la résistance) ?

« Danser avec les États »(Serge Sur) dresse depuis les années 90 le tableau de la fragmentation des États, en Europe notamment, happés parfois par des empires « mal disparus ou renaissants », alors que de nombreuses tentations de sécessions secouent d’autres États européens. Tableau étendu à l’évolution de la notion d’État en Asie, Afrique.

Mais qu’est-ce qu’un État ? « Remplir pour sa population des missions telles qu’éduquer, protéger, favoriser son emploi, garantir la santé publique, reconnaître ses droits, assurer sa vie paisible, et l’épanouissement individuel de ses membres, dans un cadre juridique et politique, accepté sans discriminations par tous ».

Ensemble fragile – Serge Sur parle de l’État Titanic – multipliant les défaillances, précipitant moins les sécessions par attaques extérieures que par faiblesses intérieures. Riche article faisant un point très précis et clair sur l’historique, fourmillant de notions définies ; ainsi du rappel de l’État nation dont le creuset intègre, et dont l’appartenance est de l’ordre d’une solidarité subjective, librement consentie (conception française ou américaine). Modèle qui cède souvent à présent le pas à une conception d’origine germanique, reposant sur une communauté ethnique.

« Les débats contemporains sur la fin des États »(Frédéric Ramel) : remarquable éclairage sur la somme des débats d’experts sur la thématique de « la fin des États » depuis la fin des années 70, alimentés par la fin de la guerre froide, relancés par le 11 Septembre, la crise économique et financière de 2008, le Brexit, bien sûr, et la victoire de D. Trump en 2016. Traversés par la crise des migrants dès 2015 en Europe, la montée des populismes. Où en sont les États dans ces difficultés et profondes modifications ? L’auteur examine ces débats à travers trois prismes : stratégique – désétatisation du fait guerrier, mais aussi retour des guerres entre États – économique – du G20, et de son utilisation – et morphologique – entendons, où en est le désir d’État aujourd’hui, et les représentations qui l’accompagnent ? De très utiles repères notionnels nourrissent l’article ; ainsi de l’évolution de l’État gendarme, de l’État providence, mais aussi de l’État virtuel, ou de l’État région. La mondialisation – élément fondamental dans le jeu étatique, oblige de fait à des adaptations incessantes (l’exemple éclairant est pris du Brexit dans ses origines, mécanismes, conséquences). Les États n’ont donc pas disparu, mais leur tectonique agitée, leur façon de se mouvoir dans le système international fait l’objet de constants changements.

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