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L’article « Le veto dans l’Organisation des Nations unies » a été écrit par Jules Basdevant, professeur de droit international public, puis juge et président de la Cour internationale de justice de La Haye de 1949 à 1954, dans le numéro 4/1946 de Politique étrangère.

Le veto, dans l’Organisation des Nations unies, c’est, en gros, le pouvoir reconnu aux États ayant siège permanent au Conseil de sécurité (Chine, France, URSS, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, États-Unis d’Amérique) d’empêcher par leur vote contraire, ou même par leur abstention, que le Conseil de sécurité prenne une décision ; c’est même ce pouvoir d’empêcher ainsi que ne soient prises les décisions les plus importantes de l’ONU, ce pouvoir ne s’étendant pas, d’ailleurs, à l’adoption de recommandations par l’Assemblée générale des Nations unies. Ainsi l’unanimité des cinq Grands est requise pour les décisions du Conseil de sécurité, sauf pour les décisions de procédure : or le Conseil de sécurité est l’organe politique principal de l’Organisation, spécialement pour ce qui concerne la poursuite du but premier et essentiel de celle-ci : le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Cela suffit à faire apparaître l’importance du veto.