Le 25 juin dernier, Audrey Tonnelier a publié dans Le Monde un article consacré à la dette publique française. Elle cite à cette occasion le contrechamps du numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2021), « Que faire de la dette ? ».

Les stigmates de la crise sanitaire continuent de peser sur les comptes publics. Au sortir de quinze mois de pandémie, la dette publique française (qui additionne celle de l’Etat, des administrations de Sécurité sociale et des collectivités) a poursuivi sa hausse, pour atteindre le niveau record de 118,2 % du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre 2021, soit 2 739,2 milliards d’euros, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 25 juin.

Cette nouvelle progression est due « en partie » aux « mesures de soutien liées à la crise sanitaire et au plan de relance », mais près de la moitié de cet endettement « alimente la trésorerie des administrations publiques », principalement celles de l’Etat et de l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale, qui chapeaute le réseau des Urssaf, précise l’Institut national des statistiques. Par ailleurs, la contribution des administrations locales à l’endettement public augmente légèrement, de 0,9 milliard d’euros, au premier trimestre, « principalement sous l’impulsion des régions et des communes », alors qu’Ile-de-France Mobilité et la Société du Grand Paris se désendettent de respectivement 100 millions et 200 millions d’euros. Autrement dit, si la dette publique a gonflé de 89 milliards en trois mois, seule une grosse moitié (48 milliards) est due à une hausse nette de l’endettement.

En fin d’année dernière, la dette française avait déjà explosé à 115,7 % du PIB, soit quelque 2 650 milliards d’euros, contre 98,1 % avant la crise. Traditionnellement, les montants de dette sont souvent plus élevés au premier trimestre, car l’Agence France Trésor, chargée de placer la dette française auprès des investisseurs, procède à des opérations plus importantes.

« C’est conjoncturel, relativise-t-on à Bercy. Il s’agit d’un pic qui va redescendre à la fin de l’année en parallèle des mesures de relance et d’urgence. » Après plus d’un an de « quoi qu’il en coûte », et malgré les incertitudes sanitaires toujours présentes, qui rendent difficile toute projection, le gouvernement a, en effet, prévu de réduire progressivement les outils de soutien à l’emploi et aux entreprises mis en place durant l’épidémie. D’ici à septembre, les aides aux secteurs les plus touchés par les restrictions sanitaires – hôtels, restaurants, culture, événementiel, sport… – seront progressivement arrêtées. Les chèques du fonds de solidarité et la prise en charge par l’Etat du chômage partiel doivent s’éteindre de façon dégressive sur trois mois. […]

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Lire les deux articles du Contrechamps : « La dette publique est-elle un problème ? », par François Geerolf et Pierre Jacquet, et « Perspectives de l’endettement public », par François Ecalle.