Catégorie : Articles en accès libre Page 33 of 36

Une sélection d’articles publiés en texte intégral, et en accès libre.

Guerre civile en Syrie

À lire ci-dessous : l’article d’Isabelle Feuerstoss, “Guerre civile en Syrie : le retour du refoulé”, paru dans Politique étrangère 3/2012.
Isabelle Feuerstoss est chercheur postdoctoral à l’Institut français de géopolitique de l’université Paris 8.
Disponible ici en français (article intégral).

Le soulèvement qui a débuté en Syrie en mars 2011 est souvent interprété comme un effet domino du « printemps arabe ». L’impact des soulèvements tunisien, égyptien, libyen et yéménite sur la détermination des Syriens est indiscutable. Pour autant, malgré la similitude de certains paramètres (chômage endémique, corruption) et revendications (démocratie, dignité), on ne saurait limiter l’analyse de la crise syrienne à un simple effet de contagion. Par son ampleur et ses modalités d’action, elle semble inédite.

Nucléaire iranien : que sait-on ?

À lire ci-dessous : l’article de Dina Esfandiary, « Nucléaire iranien : que sait-on ? », paru dans Politique étrangère 3/2012 (dossier « Où va l’Iran ? »).
Dina Esfandiary est expert sur l’Iran et responsable de projet au sein du Programme de non-prolifération et de désarmement de l’Institut international d’études stratégiques (IISS) à Londres.
Disponible ici en français. 

Here are the first few paragraphs of Dina Esfandiary’s paper on « Iran’s Nuclear Power : What Do We Know? », published in Politique étrangère 3/2012.
Dina Esfandiary is a research associate and project coordinator at the International Institute for Strategic Studies (IISS), where she focuses on Iran and nuclear proliferation.
Click here to download a full PDF version of the text in English.

Lentement mais sûrement, le programme nucléaire iranien se construit sous le regard suspicieux de la communauté internationale, d’autant plus désireuse d’une solution rapide que des découvertes troublantes viennent régulièrement renforcer son inquiétude. Elle reste cependant divisée quant aux intentions supposées de l’Iran : la République islamique est-elle réellement déterminée à fabriquer l’arme nucléaire ? Ou cherche-t-elle simplement à atteindre un potentiel nucléaire, le seuil technologique qui lui permettra d’assembler une bombe, rapidement si nécessaire ?

La cyberguerre n’aura pas lieu, mais il faut s’y préparer

Cet article est issu de Politique étrangère 2/2012. Michel Baud, officier de l’armée de Terre, est chercheur au Laboratoire de recherche sur la défense (LRD) au sein du Centre des études de sécurité de l’Ifri. Chef de bataillon, il est diplômé du Cours supérieur d’état-major et de la 18e promotion de l’École de guerre.

En octobre 2011, Thomas Rid, enseignant au King’s College de Londres, publie « Cyber War Will Not Take Place[1] », un article largement commenté dont la thèse centrale est qu’aucune cyberguerre ne s’est produite jusqu’à présent et qu’il est fort peu probable qu’il en aille différemment dans le futur. Pour lui, une cyberaction ne peut être que la continuation de modes d’action traditionnels à l’aide de moyens modernes. Il est vrai qu’aucune cyberguerre n’a encore fait de victimes – au sens où on l’entend dans la définition classique de la guerre[2].
Peut-on pour autant s’en désintéresser et laisser à d’autres le soin de préparer une guerre improbable ? Une forme de cyberguerre, au travers de cyberactions, d’attaques informatiques, existe pourtant. Tous les conflits récents ont vu l’utilisation de cyberarmes (Afghanistan, Géorgie, Libye, etc.). Le terme de cyberguerre renvoie donc à une réalité concrète, qu’il semble naturel d’aborder sous un angle militaire. En France, le sujet est largement débattu dans les armées. Fin 2011 a été inaugurée à Paris la chaire Castex de cyberstratégie de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), et un colloque s’est tenu sur le même thème[3]. À ces occasions, un point central de la réflexion sur le domaine a été posé : la cyberguerre n’a pas d’autonomie stratégique, elle ne peut exister par elle-même, elle n’est que l’interprétation de la guerre des hommes par les moyens du cyber[4]. D’un certain point de vue, l’affirmation de Thomas Rid est donc juste : la cyberguerre n’aura pas lieu ; mais la guerre traditionnelle, elle, est bien réelle et les cyberopérations peuvent être un de ses modes d’action. S’il n’est pas nécessaire de prévoir une cyberguerre autonome, une ligne d’opération cyber dans la planification stratégique permet aux états-majors militaires d’agir dans le cyberespace.
Il semble ainsi essentiel de définir les différents éléments du domaine cyber, pour pouvoir analyser l’évolution des menaces et les différentes réponses possibles.

Lire la suite l’article gratuitement ici

1. T. Rid, « Cyber War Will Not Take Place », Journal of Strategic Studies, vol. 35, n° 1, octobre 2011.
2. G. Bouthoul, « La guerre est une lutte armée et sanglante entre groupements organisés », Traité de sociologie. Les Guerres, éléments de polémologie, Paris, Payot, 1951, p. 35.
3. F. Géré, « De la cybersécurité à la cyberstratégie », 25 novembre 2011, École militaire, Paris. Colloque « Cyberstratégie : un nouveau domaine de la pensée stratégique », Alliance géostratégique et Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, 29 novembre 2011, École militaire, Paris.
4. Général Vincent Desportes.

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Barry Buzan : Asie, une reconfiguration géopolitique (en français et in english)

Cet article, paru dans le dossier « Asie : le choc des grandes stratégies » de Politique étrangère n° 2/2012, est signé par *******@****ac.uk » target= »_blank »>Barry Buzan, professeur émérite de relations internationales à la London School of Economics and Political Science (LSE), chercheur associé au centre LSE IDEAS et membre de la British Academy. Parmi ses dernières publications : The Evolution of International Security Studies (avec Lene Hansen, Cambridge, CUP, 2009).

Nous vous proposons de lire cet article en français et en anglais, dans sa version originale.

Voici presque dix ans, l’ouvrage Regions and Powers (Buzan et Waever, 2003) s’articulait autour du concept de complexe régional de sécurité. Nous avancions l’hypothèse de l’apparition, du fait de la montée en puissance de la Chine, d’un supercomplexe tripolaire, liant l’Asie du Sud et l’Asie de l’Est. Ce supercomplexe est aujourd’hui une réalité. Cinq tendances majeures ont présidé à la reconfiguration géopolitique de l’Asie ces dix dernières années : l’essor de la Chine, celui de l’Inde, l’affaiblissement des États- Unis, la conduite de luttes d’influence relatives à la définition d’une identité régionale asiatique et l’apparition de politiques de contrepoids opposées à la Chine.
La Chine, l’Inde et les États-Unis
On connaît les chiffres relatifs à la montée en puissance économique et militaire de la Chine. Elle est aussi manifeste qu’impressionnante et la plupart des Chinois en ressentent une fierté justifiée. En découlent cependant deux positionnements différents : d’une part un certain internationalisme et l’intention d’interagir de manière positive avec le reste du monde, d’autre part un nationalisme dur, dont les tenants considèrent que Pékin doit utiliser son pouvoir nouvellement acquis à son seul avantage, pour asseoir son statut de grande puissance, imposer ses revendications territoriales et tirer profit de sa position économique dominante. Nous sommes donc en présence de deux Chine : l’une veut s’intégrer à la société internationale et la réformer de l’intérieur, tandis que l’autre la rejette et défend une conception réaliste, plus traditionnelle et autoréalisatrice des relations qu’une grande puissance doit entretenir avec les autres acteurs de la société internationale. Selon le visage qu’elle donne à voir, cette Chine schizophrène peut paraître aussi bien inoffensive (Beeson et Li, 2012) que terriblement menaçante (Rozman, 2011).
Reste à savoir comment ces deux tendances vont évoluer en interne et dans quelle mesure elles vont influer sur les rapports de la Chine avec son environnement asiatique et avec la société internationale dans son ensemble. Esquissons un bilan de l’évolution du pays ces dix dernières années. Les points positifs sont nombreux. La Chine s’est intégrée dans les institutions est-asiatiques gravitant autour de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ; elle a acquis un rôle de premier plan dans d’autres institutions régionales, en particulier l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les « pourparlers à six ». Elle a également conclu des accords de libre-échange avec ses voisins d’Asie du Sud-Est et l’on considère généralement qu’elle a mené une politique responsable pendant et après la crise financière asiatique de la fin des années 1990. Ses relations tendues avec Taïwan se sont apaisées. Au plan international, elle apporte désormais une contribution importante aux opérations de maintien de la paix, a participé à des opérations de lutte contre la piraterie au large de la Somalie et est entrée à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans nombre de pays, les investissements et produits chinois sont bien accueillis et, comme le Japon avant elle, la Chine a joué un rôle stabilisateur en acquérant des bons du Trésor américains en échange de l’ouverture du marché américain à ses exportations.

Lire la suite de l’article en français

Almost one decade ago Ole Wæver and I wrote Regions and Powers (RaP). Its core concept was the regional security complex (RSC), defined as a set of units whose major processes of securitization, desecuritization, or both are so interlinked that their security problems cannot reasonably be analyzed or resolved apart from one another. Securitization is understood as the discursive process through which an understanding is constructed within a political community to treat something as an existential threat, and to enable a call for urgent and exceptional measures to deal with the threat.
At the time we treated East Asia and South Asia as separate RSCs with distinct histories and dynamics. We saw Southeast and Northeast Asia as having merged during the 1990s to make a single East Asian RSC whose relations were partly conflict formation and partly security regime, mediated by a shared commitment to a degree of economic liberalism and joint development. East Asia was unusual both in containing two great powers, and in having institutions led by the smaller powers because both great powers had legitimacy problems as leaders. The US played a strong and durable intervening role in this RSC. In South Asia we saw an RSC more purely in conflict formation mode, with a deep and ongoing antagonism between India and Pakistan, and a steady drift towards unipolarity as India’s economic and military weight increased and Pakistan remained mired in deepening political instability. There was little economic linkage among the South Asian states, and India seemed more interested in its standing outside South Asia than within it. The US also played a role in South Asia, but this was neither as consistent nor as deep as  its role in East Asia. We noted significant connections between the South and East Asian RSCs in terms of longstanding Sino-Indian border disputes, China’s support for Pakistan, particularly in helping to make Pakistan a nuclear weapon state, and rivalry for influence in Burma.
We argued that the ongoing rise of China might be beginning to create a tripolar supercomplex linking South and East Asia, but that this was at best emergent rather than existing (Buzan and Wæver, 2003: 101-3). A supercomplex is understood as a set of RSCs within which the presence of one or more great powers generates relatively high and consistent levels of interregional security dynamics. India was operating more on an all-Asia scale in a context increasingly defined by the rise of China. It felt less threatened by its neighbors, and more able to pursue its ‘Look East’ policy by becoming active economically and strategically in East Asia (Buzan and Wæver, 2003: 118-22). There were early signs of India-Japan strategic links (Buzan and Wæver, 2003: 175). In this context, Burma was judged still to be an insulator, but ‘looks increasingly like succumbing to the dynamics of the Asian supercomplex’ (Buzan and Wæver, 2003: 486). All Asian states were having to position themselves in relation to an emergent rivalry between the US and China. The general pattern in this game was to avoid becoming too entangled with either against the other, and to try to reap individual advantage by playing both against each other. This pattern was increasingly shaping the external penetration by the US into both the individual RSCs in Asia, and the Asian supercomplex as a whole (Buzan and Wæver, 2003: 180-82).
It is this emergent supercomplex that I want to take up in this article. I argue that reactions to the ongoing rise of China have now generated a weak but definite Asian supercomplex. This trend is being reinforced both by China’s turn to a harder line policy since 2008, and by increased US linkage of its role as an intervening external power in South and East Asia.
In thinking about the geopolitical reconstruction of Asia there are five key trends defining the past decade: the ongoing rise of China and India, the weakening of the US, the ongoing contest over defining an Asian regional identity, and the emergence of balancing against China. I will discuss the three big powers in this section, and the other two trends in their own sections.

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