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Revue de presse sur Politque étrangère

Le n°2/2014 de Politique étrangère, revue du jour sur France Culture

index Jacques Munier met à l’honneur le numéro 2/2014 de Politique étrangère, consacré à l’Ukraine et au(x) Kuridstan(s), dans « L’essai et la revue du jour« 

Au sommaire de ce numéro :

DOSSIER / Kurdistan(s)

Dossier dirigé par Dorothée Schmid

Introduction : le moment kurde par Dorothée Schmid

Les Kurdes et l’option étatique par Hamit Bozarslan

Turquie : le mouvement kurde à l’heure du « processus de paix » par Olivier Grojean

Quelle politique kurde pour l’AKP ? par Yohanan Benhaim

Les paradoxes du printemps kurde en Syrie par Jordi Tejel

L’introuvable frontière du Kurdistan d’Irak par Cyril Roussel

CONTRECHAMPS / Ukraine : premières leçons

Le conflit ukraino-russe vu de Kiev par Iouri Iakimenko et Mikhaïl Pachkov

Pourquoi Russie et UE doivent coopérer en Ukraine par Vladimir Tchernega

La crise ukrainienne ou le malentendu européen par Philippe Lefort

REPÈRES

L’analyse du risque pays par Jonathan Story

Le problème de l’insolvabilité des États par Norbert Gaillard

La paix comme but de guerre par Beatrice Heuser

La stratégie en théories par Vincent Desportes

Le Saint-Siège et la République populaire de Chine par Raphaël McFeat

 

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Les Reflets du Temps consacrent une chronique au n°2/2014 de PE

Dans Les Reflets du Temps, Martine L. Petauton livre son analyse du n°2/2014 de Politique étrangère.

logo_Reflets du TempsEn géopolitique, il est des temps où, tel Etat, telle zone, revient en boucle dans nos infos, plus « fortissimo », plus dangereux, ou, au contraire, plus « allegro » : ils sont les « moments géopolitiques ». Ni allègres – hélas – particulièrement sonores, voire tonitruants, sont les moments de cet été finissant, partageant la vedette avec le Moyen-Orient : Ukraine – encore –, Kurdistan(s), à nouveau. Voilà les deux dossiers majeurs de la revue PE/IFRI, de l’été 2014. Comme d’usage, riches, nourris, à la pointe, mais, en plus, percutants sur ces sujets, abordés par des faces originales et bienvenues n’enlevant rien à la qualité du savoir proposé.

Bien que rédigé avant les graves évènements qui agitent la scène Irakienne ces dernières semaines, le copieux dossier sur les Kurdistans propose un éclairage des plus précieux sur ce qui se joue actuellement. Ces entités « s’approchant de structures étatiques », sans parvenir à « un espace politique unique », tout en se manifestant comme langue, culture, usages et armée (autant dire, civilisation), se partagent des « morceaux » que l’Histoire croisée avec les faits les plus contemporains a posés en Irak, en Syrie et en Turquie – l’Iran étant un peu laissé en dehors de cette étude. 4 articles solides se divisent le thème, articulé souvent autour des frontières et des dynamiques (ainsi, évidemment, que des obstacles) de ces « pseudo-Etats ». « Éternels oubliés de l’Histoire, les Kurdes s’imposent partout sur les cartes régionales, mais pas comme on l’attendait ». Leur quête d’autonomie au sein des Etats « hébergeurs » se fait de plus en plus entendre, facilitée par la géopolitique tourmentée des régions concernées, et validée par un rôle visible et très actif – via, par exemple, la reprise de service des armées Peshmergas, au point que les revendications visant à un État propre apparaissent comme une hypothèse de travail recevable.

Trois modèles de Kurdistans sont repérés : celui d’Irak, son statut fédéral, ses 100.000 soldats, sa gestion propre du domaine énergétique… marche vers un statut étatique, freiné ou avantagé par la guerre actuelle ? Mais, avec aussi, des frontières « introuvables » et incertaines, nous dit la revue PE. Le « Rojava » Syrien largement autonome, immergé peu ou prou dans la terrible guerre civile syrienne – affrontant les intégristes Al-Qaïda, sous la conduite du parti Kurde PYD, prolongement du PKK Turc. Ici, comme en Irak, les Kurdes sont acteurs sur le terrain de la suite de leur propre histoire. Enfin, en Turquie (entre 15 et 20% de Kurdes) où les municipalités Kurdes constituent de « réels contre-pouvoirs ». Ayant fait du chemin depuis la décennie particulièrement violente, pour eux, des années 80, le mouvement Kurde Turc en est à l’heure du « processus de paix », et peut légitimement jouer dans les évènements irakiens actuels un rôle extérieur important, gardant un œil sur les intérêts kurdes en gestation. Au cœur de l’évolution : l’AKP Turc souhaitant unir Kurdes et Turcs, en une même nation, un parti qui devra choisir électoralement entre la frange nationaliste de son électorat et la poursuite du rapprochement avec les « Kurdes d’ailleurs ». Problème de taille : où arrêter l’« enveloppe kurde » de son programme ??

 L’Ukraine a tenu le haut des pages d’infos quasi non-stop depuis le début 2014. L’hiver fut ukrainien en termes d’audience, et ce conflit revient visiter nos magazines TV, de ci de là, bruyant, militaire, infiniment triste, et… particulièrement difficile à comprendre, selon le « camp » et l’argumentaire présenté. Un véritable État en termes juridiques, certes, mais si bizarrement cousu en un étrange patchwork, que le mot « entité » utilisé pour les Kurdistans nous vient à l’esprit… L’Ukraine serait-elle « une » ou « plusieurs » ? et n’est-ce pas là le nœud de la guerre civile à consonances étrangères (Russie, UE, USA) qui donne de la voix actuellement ? Son, tellement fort cette fin d’été, qu’on entend parler de menace de troisième guerre mondiale – à tout le moins de renaissance de la Guerre Froide…

Plusieurs angles d’attaque de la revue de l’IFRI, qui a titré son dossier, très judicieusement, « Ukraine, premières leçons », avec la modestie qui sied à une telle complexité. Le conflit ukraino-russe vu de Kiev, d’abord. « La volonté constante et continuée de Moscou d’accrocher l’Ukraine à son Union eurasiatique, en échange d’avantages économiques et financiers, et, énergétiques » avec la carte-gaz, représente pour Kiev et son nouveau gouvernement un leurre dangereux, aux intérêts, certes immédiats, et aux sacrifices ultérieurs considérables. On peut résumer cet article par : « la liberté et le gaz ». La main mise de la Russie sur la Crimée, fallacieuse, insidieuse, représentant un ballon d’essai visant à jauger la capacité de refus de l’opinion internationale, est posée comme un début et non un point d’orgue. Donetz, Kharkov, puis ensuite Odessa pourraient suivre.

Vladimir Tchernega, un diplomate russe, examine quant à lui une autre face de la montagne-guerre d’Ukraine : « Pourquoi Russie et Communauté européenne doivent coopérer en Ukraine ».

« Enjeu stratégique d’une vaste lutte géopolitique, doublée d’une guerre de propagande acharnée. Jamais le danger d’une guerre civile et d’une désintégration du pays, apparu dès sa naissance, n’a été aussi grand ». Contradictions soigneusement expliquées d’une mosaïque construite de façon disparate, aménagée selon les besoins – notamment soviétiques et staliniens. Drôle d’Etat-faux-semblant, ayant par exemple traversé la Seconde guerre mondiale différemment ; à l’Ouest collaborateur de l’occupant nazi, et à l’Est profondément engagé dans la lutte « patriotique et prolétarienne ». Ligne de partage Est/Ouest si visible, si suivie tout au long de l’Histoire, que l’Ukraine actuelle en action est bien duale, comme peu de régions dans le monde peuvent l’être. C’est du coup d’ailleurs – de l’extérieur – que la machine à arrêter la guerre et à produire des projets de paix peut être relancée. De Russie, qui par le maintien dans son orbite même passive de la grande Ukraine slave et orthodoxe, peut espérer freiner la puissance de cet Orient anciennement soviétique, dont la démographie, la potentielle concurrence énergétique et surtout la coloration religieuse et culturelle islamisante hantent Poutine. De l’UE, tellement rêvée par les populations ukrainiennes (ou fantasmée parfois), qui peut représenter un avenir possible et réaliste, à condition que la volonté d’arracher l’Ukraine ne soit pas obsessionnelle, que la réal politique économique prenne le pas sur les promesses informelles et démagogiques. Hors de cet axe Russie/UE, pas de sortie !

…Sur l’échiquier du monde, ce été, ces bruits forts et prégnants : Kurdistan(s), Ukraine. Pour mieux lire et appréhender les contours mouvants de ces graves crises, la revue PE de l’IFRI, rédigée en amont, à l’épreuve des faits récents : un viatique plus que conseillé par les temps qui courent.

 

La Croix recommande de lire le n°2/2014 de PE

Dans son édition du 4 août 2014, le journal La Croix met en avant les articles sur l’Ukraine et le dossier « Kurdistan(s) » parus dans le n°2/2014 de Politique étrangère.

Logo_La_CroixL’Ukraine est depuis longtemps « un enjeu stratégique d’une vaste lutte géopolitique, doublée d’une guerre de propagande acharnée». En novembre 2013, le président ukrainien Viktor lanoukovitch a cédé aux pressions russes et refusé de signer l’accord de partenariat avec l’Union européenne (UE). Une décision vue comme le point de départ du conflit russo-ukrainien qui est l’objet du dernier numéro de la revue Politique étrangère. Les auteurs du dossier tentent d’éclairer les sources du conflit qui secoue l’Ukraine et délivrent des pistes de sortie de crise. « L’Ukraine est traversée de divisions historiques, idéologiques, économiques, religieuses, linguistiques » depuis sa naissance et les pressions russes ont aggravé l’instabilité du pays, faisant craindre une guerre civile. Cette situation fait dire à Vladimir Tchernega que le «mouvement de l’Ukraine vers l’Union européenne est inévitable » mais qu’il ne doit pas se faire dans un contexte de confrontation avec la Russie, d’où une nécessaire coopération entre les deux parties. Philippe Lefort attribue l’origine de la crise à « un choc de deux malentendus sur les représentations russes et occidentales » et à « un déficit de communication entre Moscou et l’Occident». A noter que l’autre dossier de ce numéro est consacré aux ententes et inimitiés entre les différents acteurs kurdes d’Irak, de Turquie et de Syrie. Le chapitre consacré à la politique kurde de l’AKP (parti du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan) est particulièrement intéressant à l’aube de la première élection présidentielle au suffrage universel direct Turquie, le 10 août.

Anaïs Brosseau

PE 1/2014 dans les Reflets du Temps, « un chef d’oeuvre du genre » !

Reflets du tempsMartine L. Petauton, rédactrice en chef des Reflets du Temps, signe une recension élogieuse du numéro 1/2014 de Politique étrangère consacré à la Grande Guerre.

Vous pouvez lire l’article original ici.

Commémoration de la Guerre 1914-1918 ; livres à foison, milliers d’articles ; essais parfois difficiles pour apporter un regard neuf, voire inédit sur ce qui marque si terriblement l’entrée dans le XXème siècle. Surtout – commémoration oblige – risques divers de se laisser happer par l’émotionnel de l’image, du son, et – plus grave – d’entonner un consensus guerrier ou outrancièrement pacifiste, sans compter les sirènes des vibrato nationalistes à la sauce populiste…

C’est là que ce numéro spécial de PE/IFRI est un chef-d’œuvre du genre. Pas moins. La fonction essentielle d’une discipline – l’Histoire – y est particulièrement honorée dans tous les articles – de fond, comme d’habitude ici : « utiliser le passé pour comprendre le présent et se préparer à l’avenir ».

Certes, on en apprend – ou réapprend, sur ces 4 années de boucherie : 65 millions d’hommes mobilisés, 9 millions de tués, 20 millions de blessés, une à deux générations quasi totalement traumatisées…

L’été 14 est mis, comme il se doit, au centre de la table d’autopsie, notamment, par une excellente recension sur « Les somnambules » de Christopher Clark (2013). Plusieurs articles fouillés éclairent « la redéfinition de la guerre »ou « l’armée française et la révolution militaire » ; les moyens : « puissance incroyable de feu, nouveaux outils – chars, avions ». Modernité/hécatombe, terrible balancement qui n’est pas sans faire penser à celui du nucléaire qui suivra. Les erreurs énormes, assises sur leur socle d’obstinations ; les « théories de la guerre » ; redéfinir « la stratégie et lui donner une dimension politique ».

Particulièrement éclairé par plusieurs articles, et à bon droit, la faille, le contre-sens des Traités de paix : les leçons, là, font consensus : « le système diplomatique doit devenir contractuel ; les vaincus ne doivent pas être condamnés ni exclus mais intégrés à la paix des vainqueurs ; une mise à plat de ce qui s’est produit doit avoir lieu ; (la der des ders” ; guerre totale ? Paix totale ?) ».

Mais, l’héritage, la trajectoire, l’après – le maintenant ; le « quoi faire de 14/18 et comment vivre avec ce morceau d’Histoire en besace » est le cœur passionnant et novateur de ce numéro de PE. Ainsi, « États souverains, mondialisation et régionalisme » souligne que « nos pratiques actuelles naissent là : universalité des droits de l’homme, construction collective d’une sécurité, normes juridiques se voulant universelles… un état-nation réaffirmé, redessiné, et en prise avec l’international ».

Prospective appuyée depuis le balcon des années 20, sur l’Entre-deux Guerres ; la genèse de 40 étant bien évidemment dans les faits – peut-être plus encore, les têtes et les mentalités, et surtout les imaginaires de tous, concernant celle qui porte seule le nom de « Grande Guerre » (« à Verdun, du 21 Février 1916 au mois de Décembre 1916, un mort toutes les minutes du jour et de la nuit »). Plus en aval, descendant le fleuve jusqu’à nos pieds, « d’une démilitarisation, et son cortège de pacifisme, l’autre– la nôtre, l’européenne actuelle » : « de la canonnière d’Agadir à la Grande Guerre, du pacte Briand-Kellog au pacte Molotov Ribbentrop, des premières crises de la Guerre froide jusqu’à la détente, l’Europe s’est militarisée et démilitarisée au gré des circonstances… ».

Un « regard américain sur cette démilitarisation » est également proposé ; voir, aussi d’ailleurs : nécessaires postures historiques propres à la philosophie des revues de l’IFRI. Décentrage – fort utilement – des analyses habituellement européo-centrées, dans des articles-bijoux, tels que « le syndrome de Sèvres en Turquie, depuis 1920 », le parallèle pour les Asiatiques entre la géopolitique des années 14 et « l’exacerbation du nationalisme en Asie de nos jours », la « balkanisation du Moyen-Orient » des années 20 à maintenant » – remarquable – étant, pour autant, sujet plus connu de tous.

On aura compris que tous les articles charpentant cette pépite IFRI/PE du printemps – tous, jusqu’aux conseils de lectures de la fin – sont de haute valeur, et que choisir d’éclairer celui-ci ou celui-là est exercice difficile et surtout porteur d’injustice !

Pour autant, et de façon arbitraire, j’ai été particulièrement intéressée par 3 articles : « la place de l’Europe dans le monde ; d’hier à demain » de notre ancien Ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement ; billet appuyé sur son récent livre de 2013, « 1914-2014 l’Europe sortie de l’Histoire ». Il y a là un socle historique parfaitement maîtrisé qui peut du coup se permettre d’énoncer des thèses dont le pouvoir de conviction est percutant : ainsi, feu sur l’imagerie de l’enthousiasme « patriotique » ou nationaliste de l’été 14 ; conflit anglo-allemand bien plus que franco-allemand ; lente disqualification de la nation, depuis ; erreurs de la construction européenne. On connaît chez l’ancien ministre, et intellectuel de haut vol, la facette anti-européenne, voire souverainiste que cet article rend plus intelligible, plus convaincante, plus relative aussi, puisque en solide politique, Chevènement propose une autre construction européenne – une « Europe européenne », tirant toutes les leçons de son passé, dans lequel la Guerre de 14 fait particulièrement sens.

Pierre de Senarclens signe un brillant « 1941-2014 nation et nationalisme » qu’en aucun cas nul ne doit se dispenser de lire et méditer. Imaginaires lentement façonnés par tout le XIXème siècle, imprégnés de l’idée de Nation – porteurs, alors, de drapeaux hautement démocratiques. Les deux guerres ont fait voler en éclats fortement disparates les concepts qui vont avec, jusqu’à en dénaturer fortement le sens (quel point commun entre la nation de Valmy et celle, véhiculée ces jours-ci, par le Front National, par exemple ?). Énormes soubresauts actuels des cadres nationaux vécus comme étriqués face à la Globalisation ; mais – paradoxe toujours actif – la démocratie semble avoir du mal à s’émanciper de ce cadre national…

Enfin, voyage – passionnant – en Allemagne, dont – on le sait le passé ne passe pas, nous confirme Hans Stark. Militarisme allemand-Prussien, un temps, décliné à la « sauce » particulière du Nazisme, pacifisme de l’après-guerre, inévitable, accouchant de la « Puissance civile » actuelle (notre regard change du reste sur elle avec cet article). Bundeswehr de l’Allemagne Fédérale, et son histoire…

Véritable mine de réflexions des plus approfondies, et diverses, en capacité de nous équiper – vraiment – pour saisir les traces et les signes de la Grande Guerre face à aujourd’hui, et demain. Un superbe outil que nous donne là, la revue de PE de l’IFRI.

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