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« Politique étrangère » à l’honneur sur les blogs

Le blog Les Clés du Moyen-Orient, qui décrypte l’actualité au Moyen-Orient depuis 2010, a publié le 22 août dernier un long compte rendu du dossier « Moyen-Orient, le nouveau « Grand Jeu » » publié dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2016).

Couv_platI_BATAnalysant chacun des six articles qui constituent ce dossier, l’auteur en fait une recension élogieuse et insiste sur son caractère fondamental et indispensable pour comprendre les enjeux de la crise moyen-orientale actuelle :

« Ce numéro d’été de Politique étrangère apparaît fondamental pour comprendre les enjeux dans lesquels se trouvent impliqués les principales forces en présence : l’Iran, l’Arabie saoudite, la Turquie, mais aussi, en tout état de cause, les États-Unis ou encore la France. Avec un riche panel d’analyses approfondissant la question d’un « nouveau ‘Grand jeu’ » qui se déploierait dans la région, cet ouvrage nous offre des clés indispensable pour mieux comprendre ce qui est survenu depuis : le coup d’État manqué en Turquie et la répression qui s’en est suivie, le siège d’Alep et les bombardements russes, les attentats perpétrés ou désamorcés au Liban, dans la région de la Békaa. »

Pour lire le compte rendu en intégralité, cliquez ici.

Pour lire intégralement l’un des articles du dossier, « La Russie a-t-elle une grande stratégie au Moyen-Orient ? » de Ekaterina Stepanova, cliquez ici.

 

Rencontre-débat : La France et les États-Unis au Moyen-Orient

À l’occasion de la sortie des nouveaux numéros de Politique étrangère, « Moyen-Orient, le nouveau Grand Jeu » (vol. 81, n°2, été 2016) et de Confluences Méditerranée, « Iran/Arabie Saoudite: une guerre froide » (n°97, printemps-été 2016), l’Ifri vous invite à assister à la rencontre-débat organisée à l’iReMMO le mercredi 29 juin 2016 à 18h30 :

« La France et les États-Unis au Moyen-Orient : continuité, ruptures et contradictions ».

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Sectarian Politics in the Gulf

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (4/2014). Jean-Loup Samaan propose une analyse de l’ouvrage de Frederic M. Wehrey, Sectarian Politics in the Gulf. From the Iraq War to the Arab Uprisings (Columbia University Press, 2014, 328 pages).

Au travers de trois études de cas (Arabie Saoudite, Koweït et Bahreïn), cet ouvrage retrace la genèse et le développement du conflit entre sunnites et chiites dans le golfe Persique.

Le point de départ pourrait être résumé ainsi : comment trois régimes arabes ayant fait de l’Iran des ayatollahs une menace existentielle négocient-ils le contrat social avec leurs propres populations chiites – en particulier la monarchie bahreïnie où ces dernières sont majoritaires ? Si le livre explore plus particulièrement la période depuis 2003 – soit l’invasion américaine de l’Irak et la chute du régime de Saddam Hussein –, un des premiers chapitres revient sur un épisode clé dans la construction des identités conflictuelles entre sunnites et chiites : la révolution iranienne de 1979. Celle-ci constitue pour Frederic Wehrey le « prisme à travers lequel les chocs extérieurs de la guerre d’Irak et même les soulèvements arabes de 2011 sont filtrés ».

[Revue des livres] L’Islamisme en Arabie saoudite

Recension issue de Politique Etrangère volume 76, n°1, paru le 21 mars 2011, portant sur deux ouvrages : Jihad in Saudi Arabia. Violence and pan-islamism since 1979, de Thomas Hegghammer (Cambridge University Press, 2010) et Les Islamistes saoudiens. Une insurrection manquée, de Stéphane Lacroix (PUF, 2010). Cette recension a été rédigée par Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po et auteur des Neuf Vies d’Al-Qaida (Fayard, 2009).

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Le chercheur norvégien Thomas Hegghammer et son collègue français Stéphane Lacroix sont deux des représentants les plus prometteurs de la nouvelle génération d’arabisants. Parfaitement à l’aise dans la langue du Prophète, ils ont consacré des années de recherche minutieuse à l’étude de l’Arabie Saoudite, pays déjà en soi d’accès ardu, et ils ont choisi d’approfondir la connaissance de l’islamisme local dans ses différentes facettes et avec toutes ses retombées internationales. Ils avaient déjà rédigé ensemble un article de référence sur le soulèvement messianique de La Mecque en novembre 1979 (« Rejectionist Islam in Saudi Arabia: The Story of Juhayman al-‘Utaybi Revisited », International Journal of Middle East Studies, 2007). Après avoir soutenu leurs thèses de doctorat, tous deux sous la direction de Gilles Kepel, ils les ont retravaillées, l’un à Harvard et à Princeton, l’autre à Stanford, pour en tirer la matière de ces deux ouvrages appelés à marquer durablement le champ de la recherche sur l’Arabie Saoudite et l’islamisme contemporain.

Stéphane Lacroix remonte jusqu’aux années 1960 pour décrire comment le régime saoudien, protecteur des Frères musulmans persécutés en Égypte et en Syrie, va leur offrir des positions stratégiques dans ses institutions naissantes, à la fois de formation intérieure et de prosélytisme extérieur. Cette greffe de l’islamisme des Frères dans le Royaume wahhabite s’inscrit alors dans le contexte de la féroce « guerre froide » arabe, qui oppose l’Arabie de Fayçal à l’Égypte de Gamal Abdel Nasser, jusque sur le sol du Yémen (les monarchistes pro-saoudiens y combattent sans merci le corps expéditionnaire égyptien et ses alliés républicains). Mais la montée en puissance des Frères musulmans en Arabie, bientôt désignée sous le nom de Sahwa (« Réveil »), suscite aussi des résistances dans le champ religieux, notamment à l’initiative du cheikh syrien Nasreddine al-Albani, promoteur d’une interprétation littérale de la tradition prophétique. Le terme générique de « salafisme », qui renvoie aux pieux ancêtres (salaf al-sâlih), en vient donc à recouvrir deux réalités très contrastées, celle du salafisme « réformiste » et militant de la Sahwa, d’une part, et celle du salafisme « littéraliste» et quiétiste des disciples de N. al-Albani, d’autre part.

Stéphane Lacroix éclaire bien le bouleversement provoqué par la décision de la famille Saoud, en août 1990, de recourir aux troupes américaines pour contenir la menace de l’Irak, qui vient d’envahir et d’annexer le Koweït voisin. La Sahwa entre en dissidence contre ce déploiement des forces « infidèles », à l’unisson des Frères musulmans dans le reste du monde arabe, tandis que les tenants du salafisme littéraliste confirment leur allégeance au régime. Ils en sont récompensés par leur cooptation aux positions de pouvoir jusqu’alors occupées par les Frères musulmans. La même disgrâce frappe d’ailleurs un ancien militant des Frères musulmans, Oussama Ben Laden, longtemps encouragé par les cercles dirigeants au nom du djihad antisoviétique en Afghanistan, qui bascule lors de cette crise dans l’opposition. Il y entraîne le réseau clandestin de ses partisans, constitué en « la Base » (Al-Qaida) depuis déjà deux ans. Cette rupture entre le régime saoudien et les « anciens » d’Afghanistan suscite l’émergence d’une troisième forme de salafisme, le salafisme djihadiste, qui allie la rhétorique panislamique aux visées révolutionnaires.

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