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Trump et l’avenir de la politique commerciale européenne

Lisez le second article du nouveau numéro de Politique étrangère (n° 1/2017) – à paraître demain ! – que vous offre la rédaction : « Trump et l’avenir de la politique commerciale européenne », écrit par John Solal-Arouet et Denis Tersen.

Trump et l'avenir de la politique commerciale européenne

« Les États-Unis se sont donc dotés d’un président protectionniste et isolationniste. Certes, promesses et programmes ne font pas automatiquement une politique l’élection passée. Mais un candidat qui attaque la Chine, le Mexique, menace de quitter l’OMC, de dénoncer l’ALENA et l’accord de Paris sur le climat, refuse de signer le projet de Partenariat Trans-Pacifique (TPP) négocié par son prédécesseur, engage le président. Il le peut d’autant plus que, si ce dernier ne peut pas libéraliser de son seul chef, sans l’aval du Congrès, il peut largement de sa propre initiative mettre en place des mesures de protection aux frontières, ou bloquer un traité en refusant de le soumettre au pouvoir législatif. Anti-mondialisation, le nouveau président américain a une certaine forme de cohérence : il est pour une fermeture des frontières, pour les biens et services comme pour les personnes.

« Docteur TTIP et Mister Tafta »

Alors que les grandes lignes de l’accord TTIP/Tafta sont sur le point d’être dévoilées, nous vous proposons de relire la recension de l’ouvrage de Maxime Vaudano, Docteur TTIP et Mister Tafta (Paris, Les Petits Matins, 2015, 160 pages), écrite par Yves Gounin et publiée dans le numéro de printemps (1/2016) de Politique étrangère.

Docteur TTIP, Mister TaftaComme Docteur Jekyll et Mister Hyde, le Tafta/TTIP a deux visages. Le Transatlantic Trade and Investment Partnership, c’est la « mondialisation heureuse », la suppression des derniers droits de douane, le démantèlement des barrières non tarifaires, la croissance et l’emploi tirés par le commerce international. La Transatlantic Free Trade Area – du nom dont les altermondialistes ont rebaptisé ce projet d’accord commercial lancé en 2013 – c’est au contraire la mise en œuvre d’un agenda néolibéral, « l’harmonisation des normes par le bas », un déni de démocratie.

Qui croire ? Le petit ouvrage très pédagogique de Maxime Vaudano, qui tient le blog « La bataille transatlantique » sur LeMonde.fr, permettra au lecteur de se faire une opinion éclairée. En une vingtaine de courts chapitres, il apporte des éléments de réponse aux questions que suscite cette négociation.

Quels bénéfices en attendre ? Les estimations divergent qui exagèrent à la fois les vertus et les vices du Tafta/TTIP. Le commerce transatlantique est déjà si important qu’on se leurrerait en imaginant qu’il pourrait connaître une croissance exponentielle. Comme dans tous les accords commerciaux, il y aura des gagnants et des perdants.

Géopolitique du blé. Un produit vital pour la sécurité mondiale

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (4/2015). Yves Gounin propose une analyse de l’ouvrage de Sébastien Abis, Géopolitique du blé. Un produit vital pour la sécurité mondiale (Paris, Armand Colin/IRIS, 2015, 192 pages).

géopolitique du bléMoins médiatisé que le pétrole, le blé est lui aussi un produit stratégique. Cultivé depuis l’Antiquité, il est aujourd’hui consommé partout dans le monde. Cette consommation a crû exponentiellement depuis un siècle. Même les civilisations du riz consomment désormais du blé. La Chine en est même le premier producteur mondial ; mais les 115 Mt qu’elle produit chaque année ne suffisent plus à nourrir une population de plus en plus riche et de plus en plus urbanisée.

L’offre a réussi à s’adapter à la demande : la production du blé a été multipliée par sept en un siècle grâce à la « révolution verte », passant de 100 à 700 Mt/an. Les marges de progression semblent cependant désormais réduites : les tensions foncières compromettent l’augmentation des superficies emblavées, et les limites du progrès technique interdisent d’espérer une hausse continue des rendements. À l’horizon 2100, une population mondiale de 11 milliards d’habitants ne trouvera peut-être pas chaque année le milliard de tonnes de blé nécessaire à son alimentation.

The Empire Trap – Strategic Capitalism

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (2/2014). Jérome Marchand propose une analyse des ouvrages de Noel Maurer, The Empire Trap. The Rise and Fall of US Intervention to Protect American Property Overseas, 1893-2013, (Princeton, NJ, Princeton University Press, 2013, 568 pages), et de Richard D’Aveni, Strategic Capitalism. The New Economic Strategy for Winning the Capitalist Cold War (New York, NY, McGraw-Hill, 2012, 304 pages).

Ces deux titres sont à recommander aux chercheurs spécialisés dans les questions économiques et diplomatiques, ainsi qu’aux responsables d’associations patronales. Chaque ouvrage traite des interactions entre le monde des affaires américain et les milieux dirigeants de Washington, en cherchant à déterminer d’abord dans quelle mesure la perception spontanée ou construite des menaces externes (États spoliateurs et États compétiteurs) influence la conduite de la politique étrangère et ensuite de quelles manières les États-Unis peuvent atténuer les fuites d’hégémonie et leurs retombées en cascade.

EmpireLe lecteur averti ne s’arrêtera pas à ce résumé. Par-delà les considérations de souveraineté et de prééminence, il faut avant tout s’intéresser aux grilles d’analyse mises en place par les deux auteurs, ainsi qu’aux mesures adaptatives et curatives dont ils dressent le tableau. The Empire Trap, ouvrage historique, cherche à déterminer comment la protection extérieure des investissements privés a pris le pas sur les considérations de haute politique dès le début du xxe siècle, puis montre en quoi le développement des systèmes institutionnels d’arbitrage international a permis au pouvoir d’État de conserver une certaine indépendance face aux lobbies. Tout n’est pas d’égale valeur dans cette fresque. Les passages traitant des années 1898-1945 sont bien menés. Ceux consacrés à l’après-Seconde Guerre mondiale sont inégaux, voire décevants pour la période qui va des années 1980 à nos jours. Il faut cependant souligner que l’auteur a mobilisé une masse considérable de données quantitatives en les insérant dans un récit cohérent, rédigé dans une langue vivante. Ce qui n’est pas un mince tour de force.

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