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Violences de guerre, violences de masse

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2017). Yaël Hirsch propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Jean Guilaine et Jacques Sémelin, Violences de guerre, violences de masse. Une approche historique (La Découverte/Inrap, 2016, 400 pages).

Violences de guerre

Cet ouvrage regroupe 22 communications au colloque international « Archéologie de la violence. Violence de guerre, violence de masse » organisé par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et le musée du Louvre-Lens en 2014, et éclaire les enjeux d’un renouvellement de la discipline archéologique. En fouillant vestiges et ossements, en reconstituant des scènes de mort, elle « dénonce les maquillages, les outrances et les perversions » de l’histoire contemporaine.

Les crises d’Orient (1768-1914)

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2017). Thomas Richard propose une analyse de l’ouvrage d’Henry Laurens, Les crises d’Orient (1768-1914) (Fayard, 2017, 384 pages).

Les crises d'Orient

Ayant achevé sa grande histoire de La Question de Palestine, Henry Laurens a choisi de se pencher sur un autre thème qui a inauguré sa nouvelle série de cours au Collège de France, celui de la montée progressive des tensions qui ont entraîné le Moyen-Orient, au sens large, dans la guerre en 1914, dont ce volume constitue à la fois un résumé et une extension de la première partie, plus concis mais couvrant une période plus longue que les cours du Collège.

En effet, pour entrer dans ce que le XIXe siècle va progressivement nommer la « question d’Orient » jusqu’à son dénouement tragique, il est nécessaire de remonter aux suites immédiates d’un temps qui semble lointain, celui de la guerre de 1768, qui signe le premier grand recul de l’Empire ottoman face à la Russie, avec le début de la mainmise de cette dernière sur la mer Noire.

Déterminants des conflits et nouvelles formes de prévention

BruylantCette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (2/2014). Denis Bauchard propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Jean-Pierre Vettovaglia, Déterminants des conflits et nouvelles formes de prévention, (Bruxelles, Bruylant, 2013, 1092 pages).

Voici un ouvrage collectif qui s’inscrit dans une série de réflexions initiées par l’Organisation de la francophonie sur la prévention des conflits et la promotion de la paix. Après deux volumes consacrés respectivement à la médiation, et à la démocratie et aux élections, ce tome III aborde plus directement les déterminants des conflits et les nouvelles formes de prévention.

En fait, l’intérêt de cet ouvrage dépasse largement le champ des pays francophones. Les outils évoqués – prévention précoce, sanctions, dialogue et réconciliation, diplomatie humanitaire, ingénierie institutionnelle, recours à la justice pénale internationale – existent parfois depuis des décennies. Ces outils prennent cependant de nouvelles formes, bénéficient d’une nouvelle approche et d’un nouveau dynamisme.

Ce livre se veut un manifeste contre ceux qui entendent « donner ses chances à la guerre », pour reprendre l’expression d’Edward Luttwak. Or si l’on en croit la base de données du Heidelberg Institute for International Conflict Research, on pouvait déplorer, en 2012, 396 conflits dans le monde, un chiffre proche du record atteint dans le courant des années 1990, dont 80 % de conflits intra- ou infra-étatiques, défis majeurs de notre temps. Comme le constate Jean-Pierre Vettovaglia, la violence s’est fragmentée à l’initiative d’acteurs non étatiques, qui défient et supplantent des États dépossédés du monopole de la violence. Ces groupes armés ignorent naturellement les « règles du jeu » et ont souvent des objectifs mal définis. Nombre d’entre eux ne sont pas reconnus comme des interlocuteurs valables. Leur prolifération, en Afrique ou au Moyen-Orient, contribue à expliquer la multiplication des États faillis : Somalie, Soudan, Centrafrique, Liban relèvent de cette problématique. L’étude de Georges Corm montre comment les chefs de clans locaux ont conduit le Liban à la guerre civile en s’appuyant sur des protecteurs extérieurs – Israël, Arabie Saoudite, Syrie, États-Unis, France –, qu’ils instrumentalisent tout étant eux-mêmes manipulés. Le clivage traditionnel entre chrétiens et musulmans s’est mué en un clivage transcommunautaire qui traverse aussi bien chrétiens que musulmans sunnites, faisant de ce pays un champ de bataille où les acteurs extérieurs se livrent à une guerre sans merci.

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