Étiquette : contre-insurrection

Small Wars, Big Data

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère
(n° 4/2018)
. Jean-Christophe Noël, chercheur associé au Centre des études de sécurité de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Eli Berman, Joseph H. Felter et Jacob N. Shapiro, Small Wars, Big Data: The Information Revolution in Modern Conflict (Princeton University Press, 2018, 408 pages).

Ce livre tente de tirer des leçons pratiques et opérationnelles des dernières opérations de contre-insurrection, principalement menées par les forces armées américaines. À cet effet, les auteurs rappellent d’abord l’importance des « petites guerres » de nos jours, et leurs spécificités. Ils présentent ensuite leur méthode, qui peut se résumer rapidement par l’exploitation d’un volume toujours plus important de micro-données locales pour tester certaines hypothèses à l’aide des sciences sociales ou des outils statistiques.

The Sword’s Other Edge

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2018). Rémy Hémez propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Dan Reiter, The Sword’s Other Edge: Trade-Offs in the Pursuit of Military Effectiveness (Cambridge University Press, 2017, 280 pages).

La plupart des contributions à cet ouvrage collectif dirigé par Dan Reiter – professeur de science politique à l’université Emory – sont issues de communications données lors d’un séminaire de 2015 consacré à l’efficacité militaire. Les études dédiées à cette thématique sont nombreuses. Certaines sont devenues des classiques, à l’instar de Military Effectiveness, trois volumes dirigés par Allan R. Millett et Williamson Murray. Cependant, l’ouvrage dirigé par Dan Reiter aborde la question de façon singulière. Les auteurs se consacrent en effet à l’analyse des contrecoups de la recherche de la performance tactique et stratégique.

Cassandra in Oz

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). Rémy Hémez, chercheur au sein du Laboratoire de Recherche pour la Défense (LRD) à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Conrad C. Crane, Cassandra in Oz: Counterinsurgency and Future War (U.S. Naval Institute Press, 2016, 312 pages).

Conrad Crane, officier de l’US Army en retraite et historien, est aujourd’hui Chief of Historical Services for the Army Heritage and Education Center. Dans Cassandra in Oz, il nous propose une plongée à la première personne en 2005-2006 : au cours de cette période, il a joué un rôle central dans la rédaction du FM 3-24 Counterinsurgency, la doctrine américaine de contre-insurrection.

Le récit démarre trois ans auparavant, en 2002. Conrad Crane est alors chercheur au Strategic Studies Institute de l’US Army War College, et l’Irak est au cœur des préoccupations de toute l’institution militaire américaine. Il travaille à un plan pour reconstruire l’Irak, qui sera rendu public en février 2003. Ce plan n’aura que peu d’impact sur les décideurs politiques et militaires mais deviendra par la suite une sorte de symbole des opportunités manquées dans ce pays, Crane y ayant notamment souligné l’importance de maintenir et d’utiliser l’armée irakienne, l’une des rares « forces pour l’unité au sein de la société ».

La Colombie et le processus de paix : 3 questions à Guillaume Lasconjarias

Auteur de l’article « Colombie : la longue marche vers la paix ? » paru dans le numéro d’automne 2016 de Politique étrangère (3/2016), Guillaume Lasconjarias, chercheur au collège de Défense de l’OTAN à Rome, répond à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

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1) Votre article « Colombie : la longue marche vers la paix ? » était sous presse au moment de l’accord de paix du 24 août. Peut-on désormais retirer le point d’interrogation qui ponctue le titre ?

Oui et non. Le point d’interrogation pose la question du processus de paix et ce dernier est encore en cours. L’annonce de la signature officielle de la paix – le 26 septembre prochain – signifie qu’un accord a été trouvé et validé entre les parties. Est-ce la paix que chacun espérait ? Sans doute pas. Le chef négociateur, Humberto de la Calle, a admis que cet accord n’était pas parfait, mais qu’il s’agissait du meilleur en l’état. De son côté, Ivan Marquez, second des FARC et négociateur pour la rébellion, ne dit pas autre chose lorsqu’il reconnaît des « erreurs » faites au cours d’une si longue période et qu’il espère que « l’emploi des armes contre les citoyens puisse être évité ». Pour paraphraser Churchill, ce n’est peut-être pas le début de la fin, mais bien la fin du début de la marche vers une vraie paix. Et le pays n’en a jamais été aussi proche.

Cependant, la paix ne deviendra réalité qu’après plusieurs étapes importantes que nous devrons scruter dans les semaines et mois à venir : la première tient à l’acception par la guérilla dans son ensemble, et par le peuple colombien – via un plébiscite – de l’accord signé à La Havane.

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