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Forces nucléaires françaises : quel renouvellement ?

Suite au sondage réalisé sur ce blog, nous avons le plaisir de vous offrir avant la sortie officielle du numéro d’automne de Politique étrangère (n° 3/2017), l’article que vous avez choisi d'(é)lire : « Forces nucléaires françaises : quel renouvellement ? », par Corentin Brustlein, responsable du Centre des études de sécurité de l’Ifri.

« Sous la présidence d’Emmanuel Macron, une série de jalons majeurs devront être franchis en vue de pérenniser les forces nucléaires françaises dans leur format actuel. Le cycle de renouvellement, amorcé au cours du mandat de François Hollande, va être amené à s’accélérer au cours des prochaines années. L’intention de l’Élysée quant à l’avenir de la dissuasion nucléaire française laisse, dans le principe, peu de place au doute. Le président de la République avait annoncé lors de la campagne électorale sa volonté de la pérenniser dans ses deux composantes, sous-marine et aéroportée, et a réaffirmé, depuis son élection, l’importance de la dissuasion dans la stratégie française. Cet effort de renouvellement, s’il s’inscrit dans la pleine continuité de la posture française, survient toutefois à un moment charnière.

Le Président et la Bombe. Jupiter à l’Élysée

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). Corentin Brustlein, responsable du Centre des études de sécurité à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Jean Guisnel et Bruno Tertrais, Le Président et la Bombe. Jupiter à l’Élysée (Odile Jacob, 2016, 336 pages).

Le Président et la Bombe (2)

À bien des égards, la place de l’arme nucléaire dans la posture stratégique française est unique dans le monde. La possession de « la bombe » répond pour la France à des traumatismes nationaux (guerre de 1870, guerres mondiales, crise de Suez) qui, s’ils paraissent aujourd’hui éloignés, ont marqué dans la durée la culture stratégique nationale, par la place centrale accordée à des considérations telles que l’indépendance nationale et l’autonomie dans la conduite de l’action militaire. En retour, l’arme nucléaire a, elle aussi, façonné la France, à commencer par ses institutions, influence dont la traduction la plus notable est probablement l’élection du président de la République au suffrage universel. L’ouvrage de Jean Guisnel et Bruno Tertrais est une plongée dans cette exception nucléaire française. Faisant suite à un documentaire audiovisuel diffusé au printemps 2016 dont il approfondit le contenu, le livre est divisé en trois parties de volume inégal, permettant au lecteur de retracer l’émergence progressive de cette relation symbiotique et de comprendre les fondements de la posture nucléaire actuelle, ses évolutions récentes, sa pratique et son articulation avec l’ensemble de la politique de défense française.

« Australie, une nouvelle stratégie de puissance moyenne »

Au moment où l’Australie affirme, avec le contrat de renouvellement de ses sous-marins, sa volonté de renforcer sa présence militaire régionale, nous vous proposons de revenir sur sur les grandes options d’une politique étrangère revisitée en relisant l’article « Australie, une nouvelle stratégie de puissance moyenne », paru dans le numéro de printemps 2015 de Politique étrangère.

Cover_1-2015À mesure que le monde change, que le centre de gravité de la finance, de la politique et du commerce internationaux se déplace, l’héritage « bipolaire » de la guerre froide et du « moment unipolaire » américain qui lui a succédé semblent bien appartenir au passé. La suprématie américaine n’est plus seulement contestée, elle a de vrais rivaux avec la (ré)émergence de multiples pôles, en Asie notamment. Dans ce monde en transition, les moyennes puissances comme l’Australie voient leur marge de manœuvre s’élargir.

L’Australie a une superficie de plus de 7,5 millions de kilomètres carrés, qui en fait le 6e plus grand pays du monde, juste après le Brésil. Ce vaste pays, qui ne compte que 22,5 millions d’habitants, a une population relativement jeune. Sa santé économique peut être qualifiée de saine et dynamique : il est la 13e économie mondiale, avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant de près de 58 000 dollars américains. Bien que confrontée à quelques difficultés économiques depuis 2013, l’Australie a connu plus de 20 années de croissance soutenue, avec un taux moyen de 3,5 %. À la marge d’un monde asiatique en mouvement, l’Australie s’est vue contrainte de transformer sa position d’extériorité en une politique d’action et d’engagement dans son voisinage, en vue de se tailler une place dans ce que Canberra pense devoir être « le siècle asiatique ». Dès lors se pose la question de la stratégie du pays pour affirmer son intérêt national, vis-à-vis de son voisinage mais aussi des transformations plus larges du système international.

PE 1-2016 : Que vaut l’armée russe ?

La rédaction a le plaisir de vous offrir un second article du numéro de printemps 2016 de Politique étrangère : « Que vaut l’armée russe ? », par Isabelle Facon.

Couv PE1-2016_plat I_Page_1« Peu de temps avant sa confirmation par le Sénat comme président du Joint Chief of Staff, le général Dunford a déclaré que la Russie constitue une « menace existentielle » pour les États-Unis. La nouvelle stratégie de l’US European Command, publiée en janvier 2016, fait de la « dissuasion de l’agression russe » la première de ses priorités. Les superlatifs sont devenus monnaie courante pour décrire les forces armées russes 2.0, et la récente propension de Moscou à recourir à ses outils militaires à l’extérieur de ses frontières (Géorgie, Ukraine, Syrie) a provoqué en Occident la publication d’articles déplorant que l’ampleur de la modernisation militaire russe ait été sous-estimée.

L’attention portée dans les capitales occidentales à cette problématique se nourrit de la multiplication des redéploiements de forces et des exercices (souvent d’ampleur) que la Russie réalise dans la partie ouest de son territoire, ainsi que des manœuvres de son aviation à proximité de l’espace aérien d’États membres de l’OTAN – quand il ne s’agit pas de violations pures et simples. En outre, tandis que le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, annonçait pour 2016 la formation de trois nouvelles divisions à l’ouest du pays, certaines dimensions de l’intervention russe en Syrie révélaient aux décideurs occidentaux que leurs forces pourraient à l’avenir ne plus avoir les coudées aussi franches dans la conduite d’opérations sur lesquelles les intérêts de la Russie ne convergeraient pas avec les leurs.

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