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Cinquante ans de crises financières

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Juan Flores Zendejas propose une analyse de l’ouvrage de Jacques de Larosière, Cinquante ans de crises financières  (Odile Jacob, 2016, 272  pages).

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Jacques de Larosière présente un témoignage précieux sur les épisodes les plus dramatiques, et déterminants, concernant l’économie européenne et mondiale des années 1960 aux années 1990. La richesse de son parcours lui a permis d’accumuler de multiples expériences, dans l’administration publique française, certaines organisations internationales et divers conseils d’administration.

Le Système monétaire européen après cinq ans

Cette semaine, nous vous proposons de (re)découvrir un autre texte marquant de la revue Politique étrangère, écrit par l’ancien Premier ministre Raymond Barre : « Le Système monétaire européen après cinq ans », publié dans le numéro de printemps 1984 (n°1/1984).

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Raymond Barre (1924-2007) a occupé le poste de Premier ministre de 1976 à 1981. Il a également été ministre de l’économie, vice-président de la Commission européenne chargé des affaires économiques et financières, député du Rhône et maire de Lyon. Il est parfois présenté comme « le meilleur économiste » de sa génération.

« Le Système monétaire européen fonctionne maintenant depuis cinq ans. C’est un beau succès pour une réalisation communautaire qui suscita au départ beaucoup de scepticisme, sinon d’hostilité. Le SME marquait l’aboutissement d’un long effort pour doter la Communauté d’une organisation monétaire qui lui permette d’affirmer son originalité et de rechercher la stabilité. C’est en février 1969, alors que l’on pouvait déjà pressentir ce que l’on devait appeler plus tard la « crise monétaire internationale », que j’avais présenté au nom de la Commission des Communautés européennes, des propositions en vue d’organiser une coopération économique et monétaire plus étroite entre les Six. Ce fut à l’époque une proposition tenue pour insolite. La réponse fut donnée en termes de surenchère : pourquoi faire preuve de tant de timidité et de prudence alors que la Communauté devrait devenir à terme une Union économique et monétaire !

The End of Normal. The Great Crisis and the Future of Growth

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (1/2015). Norbert Gaillard propose une analyse de l’ouvrage de James K. Galbraith, The End of Normal. The Great Crisis and the Future of Growth (New York, NY, Simon & Schuster, 2014, 304 pages) et de celui d’Atif Mian et Amir Sufi, House of Debt (Chicago, IL, The University of Chicago Press, 2014, 228 pages).

the end of normalLa crise économique que les pays industrialisés traversent depuis 2007 continue de susciter de nombreuses réflexions. Dans son dernier ouvrage, James Galbraith estime que cette Grande Récession est d’une nature radicalement différente des crises précédentes. Selon lui, quatre facteurs semblent indiquer que l’Amérique entre dans une période de stagnation durable qui ne serait autre que l’état normal du capitalisme, comme le défendaient dès 1966 les deux économistes néomarxistes Paul Baran et Paul Sweezy, que Galbraith cite abondamment. D’abord, la hausse du prix de l’énergie et l’inévitable adaptation aux changements climatiques pèsent négativement sur les stratégies des entreprises et les habitudes de consommation.

Les causes du chômage structurel

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (4/2014).  Henri Sterdyniak propose une analyse de l’ouvrage de Thomas Janoski, David Luke et Christopher Oliver, The Causes of Structural Unemployment (Polity Press, 2014, 208 pages).

Pour le lecteur français, cet ouvrage présente deux intérêts majeurs : il montre que les problèmes du marché du travail américain sont très proches de ceux du marché du travail français ; et, bizarrement, il traite du cas américain sans s’intéresser, sauf de façon marginale, à la situation des pays européens et aux analyses qu’ont pu produire les chercheurs de notre continent.

La définition et la mesure du chômage structurel sont problématiques. Celui-ci ne s’explique ni par les fluctuations conjoncturelles, ni par les inévitables délais d’embauche et de changement d’emploi ; c’est donc le chômage observé en moyenne sur le cycle économique. Or il s’avère difficile, après la crise de 2007-2009, de repérer le niveau normal d’activité. Les auteurs montrent des preuves empiriques de la dégradation du marché du travail américain. Ainsi le taux d’emploi des 25-65 ans n’est que de 72,3 % en 2013 contre 77,5 % en 2000, nettement plus faible qu’en Allemagne (78,5 %). Le taux de chômage de longue durée, comme celui de temps partiel subi, ont fortement augmenté. Surtout, les inégalités salariales se sont accrues : les emplois stables et correctement rémunérés d’ouvriers ou d’employés qualifiés disparaissent au profit d’emplois précaires.

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