Auteur de l’article « Colombie : la longue marche vers la paix ? » paru dans le numéro d’automne 2016 de Politique étrangère (3/2016), Guillaume Lasconjarias, chercheur au collège de Défense de l’OTAN à Rome, répond à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.
1) Votre article « Colombie : la longue marche vers la paix ? » était sous presse au moment de l’accord de paix du 24 août. Peut-on désormais retirer le point d’interrogation qui ponctue le titre ?
Oui et non. Le point d’interrogation pose la question du processus de paix et ce dernier est encore en cours. L’annonce de la signature officielle de la paix – le 26 septembre prochain – signifie qu’un accord a été trouvé et validé entre les parties. Est-ce la paix que chacun espérait ? Sans doute pas. Le chef négociateur, Humberto de la Calle, a admis que cet accord n’était pas parfait, mais qu’il s’agissait du meilleur en l’état. De son côté, Ivan Marquez, second des FARC et négociateur pour la rébellion, ne dit pas autre chose lorsqu’il reconnaît des « erreurs » faites au cours d’une si longue période et qu’il espère que « l’emploi des armes contre les citoyens puisse être évité ». Pour paraphraser Churchill, ce n’est peut-être pas le début de la fin, mais bien la fin du début de la marche vers une vraie paix. Et le pays n’en a jamais été aussi proche.
Cependant, la paix ne deviendra réalité qu’après plusieurs étapes importantes que nous devrons scruter dans les semaines et mois à venir : la première tient à l’acception par la guérilla dans son ensemble, et par le peuple colombien – via un plébiscite – de l’accord signé à La Havane.
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