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Europe : Back to the Future

La rédaction a le plaisir de vous offrir un second article du numéro d’automne 2016 de Politique étrangère : « Europe : Back to the Future », écrit par Guy Verhofstadt.

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« Sans galvauder le mot, on peut affirmer que le référendum britannique du 23 juin dernier est un événement historique dont l’onde de choc se fera longtemps sentir. L’effet de sidération devra pourtant bien s’arrêter un jour pour voir la réalité en face : le Brexit a eu lieu et le Royaume-Uni va sortir à moyen terme de l’UE. Une issue logique après 43 ans d’un mariage raté entre la perfide Albion et le continent ? Après tout, n’avait-on pas consenti à David Cameron divers arrangements destinés à rassurer les Britanniques, déjà gavés de dérogations en tout genre, afin qu’ils votent Remain, comme une limitation des prestations sociales aux ressortissants de l’UE, jugés envahissants, et la préservation des intérêts financiers de la City ? Et ils ont quand même mal voté, ces ingrats d’Anglais !

Turbulent and Mighty Continent. What Future for Europe?

GiddensCette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (2/2014). Vivien Pertusot propose une analyse de l’ouvrage d’ Anthony Giddens, Turbulent and Mighty Continent. What Future for Europe?, (Cambridge, Polity, 2013, 224 pages).

Anthony Giddens est un auteur prolifique, mais il a finalement assez peu écrit sur l’Europe. On retrouve toutefois ici certains concepts développés auparavant, notamment celui du « modèle social européen », central dans Europe in the Global Age (2007). L’objectif du présent ouvrage est clair : la crise de confiance que traverse l’Union européenne (UE) est profonde, mais il n’est pas trop tard pour la résorber. À cette fin, Giddens ne voit d’autre solution que d’approfondir l’intégration de la zone euro, car « une solution fédérale, même minimaliste, n’est pas simplement de nouveau à l’ordre du jour, c’est une exigence ».

Tout d’abord, la foi des citoyens envers le projet européen s’amenuise. Ce phénomène s’est accéléré ces dernières années avec une intégration effrénée, qui a créé plus de désespoir que d’espérance. Ensuite, l’auteur relève l’émergence négative de deux Europe, EU1 et EU2. EU1 représente l’Europe communautaire, autrement dit les institutions européennes, que l’auteur appelle l’« Europe de papier », et dont l’influence a chuté au détriment d’EU2, l’Europe intergouvernementale dominée de facto par l’Allemagne et dans laquelle les décisions se prennent de manière confidentielle.

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