Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2021 de Politique étrangère (n° 3/2021). Camille Macaire propose une analyse de l’ouvrage de Sara Hsu et Jianjun Li, China’s Fintech Explosion (Columbia University Press, 2020, 320 pages).

En seulement quelques décennies, la Chine a vécu une transformation fulgurante, passant d’un statut de pays au niveau de richesse parmi les plus faibles du monde à celui de puissance internationale de premier plan. La révolution numérique a été un ingrédient clé de cette évolution sans précédent, permettant au pays de « sauter » des étapes de développement. En premier lieu dans les technologies financières. Là où les services bancaires et financiers étaient encore à leurs débuts, des entreprises du numérique ont proposé des offres sophistiquées pour tous les segments de la finance traditionnelle. Ce chemin de développement a fait de la Chine l’un des pays les plus matures en matière de fintech, à la fois parce que ces technologies y ont été développées précocement, et du fait du nombre d’utilisateurs qui assure de gigantesques capacités d’apprentissage aux algorithmes sous-jacents. Dans le secteur des paiements par exemple, les deux entreprises dominantes, Ant Financial et Tencent, totalisent plus d’un milliard d’utilisateurs chacune.