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37 Quai d’Orsay. Diplomatie française 2012-2016

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2017). Christian Lequesne propose une analyse de l’ouvrage de Laurent Fabius, 37 Quai d’Orsay. Diplomatie française 2012-2016 (Plon, 2016, 192 pages).

37 quai d'orsay

Comme la grande majorité des ministres des Affaires étrangères de la Ve République, Laurent Fabius ne connaît pas bien le Quai d’Orsay en y entrant. Il comprend cependant vite une chose : un ministre français des Affaires étrangères ne peut travailler convenablement que s’il ne subit pas l’interférence quotidienne de l’Élysée. Fabius parle du « contrat moral » passé entre François Hollande et lui-même. À la différence de certains de ses prédécesseurs, il n’a pas à souffrir d’un président le confinant au rôle de partenaire mineur et d’un entourage élyséen exagérément intrusif.

Les guerres du président

Cette recension est issue de Politique étrangère (1/2016). Rémy Hémez propose une analyse de l’ouvrage de David Revault d’Allonnes, Les guerres du président (Paris, Seuil, 2015, 256 pages).

couv-les-guerres-du-prsidentDavid Revault d’Allonnes, grand reporter au service politique du Monde, nous propose dans cet ouvrage une plongée au cœur des relations entre le président de la République et les forces armées. L’auteur analyse bien les ressorts de ce « président aux deux visages » : réticent à la confrontation avec ses partenaires et ses adversaires politiques, mais n’hésitant pas à faire la guerre.

François Hollande n’a pas de penchant naturel pour la chose militaire. Il a fait son service national par nécessité politique et a toujours montré peu d’intérêt pour les sujets de défense. De plus, au cours de sa campagne et au début de son mandat, il a exprimé des réticences quant à l’emploi de la force armée. Il était alors focalisé sur le retrait d’Afghanistan. L’auteur introduit d’ailleurs son propos en évoquant un entretien avec François Hollande au cours duquel ce dernier affirme ne pas vouloir céder à « la tentation de l’aventure extérieure », selon lui une échappatoire commode aux difficultés de la politique intérieure.

Pourtant, quelques semaines après cet échange, l’opération française au Mali – qui marque « l’entrée en guerre » de François Hollande – était lancée.

Hollande l’Africain

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (1/2016). Aline Leboeuf propose une analyse de l’ouvrage de Christophe Boisbouvier, Hollande l’Africain (La Découverte, 2015, 224 pages).

Hollande l'AfricainFrançois Hollande prône la « doctrine par l’exemple » dans la mise en œuvre de sa politique africaine. Serait-ce un mélange d’héritages réinterprétés, entre Mitterrand et Jospin, d’équilibrisme ad hoc, de principes revus à l’aune de la Realpolitik ? Pour comprendre ce président finalement fort « normal » au regard de ses prédécesseurs, Christophe Boisbouvier revient sur son parcours africain, de ses premiers faits d’armes sous Mitterrand jusqu’à ses difficultés récentes à se démarquer de partenaires africains fort mal élus.

On apprend ainsi que, au cabinet du secrétaire d’État porte-parole du gouvernement, Hollande défend l’intervention Manta au Tchad. En 1996, il contribue aux efforts du cabinet Mignard pour renégocier en faveur du Tchad son contrat avec Exxon-Shell-Elf. Surtout, représentant du PS auprès de l’Internationale socialiste, il se constitue un premier réseau africain qui, comme son stage de l’ENA en Algérie en 1978, détermine plus sa vision de l’Afrique que ses rares voyages en Somalie et au Sénégal. Sa première vraie décision en matière de politique africaine consiste à soutenir Gbagbo jusqu’en octobre 2004.

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