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PE 1/2018 en librairie !

Le nouveau numéro de Politique étrangère (1/2018) vient de paraître ! Il consacre un dossier complet aux États, qui, avec la mondialisation, voient leurs frontières et leurs souverainetés s’affaiblir. Les États seraient-ils désormais marginaux sur la scène du monde ? C’est la réponse que tente d’apporter ce premier dossier de l’année 2018. Parallèlement, de nombreux articles viennent éclairer l’actualité, en particulier sur la crise en Catalogne, le devenir de l’Égypte du général Sissi ou encore  l’impasse dans laquelle semble être le Venezuela.

Les États seraient-ils désormais marginaux sur la scène du monde ? Le débat sur « la fin des États » a pu le laisser croire ; mais on assisterait plutôt à une prolifération des « désirs d’États », divers et contradictoires. Politique étrangère s’interroge sur le rôle et le destin de ces États, si différents selon leurs histoires et leurs environnements.

États à reconstruire (Syrie, Irak), chancelants mais résistants (Liban), contestés de l’intérieur (Royaume-Uni, Espagne), menacés de naufrage (Égypte, Venezuela), ou États forts (la Chine de Xi Jinping et ses stratégies de plus en plus visibles et globales) : tous forment, en réalité, la seule structure pérenne de la scène internationale.

En un temps où le multilatéralisme semble contesté, voire méprisé par le plus grand d’entre eux, les États-Unis, on doit s’interroger sur ce qui est commun à tous ces États, sur ce qui les différencie, pour imaginer ce que pourrait être leur société de demain.

Canada/États-Unis : les enjeux d’une frontière

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère (n°3/2017). Emmanuel Brunet-Jailly propose une analyse de l’ouvrage de Pierre-Alexandre Beylier, Canada/États-Unis : les enjeux d’une frontière (Presses universitaires de Rennes, 2016, 368 pages).

Pierre-Alexandre Beylier a refondu sa thèse, et organisé ce texte en trois sections et dix chapitres qui se lisent bien et forment une étude fine des politiques frontalières qui rassemblent, et divisent, le Canada et les États-Unis.

La première partie du livre s’ouvre sur une histoire de la transformation du 49e parallèle en frontière fonctionnelle. Le deuxième chapitre évalue les idées fondatrices de cette frontière pacifique qui, depuis 1840, est surtout une limite administrative ; c’est la démarcation non militarisée la plus longue au monde. Au cours de la première partie du XXe siècle, dont traite dans le troisième chapitre, Beylier souligne la transformation d’une frontière fonctionnelle, comprise de manière étroite du point de vue politique. La dépression économique des années 1930 et la guerre froide (années 1960), contribuent à sa transformation en un « bloc nord-­américain » qui organise les politiques de défense sur l’ensemble du continent. Le quatrième chapitre examine les idées qui, grâce à l’Accord de libre-échange nord­américain (ALENA, 1994), soutiennent les transformations économiques de ce continent sans conflit.

What is a Refugee?

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). Matthieu Tardis, chercheur au Centre Citoyennetés et Migrations de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de William Maley, What is a Refugee? (Hurst, 2016, 280 pages).

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L’ouvrage de William Maley explique et rétablit la complexité des causes à l’origine des mouvements forcés de population.

Sans États, les réfugiés, qui sont le produit de l’ordre westphalien établi en 1648, n’existeraient pas. Cet ordre consacre la souveraineté des États nations et les réfugiés sont les « autres », ceux que l’on expulse pour asseoir une prétendue homogénéité du peuple ou une idéologie. Les réfugiés sont également les victimes des échecs et des défaillances d’États en décomposition.

La politique étrangère d’une société primitive

Ainsi qu’annoncé la semaine dernière, à l’occasion du 80e anniversaire de Politique étrangère, nous vous proposons de découvrir chaque semaine l’un des textes qui a marqué la revue. Cette semaine, (re)lisez l’article de Claude Lévi-Strauss, « La politique étrangère d’une société primitive », publié dans le numéro de printemps 1949 (n°2/1949).

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Élu à l’Académie française en 1973, Claude Lévi-Strauss (1908-2009) est connu pour sa carrière d’ethnologue et d’anthropologue. Au début des années 1950, moment de sa contribution à Politique étrangère, il est maître de recherches au CNRS. Il deviendra ensuite sous-directeur du musée de l’Homme, puis directeur d’études à la section des sciences religieuses de l’École pratique des hautes études. Il publie en 1955 Tristes Tropiques (1955) et est élu à la chaire d’anthropologie sociale du Collège de France en 1959.

« Le sujet du présent article présente, dans son énoncé même, quelque chose de paradoxal. Nous ne pensons pas spontanément qu’une société primitive, ou du moins cet ensemble d’une extraordinaire diversité que nous groupons, de façon un peu maladroite, sous ce vocable qui ne signifie pas grand’chose, puisse avoir une politique étrangère. La raison en est que les sociétés primitives, ou prétendues telles, nous apparaissent comme des sortes de conservatoires, des musées vivants ; de façon plus ou moins consciente, nous n’imaginons pas qu’elles auraient pu préserver des genres de vie archaïque ou fort éloignés des nôtres propres, si elles n’étaient restées comme autant de petits mondes clos, complètement isolés de tous les contacts avec l’extérieur. C’est seulement dans la mesure où elles représenteraient des expériences isolées du reste de l’univers social qu’elles pourraient prétendre au titre de « sociétés primitives ».

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